Wolverine - Le combat de l'immortel par Ninesisters
Il n'y a pas à dire : ce second Wolverine est bien meilleur que le précédent ! Et en même temps, compte-tenu de la purge revenant sur les origines du personnage, il était difficile de faire pire. Le succès de cette suite tient en grande partie à la présence d'un authentique artiste au poste de réalisateur : James Mangold ; il n'a pas que des réussites à son actif, mais suffisamment de crédit pour mériter que nous nous lui laissions le bénéfice du doute avant de commencer. Le scénario, quant à lui, est tiré du récit iconique signé Chris Claremont et Frank Miller - excusez du peu - relatant les aventures de Logan au Japon, mais adapté à ce que la franchise nous avait raconté dans les précédents opus. Ça, par contre, ce n'est pas nécessairement une bonne chose, dans la mesure où ce même récit fût utilisé pour l'anime Wolverine de Madhouse, qui avait accouché d'un résultat catastrophique.
Alors soyons honnête, Le Combat de l'Immortel est loin d'être irréprochable. Déjà, je ne comprendrai jamais l'intérêt de reprendre un personnage du comics - donc que seuls les lecteurs reconnaitront - si c'est pour le modifier en profondeur ; Vipère avec les pouvoirs de Stacy X, j'ai eu du mal à m'y faire. Mais c'est un défaut mineur. Non, le vrai problème, c'est que Wolverine n'est toujours pas crédible une seule seconde en individu ténébreux et torturé. Et c'est pourtant bien ce qu'essaye de nous vendre cette suite : un héros en proie au doute, qui n'accepte pas la mort de Jean Grey (au point d'avoir des hallucinations aussi régulières qu'inutiles), et qui déprime la majeure partie du temps. Ajoutez à cela la perte de certains de ses pouvoirs, vous obtenez un Wolverine bien loin de ses meilleures incarnations, même s'il n'hésite heureusement pas à tuer (et de manière parfois bien dégueulasse).
C'est d'autant plus dommage que ce long-métrage a beaucoup de bonnes choses à nous proposer, et repose même sur quelques parties pris osés. Une gageure pour un film de super-héros hollywoodien. Délocaliser l'action au Japon apporte un cadre certes exotique, mais qui n'est pas pour autant traité sous l'angle de la carte postale par le réalisateur (malgré des choix esthétiques parfois kitschs) ; au contraire, il aurait même tendance à nous faire découvrir cette culture, à travers le personnage de Logan qui a lui-aussi tout à apprendre (là où il en était déjà très imprégné dans le comics). Dans le même ordre d'idée, le rythme est étonnamment lent, mais cela fonctionne ; pour compenser, nous avons droit à plusieurs scènes d'action dynamiques, mais toujours lisibles. Avec en particulier un combat sur le Shinkansen aussi impressionnant que brillant dans son exécution.
Wolverine : Le Combat de l'Immortel souffre encore de quelques fausses notes, mais montre que de véritables efforts ont été réalisés. Ainsi, il se laisse regarder sans déplaisir, là où le précédent était d'une nullité sans nom. Cela ne suffira pas encore à racheter la licence sur grand écran, mais nous sommes en bonne voie.