Après nous avoir emballé avec CRAZY, déconcerté avec Café de Flore , impressionné avec Dallas Buyer Club, on attendait beaucoup du nouveau film de Jean-Marc Vallée. Mais c’est plutôt de l’ennui qu’on ressent avec Wild. Non que le périple de Cheryl ne soit pas admirable, mais son récit ne suscite qu’un intérêt poli. On constate après l’avoir accompagnée pendant sa longue marche qu’il ne lui est finalement pas arrivé grand-chose… Mais là où le réalisateur rate principalement le coche, c’est dans sa volonté de rendre compte du voyage intérieur de la jeune femme. On devine ses motivations, on comprend son passé, mais on n’est jamais en empathie avec elle. Les flashbacks volontairement décousus et désordonnés créent l’inverse de l’effet escompté. Bien loin d’entourer le personnage d’un voile mystérieux qui serait levé au fur et à mesure, ils rendent Cheryl lointaine et floue. La surutilisation de la voix off, l’abondance de sons étouffés ou exagérés comme pour masquer la frontière entre passé et présent, tous ces artifices fonctionnent mal et sont même parfois pas loin d’être désagréables.
Wild ne se distingue même pas par la beauté de ses paysages, les décors que Cheryl traverse n’étant pas particulièrement mis en valeur. Le film souffre évidemment de la comparaison avec Into the Wild, le film de Sean Penn qui outre une remarquable étude de personnage, cadençait le périple de son héros de rencontres marquantes et proposait des tableaux d’une formidable majesté.
En revanche, quelle plaisir de retrouver la présence lumineuse de la trop rare Laura Dern
Très beau programme sur le papier, Wild laisse finalement de glace…
5