L'histoire presque vraie de AEY [TrueStory#7]

Dans War Dogs, film de Todd Phillips sortie en 2016, on découvre David Packouz, interprété par Miles Teller, masseur à Miami Beach et entrepreneur raté dans l’industrie textile. C’est suite à un enterrement qu’un ami d’enfance disparu depuis plusieurs années va le recontacter pour lui proposer de travailler dans un business… d’un tout autre genre.

Dans cette histoire supposément vraie, David et Efraim, deux amis âgés d’une vingtaine d’année vont se lancer dans le commerce d’armes. A la différence que ceux ci ne vont avoir qu’un seul client… le gouvernement américain. Efraim est déjà un habitué de la vente d’armes, il profite d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l'armée américaine. Tout se passe bien jusqu’au jour où ils se retrouvent complètement dépassé par les évènements en devant honorer un contrat de : 300 millions de dollars.

Dans cette histoire d’entreprise et de gros sous tout est vrai… ou presque. War Dogs est un film écrit à trois mains. Stephen Chin, Todd Phillips le réalisateur et Jason Smilovic plutôt habitué des séries TV. Le script se base sur plusieurs sources notamment les travaux du journaliste canadien Guy Lawson connue pour ses documentaires dans les milieux criminels et dans ce cas ci son livre : Arms and the Dudes: How Three Stoners from Miami Beach Became the Most Unlikely Gunrunners in History.

Bien que la trame du film corresponde plus ou moins au évènements réels. La plupart des faits présentés restent purement fictifs à commencer par cette fameuse scène du triangle de la mort. En effet David et Efraim n’ont jamais été livrer des armes en Irak en passant par Fallujah. En revanche Stephen Chin oui. Cette anecdote est, en effet, une histoire vécue par le scénariste au tout début de sa carrière. Alors que personne ne voulait lire ses scripts, un ami va lui proposer que plutôt que d’inventer des histoires pourquoi ne pas les vivre. Après la sortie du film il confiera que cette expérience, malgré sa dangerosité, restait bien plus agréable que de devoir négocier avec les patrons de studio de cinéma et notamment avec un certain… Harvey Weinstein.

Cependant, cette adaptation élude les aspects bien plus sombre du trafic d’armes à commencer par la corruption lors de l’attribution des contrats de réemballage des munitions en Albanie ou encore de l’incapacité du Pentagone durant cette période à contrôler la provenance des fournisseurs surtout quand ceux ci sont âgés d’à peine 19 ans.

War Dogs reste au final une comédie bienveillante pour ses personnages auxquels on s’attache. On comédie satirique dans la continuité des autres film de Todd Phillips comme Very Bad Trip ou Date Limite. Un mélange entre Road Trip et humour potache où l’histoire est au service d’un duo comique. A la différence près que cette fois ci il s’attaque à un nouveau registre plus satirique voir dramatique trois ans à peine avant son maintenant très connu : Joker.