Dans le cinéma de série Z, on entend souvent parler de films dits "décomplexés" pour justifier toutes les bêtises les plus crasses. Avec Yakuza Weapon, adapté d’un manga de Ken ISHIKAWA, Tak SAKAGUCHI et Yūdai YAMAGUCHI rendent ses lettres de noblesses au film bis en retrouvant le véritable esprit décomplexé des débuts de ce renouveau du cinéma de genre japonais.
L’ouverture du film nous présente un Tak SAKAGUCHI toujours aussi en forme et impliqué depuis Versus de Yūdai YAMAGUCHI et Death Trance de Yuji SHIMOMURA. On le retrouve au milieu de la jungle sud-américaine, face à une milice armée jusqu’aux dents, esquivant les balles car "elles ne nous touchent que si l’on a peur d’elles" et allumant sa cigarette au milieu des explosions de grenades.
Stupide mais récréatif, Yakuza Weapon s’impose comme le pendant masculin de The Machine Girl et nous emporte dans une croisade rocambolesque avec pour seules armes une mitrailleuse au bras et un missile anti-char dans le genou (rien que ça).
Tak SAKAGUCHI porte le film en interprétant avec brio ce personnage génial et excessif de yakuza sur de soi, quasi-invicible et d’une imbécillité naïve et délicieuse. Le reste du casting est d’une incroyable richesse puisque l’on retrouve le talentueux Akaji MARO – notamment vu chez Sion SONO dans les films The Room et Suicide Club – l’homme à la carrière aussi prolifique qu’exigeante Jun MURAKAMI – qui a tourné avec Hideaki ANNO, Naomi KAWASE et Sogo ISHII pour ne citer qu’eux – et Mei KUROKAWA, aperçue dans le sympathique Sweet Little Lies de Hitoshi YAZAKI.
Digne héritier de l’humour proto-Sushi Typhoon, Yakuza Weapon redore l’image du film bis et illumine la journée. De plus, la pléthore de bonus proposée par le DVD nous permet de faire durer le plaisir avec un film spin-off intitulé Takuzo’s Weapon.
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