Abzû
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Abzû

Jeu de Giant Squid, Austin Wintory, Matt Nava et 505 Games (2016Nintendo Switch)

Abzû, une plongée apaisante sur Nintendo Switch

Plus il fait chaud et plus l’envie de se rapprocher de l’eau se fait ressentir, même virtuellement. C’est donc en quête de fraîcheur estivale que le joueur se prépare à vivre une aventure aquatique, et même subaquatique dans le cas du jeu de Giant Squid.
Une histoire qui se savoure avec les yeux...
L’aventure commence alors que notre personnage, en tenue de plongée, masque et palmes assortis, dont on ne sait rien mais dont la silhouette suggère qu’il s’agit d’une femme, se réveille, flottant à la surface de l’eau.


Puisqu’il n’y a aucune terre en vue, le seul choix possible est de plonger. C’est ainsi que commence Abzû, une aventure qui repose à 100% sur la narration visuelle. Aucun dialogue, aucun scénario explicitement exposé, tout repose ici sur le visuel et le gameplay. Les seuls textes présents à l’écran sont des indications montrant les bases du gameplay au tout début du jeu, ainsi que le nom des poissons et autres espèces aquatiques que l’on croisera au fil de l’eau.


Le gameplay est à l’image de la narration sobre et minimaliste. On plonge et on nage avec ZR, on accélère avec B et le bouton Y permet d'interagir avec les objets ou la faune aquatique.
Notre plongeuse dispose d’une liberté de mouvement totale dans les trois dimensions de l’espace au sein des environnements visités qui eux sont des zones plus ou moins vastes interconnectées par des couloirs où de forts courants ne permettent de nager que dans une seule direction.


Abzû est une expérience audiovisuelle interactive qu’il est difficile de décrire avec des mots. Le style graphique n’est pas réaliste bien que la modélisation et les animations de la plongeuse et des espèces peuplant l’océan soient tout à fait convaincantes. La palette de couleurs utilisée est volontairement restreinte rendant chaque transition entre tonalités chaudes et froides très marquante pour les yeux. Ces indices visuels ô combien subtils sont bien souvent le seul moyen d’indiquer au joueur où aller pour continuer sa progression.


… Et aussi avec les oreilles
Ces graphismes en cel shading chatoyants s’accompagnent de la superbe bande-son orchestrale composée par Austin Wintory faisant la part belle aux sonorités de la harpe et du hautbois. La musique se mêle harmonieusement avec les sons du déplacement de l’eau ou les quelques bruitages dont des indices sonores assez discrets lorsqu’on approche d’un secret à découvrir.


Un autre exemple du minimalisme qui caractérise Abzû est l’absence totale de carte de monde pour s’orienter ou de toute autre indication à l’écran. Le level design est donc particulièrement soigné et guide à lui seul la progression du joueur tant il lui montre la direction logique à emprunter à chaque étape, en aiguisant savamment sa curiosité au moyen d’indices visuels et sonores beaucoup plus subtils qu’un objet en surbrillance ou un bip irritant.


Le level design en guise de boussole
Cette impression de progression naturelle confère un sentiment de grande liberté alors même que le jeu est à la fois très linéaire et très court. Il ne faudra qu’à peine trois heures pour assister à l’épilogue de l’histoire de la plongeuse. Si on a l’âme d’un complétionniste, on pourra refaire une partie en cherchant à localiser tous les points de méditation qui permettent d’observer les poissons tranquillement et d’apprendre leur nom, mais même ce bonus appréciable ne rallonge la durée de vie que d’une ou deux heures tout au plus.


Si Abzû n’est en terme de contenu pas très copieux, les quelques heures d’immersion qu’il nous propose sont marquées par un dépaysement des plus rafraîchissant. La curiosité y est sans cesse récompensée et l’absence de challenge n’empêche en rien de s’imprégner de l’atmosphère de mystère dans laquelle baigne le titre.
Matt Nava qui a officié en tant que directeur artistique sur les chef d’oeuvre de Jenova Chen que sont Flower et Journey, livre ici son projet le plus personnel tout en y intégrant une dimension mythique universelle qui le rend accessible à tout un chacun.

OldkidLivegen
8
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le 2 sept. 2019

Critique lue 97 fois

Oldkid Livegen

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