Un voyage en Chine pour l'amour de son fils

Résumé
Liliane (Yolande Moreau) travaille comme infirmière dans un hôpital. Elle apprend la mort de son fils Christophe, survenue accidentellement en Chine où il s’était installé depuis plusieurs années comme photographe. Voulant rapatrier son corps en France, elle se heurte à l’absurdité de l'administration et aux assurances qui exigent un certificat de décès avant d'entreprendre quoique ce soit. Elle décide alors, sans en parler à son époux, Richard (André Wilms) avec qui Christophe ne s’entendait pas, de se rendre sur place, avec le peu d’éléments dont elle dispose.
Elle ne connaît évidemment pas la langue et baragouine un peu d’anglais, ce qui n’est pas pour faciliter le dialogue avec les Chinois. Malgré tout, elle parvient à trouver l'appartement qu'il occupait. N'arrivant pas à se faire comprendre, elle ne ne trouve pas l'étage et s'assoit en silence dans l'obscurité jusqu'à l'arrivée d'une jeune femme qui parle anglais. Avec son aide, elle entreprend le long et pénible voyage vers le village perdu du Sichuan où le corps de Christophe est conservé. Là, elle rencontre ses amis et sa petite amie qui travaille dans la mode et parle anglais et français. Au cours de son séjour, Liliane tient un journal dans lequel elle s’adresse à son fils et lui confie toutes ses impressions et ses découvertes sur le pays où il avait choisi de vivre. Petit à petit, elle trouve sa place auprès de gens aimants et chaleureux qui compatissent à son deuil et elle décide de faire incinérer le corps sur place et de procéder à une cérémonie taoïste. Au moment de regagner la France, elle change ses plans, et reste en Chine, dans ce pays qu’aimait Christophe et qu'à travers lui elle apprend à aimer.


Ma critique
Yolande Moreau était l’actrice idoine pour jouer un tel rôle : maladroite, hésitante et toujours juste. Vêtue d'un long manteau rouge, hébétée par l'annonce de la mort de son fils, elle traîne une unique valise, perdue dans l'immense gare de Shanghai. Nous la plaignons d’être si gauche tout en admirant la ténacité bornée, presque minérale, avec laquelle elle avance, en écartant tous les obstacles. Bien que le film soit un peu lent et pas toujours très bien filmé (pourtant le réalisateur serait un célèbre photographe), nous sommes pris dans cette quête d’une mère qui, à travers ce voyage initiatique à l’envers, cherche à mieux comprendre un fils qu’elle n’a pas vu grandir et auquel elle continue à s’adresser comme à son « petit ». C’est terriblement émouvant et on a plus souvent les larmes aux yeux que le sourire aux lèvres devant les situations cocasses auxquelles est confrontée cette mère dévastée par la mort d'un enfant avec qui elle avait perdu le contact sans toutefois jamais cesser de l'aimer.


Un coup de chapeau au compositeur de la musique du générique de fin, magnifique de nostalgie,


Par son côté contemplatif, et sa lenteur, ce Voyage en Chine, qui n'est cependant pas exempt de maladresses, évoque certains films de Theo Angelopoulous comme le Regard d'Ulysse ou le Voyage des comédiens.

Créée

le 27 mars 2015

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Roland Comte

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