Un ninkyo de seconde zone avec un casting de choix

Tosei-nin Retsuden fait partie de ces ninkyo-eigas de la fin des années 60 qui font dans la pure exploitation, et ne s'embarrassent pas des oripeaux esthétisants des films de yakuzas qui pensent, d'un Hideo Gosha ou d'un Masahiro Makino. On serait dans une version purement bis des Brutal Tales Of Chivalry avec un casting qui rentre forcément en résonance avec certaines œuvres passées.


Se payant même le luxe de quelques apparitions fracassantes, comme celles de Tomisaburo Wakayama, le fameux Ogami Itto de la saga des Baby Cart, et Ken Takakura, figure emblématique du genre ninkyo, venant faire une purge.


Dans le rôle principal, on retrouve Koji Tsuruta, encore un acteur charismatique récurrent du film de yakuzas, dont on reconnaîtra aisément le style posé à mille lieux des envolées parfois cabotines des frères Wakayama Katsu.


Faisant dans la pure exploitation, le film parle d'honneur bafoué, de vengeance et d'amitié chevaleresque suite à l'assassinat de l'Obayun d'un clan par un inconnu dont le seul indice qu'il laissera entrevoir est un tatouage sur une épaule…, pas bien original comme idée si l'on prend en considération le fait que dans le monde des yakuzas, le tatouage est absolument assujetti aux personnages comme une espèce d'évidence récurrente. Rien de révolutionnaire, donc, dans ce petit ninkyo sans réelle envergure, qui se contente de dérouler son script parfaitement linéaire.


Néanmoins, quelques idées esthétiques intéressantes, comme un duel final sous la neige, dynamisent les quelques évidences disgracieuses : ultra-caricatures de la figure du méchant, musique mielleuse envahissante, et quelques récurrences qui font un peu tâche, pour délivrer une honnête série B qui déroule son script ultra-prévisible sans jamais surprendre réellement, mais sans ennuyer non plus.

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le 31 mai 2020

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