Je me refais donc dans l'ordre la trilogie de Semih Kaplanoglu, Yumurta, Sut et Bal (en français Oeuf, Lait et Miel. A ce propos notons la stupidité des distributeurs français : le 1er film est sorti sous son titre original turc, Yumurta, le second sous une traduction anglaise, Milk, et le troisième sous sa traduction française, Miel. On peut faire plus con, franchement ?) Bref, je dis dans l'ordre car les films sont dans l'ordre inversé, le personnage est adulte dans le premier, puis adolescent et enfin enfant dans les deux autres. Mais sinon, on peut vraiment les voir indépendamment. Ici, le perso est donc bouquiniste à Istanbul, et se rend dans un petit village de campagne près d'Izmir pour enterrer sa mère qui vient de décéder. Il y rencontre une jeune et lointaine cousine qu'il ne connait pas et qui vivait auprès de sa mère sur ses dernières années de vie. Elle lui annonce qu'avant de mourir, elle a émis un voeu, qu'on sacrifie un bouc en son honneur, et que ce soit son fils qui s'en occupe. Ce dernier ne goutte guère aux traditions, mais se rend vite compte qu'il se doit d'exaucer la dernière volonté de sa mère. Ce film est surtout le prétexte pour montrer un citadin qui revient dans son village natal, vécu comme un retour aux origines et une plongée dans la psyché de l'enfance et du passé. Le film peut être vu comme un Uzak inversé puisque ici c'est un citadin qui retourne dans un village paumé et non l'inverse. Ce film, et les deux autres, encore plus beaux, sont en tout cas aussi forts, marquants, réussis, que les plus grands NB Ceylan.