Anatolie, un enchainement de montagne désertique, le bout du monde où de la brume s'élève de la terre, une terre qui elle-même parait poésie. Des hommes et des femmes qui essaient de tromper leur ennui qui en écrivaillant à tout va, qui en se donnant bonne conscience, qui en tentant tant bien que mal de s'offrir une dignité.

Winter Sleep c'est le portrait d'Aydin, de Necla, de Nihal, Hamdi Haja et les autres. Coincés dans cet endroit qui semble flotter entre ciel et terre, entre enfer et paradis, ils n'ont rien d'autres à faire que de se scruter les uns les autres, que de mettre à nu les vérités des uns des autres. Dur de vivre en paix au milieu d'un monde de silence, lorsque le(s) seul(e/s) qui peuvent le rompre pour vous ne pensent pas comme vous.

Winter Sleep c'est une réflexion sur la maturité, sur les rêves qu'on choisit d'accomplir ou pas, sur les rêves qui sont réalisables ou pas, sur la vie elle même et ce qu'elle peut nous apporter.

Un thème fréquemment partagé au cinéma somme toute. Ici le génie des dialogues, la poésie des décors et de la caméra, l'ingénieuse balance entre silence et bavardage, constituent un ensemble d'un équilibre remarquable. Pour tout dire, à la fin du film, j'étais étonnée d'avoir passée trois heures et quelques déjà devant la toile.

Si ma note ne va pas au delà cependant, c'est que malgré le grand intérêt que j'ai porté à toutes les scènes, je me suis toujours attendu à plus, à un enjeu peut-être plus marqué ou plus important.

Néanmoins, un très bon film.
EIA
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le 21 sept. 2014

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EIA

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