Je dois dire qu'il me tardait de découvrir ce film, étant de toute part assailli de critiques positives. J'avais cependant un doute sur le propos un peu ambigu du film, et mes craintes se sont à moitié confirmées.
C'est donc l'histoire d'un apprentissage excessif de la batterie. Le personnage principal est un jeune homme très ambitieux qui semble déjà savoir, au fond, qu'il lui faudra se sacrifier, se "faire du mal" pour arriver à ses fins. Sa rencontre avec le mentor/bourreau, au début du film, est assez réussie, même si l'on saisit d'emblée les ficelles scénaristiques. Comme c'est un film sur le jazz, en tout cas sur le papier, on peut lui trouver des qualités certaines de mise en scène, une plongée dans le dur apprentissage du jazz dit "d'école". Mais cela intéresse le spectateur la première demi-heure, car une fois le procédé mis en place, celui du maitre/élève, et même du père/fils, ce n'est qu'une accumulation de scènes, que l'on sait enchainées pour nous amener à l'explosion finale. Ainsi, cela reste évidemment très intéressant, de par le jeu d'acteur (pour tout amateur de la série "Oz", J.K Simmons restera à jamais cet horrible Nazi calculateur, au sourire mesquin...), mais pour ma part, je suis resté un peu sur ma faim. Le personnage principal est même assez antipathique, et ses relations s'en ressentent. Les scènes visant à montrer qu'il est "à part", et que rien ne peut le faire dévier de son chemin, sont assez schématiques, notamment lors d'un repas familial, ou personne ne comprend ce qu'il fait, tous préférant voir les autres jeunes de la famille réussir dans le football américain. "Je suis si mal compris, ce sont tous des idiots, à commencer par mon père aimant, mais si mielleux" semble-t-il se dire au fond de lui. En tout cas, voilà ce qui m'a le plus gêné, montrer la musique comme un apprentissage militaire. Même si c'est un choix, c'est évident, et que cela se passe comme ça dans quelques écoles américaines, j'aurais aimé ressentir d'avantage, et explorer le plaisir de jouer. La scène finale apporte un peu de ce souffle qui transcende lorsque l'on joue sur scène, mais cela n'a pas suffit à m'emballer. Un peu déçu, donc, après avoir lu tant de bonnes choses sur ce film. A voir néanmois.
leonardtarquin
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le 24 févr. 2015

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