We Are Become Death
6.3
We Are Become Death

Court-métrage de Jean-Gabriel Périot (2014)

Il est parfois des heureux hasards, de curieuses coïncidences : voici qu'après avoir regardé Elsa la rose, je choisis de jeter un œil sur ce film de jean-Gabriel Périot, dans la sélection de la Fête du court métrage 2020. Et après les yeux d'Elsa (Triolet), figure extraordinaire, me voici confronté au regard de Robert Oppenheimer, personnage emblématique portant sur son visage à la fois le poids de la responsabilité et celui du doute.


Le travail de Jean-Gabriel Périot est toujours difficile à apprécier, mais il a le mérite d'une certaine originalité dans la forme, à défaut d'un fond toujours très innovant. Voici le deuxième film que je vois de cet auteur abordant la question de l'arme atomique. En 2007, il avait produit un film très émouvant sur Hiroshima, 200 000 fantômes, que je vous recommande vivement : https://vimeo.com/11457021


We are become death est moins intéressant, d'autant plus qu'on ne comprend réellement le propos du film qu'à la fin, je n'aime pas trop être manipulé de la sorte, ne pas bien saisir le propos, avant que ça ne s'éclaire : je ne vois pas bien l'intérêt de l'absence de sens du début du film, si ce n'est de montrer la vie, qui pourra être détruite en peu de temps.


Le grand intérêt de ce film, ce sont ces images de Robert Oppenheimer en 1948, et son propos, s'appuyant sur un texte indien parlant de Vishnu et de la mort. Ce qui est intéressant, c'est le visage de cet homme, ce sont ses larmes. Parce que Robert Oppenheimer sait à quoi il a contribué. Ici, il ne parle même pas de l'avenir, il évoque juste ce qui vient d'advenir, et qu'il a permis par son travail. Son regard porte un désespoir troublant. Le mérite de ce film est qu'on a envie d'en savoir plus sur cet homme, sur son histoire, sur son trouble, sur sa fin qu'on ne peut imaginer heureuse tant il semble porter en lui une mélancolique détresse.


La force de Périot est d'avoir choisi ces images pour finir son film. Sa faiblesse est que le montage qui précède pâtit de ce qui suit. Peut-être est-ce voulu, des images et un montage faire-valoir : faire baisser l'attente pour nous surprendre ensuite ? Pour ma part, je ne suis pas convaincu par le procédé. L'intérêt majeur de ce film réside dans les images, les propos et surtout le visage d'Oppenheimer.

Créée

le 17 janv. 2020

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socrate

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