Shakespearien, forcément shakespearien… La grâce en plus.

C’est toujours un plaisir de voir qu’un film passe le temps sans qu’il en soit altéré. Et peut-être même le contraire dans le cas de “WSS”.


Grâce d’abord à la musique de Léonard Bernstein, grâce ensuite aux chorégraphies superbement réglées de Jerome Robbins, se calant si bien à la mise en scène de Robert Wise.


Ensuite le talent des danseurs/danseuses livrant leurs prestations avec un bonheur manifeste. Le tout filmé en 70 mm technicolor chatoyant ET sombre, mettant en relief, en valeur, les ruelles, ou les playgrounds de New York (mélange de Manhattan et de studio).


Tout le film ou presque est composé de scènes nocturnes, où les pavés des ruelles scintillent de moiteur. Les costumes eux affirment le contraste par leurs couleurs toutes plus chatoyantes les unes que les autres. Les hommes aux chemises cintrées et pantalons-cigarettes, les femmes, elles, en silhouettes toutes colorées dans leurs robes ou jupes, volant au moindre pas de danse.
Un festival pour le regard !


Et que raconte le film ? 2 bandes rivales : les Jets et les Sharks se disputent une suprématie de quartier. C’est la fin des années cinquante (la pièce à Brodway en 57) et les Sharks sont originaires de Porto Rico, et l’affrontement symbolise les premières difficultés d’une société américaine face aux tensions raciales et sociales.


Mais évidemment le film est un “Roméo et Juliette” où les Capulet/Montaigu deviennent Jets/Sharks, un Shahespeare moderne du macadam sur lesquels viendront se fracasser les rêves sous les coups portés par la bêtise des convictions stupides et archaïques.


Tony et Maria tombent amoureux. Las, elle est la sœur de Bernardo chef des Sharks, il est, lui, ancien des Jets…
Il y a dans WSS plusieurs scènes d’anthologie telles celle du Bal -combat dansé autre que beaucoup des piètres battles de nos jours- celle encore de la danse-dispute sur le toit de l’immeuble où logent les familles portoricaines (“I lke to be in américa“) et dès lors les chansons s’égrènent pour notre plus grand ravissement “Tonight“, “Maria“, “Somewhere“.
Ce film tient de l’harmonie tant les chorégraphies, tant la musique sont intimement liées par la mise en scène de Robert Wise dans un beau cinémascope du chef-op Daniel L. Fapp.


Et il est une chose remarquable à souligner, à célébrer sur West Side Story : ce sont ses génériques ! et de début et de fin. On ne fait plus guère de génériques de nos jours au cinéma, gloire ici soit rendue à Saul Bass ! (il avait déjà signé celui de La mort aux trousses) et donne à voir là deux petits bijoux tant ils ouvrent et ferment le film.


EB


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le 12 janv. 2018

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