Des mois que Logan nous faisait baver avec Le combat de l’immortel. C’est lorsqu’il est le plus vulnérable qu’il est le plus dangereux. On n’en doute pas une seconde. Mais ce n’est pas lorsqu’il est le plus vulnérable qu’on obtient le meilleur film. C’est évidemment mieux que Wolverine Origins (faire pire aurait été un exploit) mais on reste bien loin de X-men 2, le meilleur de la série. Les gars, vous le savez pourtant que Hugh Jackman ne portera pas votre film tout seul.


Pour commencer, la chose se déroule chronologiquement après L’affrontement final. Premier froncement de sourcils. J’étais le seul à être persuadé que l’histoire se passait avant le premier X-men ? Bon c’est pas grave hein. Mais Tornade, Malicia et les autres on en fait quoi ? Au vu du film, on pourrait penser qu’ils sont morts de vieillesse, laissant Logan seul à son immortelle souffrance. Sauf que cette hypothèse est balayée dans les trois minutes post-générique. Mystère donc.


Concernant le point central de l’histoire, l’immortalité de Wolvi, c’est juste un immense foutage de gueule. A part boiter en grognant, rien ne distingue l’état « mortel » de Logan de son état normal. Truffez le de balles, c’est pas pour autant qu’il crèvera mes amis. La prochaine fois dites le carrément que ça vous emmerde de rendre crédible la chose. Et puis on est ravi de savoir qu’il suffit d’introduire des perceuses dans les mains de Wolverine pour lui gratter son pouvoir. Du côté des personnages, rien de bien notable. La vipère est aussi vide que sa mue, le clan Yashida est un ramassis de caricatures et désolé pour Miss « cheveux rouges » mais elle ne restera pas dans les annales. Tu m’étonnes que Logan veuille rejoindre Jean au paradis des mutants.


Niveau effets spéciaux, c’est évidemment nickel mais il faudrait sérieusement expliquer les lois de la physique à nos amis Hollywoodiens :


Soit A et B deux points situés aux extrémités d’un système en mouvement dans l’espace, en l’occurrence un train. Soit C et C’ deux points de [AB] tels que [CA] < [CB] et [C’B] < [C’A]. Le train se déplace à une vitesse constante V = 500 km/h dans le sens AB. On appelle W un individu accroché sur le toit du train en C’. A l’instant t, W se détache du train.


I) Faire un schéma du système. /5


II) Cocher la mention correcte à l’instant t’= t+x (avec x un entier non nul). La Force de frottement est considérée comme nulle. /5
1. W est projeté de manière rectiligne vers C à la vitesse d’une balle, toutes griffes dehors.
2. W est éjecté du train et s’encastre violemment dans un immeuble environnant ou dans un panneau publicitaire.
3. W se réveille en sueur et décide d’arrêter le mélange vodka/javel pour de bon.


Durée de l’épreuve : 15 min


Je ne suis pas sûr qu’un seul membre de l’équipe du film obtienne la moyenne en cas d’interro surprise. Ou alors ils se foutent allègrement de notre gueule tant qu’ils peuvent faire leurs cascades en dépit de la pesanteur. Étonnant n’est-il pas ?


Pour couronner le tout, cette putain de bordel de nom de Dieu de 3D de merde rend la plupart des combats irregardables. Sans parler de la délicieuse sensation d’une cuillère s’enfonçant dans votre œil gauche qui accompagne la totalité de la séance. Sur ce point le film n’y est pour rien mais impossible de ne pas en parler.


Alors que reste-il ? Hugh Jackman déjà. Fidèle à lui-même, habité par le personnage, juste et bestial du début à la fin. On a l’habitude maintenant, mais si ce mec n’est pas né pour jouer Wolverine, Stan ne s’appelle pas Lee. Déjà impressionnant physiquement dans les autres opus, il tient du Goliath au pays du Soleil levant où la population excède difficilement le mètre soixante.
La scène d’intro à Nagasaki vaut aussi son pesant d’adamantium, tout comme un combat griffes/sabre particulièrement esthétique sous la pluie japonaise. Enfin l’apparition de vieilles connaissances dans les derniers instants du film permet de finir sur une note enthousiaste. Reste que c’est peu, trop peu pour ce qui devait être le renouveau du plus grand des X-men. Il faudra maintenant patienter un an pour savoir si Omar Sy contribuera à replacer les mutants à un rang cinématographique plus élevé. La franchise le mérite.


EDIT : La version longue en fait pas un chef d'oeuvre, mais c'est quand même un peu mieux.

Caïn
6

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le 24 juil. 2013

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Caïn

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