Inutile de mimer l'étonnement, nous sommes dans une période cinématographique (bien trop) prolifique en matière de pseudo-nanars pour cela et les rangs grouillants de multiples studios ont appris depuis belle lurette à développer pléthore d'histoires à la crédibilité abyssale pour amasser du gros billet. Comment s'étonner ici alors qu'on a déjà eu les tornades de requins, les araignées extraterrestres, les requins-pieuvres, les anacondas-piranhas ou encore les vagins carnivores ?


Non clairement, là n'est pas l'intérêt (si toute fois on est en mesure d'accepter un hypothétique intérêt ici) de ce film qui n'en est pas moins très surprenant dans un de ses parti pris : L'utilisation de vrais animatroniques, de marionnettes, de maquillages et de costumes.
Il faut donc arriver à un constat un petit peu consternant, pour celui qui trouve un certain plaisir à découvrir une histoire de pure série B animale et carnassière, le paysage filmique actuel est ainsi terraformé par les ordinateurs de The Asylum qu'une production proposant de vraies peluches avec de la sauce tomate dans le gosier prend soudainement valeur de petite providence. Et pour un peu qu'au moins une partie du film fasse preuve d'un minimum d'honnêteté et de générosité en la matière, on se trouve alors bizarrement enclin à une indulgence d'encouragement, repensant avec nostalgie au bis d'antan, le cinéma du carton, du plastique et du ketchup, certes toujours à des années lumières ici, mais qui peut, par infimes moment, resurgir au détour d'une connerie inventive.


En 1978, Joe Dante parlait d'invasion de piranhas pour parodier Jaws, en 2014 on en est à organiser des poursuites de grosses peluches à queues plates pour faire face aux tsunamis de requins nucléaires. L'évolution quoi.
Et, compte tenu de ce contexte, on prend ici un tournant presque affriolant, si toute fois on a su tenir toute la première partie sans défaillir d'ennui devant le vide désertique des personnages, cons au possible, dans une certaine verve auto-parodique exhibée qui ne semble pourtant pas avoir l'astuce pour fonctionner. Mais une fois que ça part, on a droit à l'amorce d'une seconde partie qui peut, éventuellement, faire le plaisir de ceux qui se contentent d'une bonne grosse daube sincère de temps en temps.
Des castors, partout, duveteux et hargneux, qui nagent, se dandinent sur le sol et s'envolent pour travailler les jugulaires comme des troncs d'arbres. Certains rampent à demi coupés en deux, d'autres s'affairent à monter des guet-apens sur les routes (les barrages, c'est tout un art) ou à couler des radeaux et de multiples yeux flamboyants guettent leurs proies dans la nuit pendant que la bande d'abrutis habituelle tente de faire résistance avec les outils du coin. Le film s'emballe et offre en sus des mutations après contamination, dont une donzelle qui trouvera enfin, au bout de 50 minutes de film, son vrai potentiel charisme affublée de dents de 10 centimètres et d'une énorme queue frappant le sol avec véhémence.


Rien à recommander vraiment là dedans, on peut juste reconnaître l'entrain final pour une débauche sympathique de créatures aux hanches finement chaloupées. Quelque chose qui s'enflamme vraiment dans l'idée, des clins d'oeil multiples, un soupçon d'euphorie, peut être comme une réelle envie de faire quelque chose en plus d'un titre rigolo. On aimerait certes que ça en fasse encore plus pour parvenir enfin à oublier la nullité abyssale du début, mais ça fait quelques temps qu'on a appris à se contenter...

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le 2 nov. 2014

Modifiée

le 2 nov. 2014

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zombiraptor

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