Huit ans après la création du jeu de rôle plateau, la licence AD&D voit l'une de ses premières transpositions vidéoludiques apparaitre via Mattel qui sort naturellement le jeu sous sa console maison l'Intellivision. Cloudy Mountain ne se penche pas vraiment sur les règles (tant mieux) mais plus sur l'univers. On retrouve du coup un monde d'heroïc fantasy dans lequel trois aventuriers, symbolisant les trois vies du joueur, doivent réunir les deux parties d'une couronne gardés par des dragons dans la fameuse zone du titre. Pour cela, il faudra traverser la map principale en faisant quelques arrêts via des donjons symbolisés par des montagnes de diverses couleurs correspondant à la difficulté du niveau. On se retrouve ainsi sur le deuxième type d'écran du jeu, des labyrinthes en scrolling plongés dans l'obscurité et ne se dévoilant qu'avec l'exploration.


Cela provoque quelques mauvaises surprises, le voile d'obscurité s'enlevant de manière erratique, et en fonction de la difficulté choisi à l'écran titre, jouant sur la vitesse des ennemis, tu peux te faire prendre par surprise, et ceux malgré les avertissements via les effets sonores t'indiquant à quoi tu as affaire. On se retrouve ainsi à courir dans les donjons pour rechercher quelques carquois, nos personnages ne pouvant que larder de flèches les monstres, tout en faisant gaffe à l'angle des murs, car les projectiles rebondissent et si cela permet de prendre par surprise un ennemi, cela peut te revenir en pleine poire et te blesser. C'est le jeu du chat et de la souris et il faut user et abuser des divers couloirs pour survivre. Les ennemis les plus faibles ne requièrent qu'une flèche, les costauds deux, certains sont invincibles et d'autres peuvent te voler tes munitions. Connaitre ses adversaires devient l'une des clés pour rester vivant et trouver la sortie.


On tombe parfois sur un objet nécessaire à la progression. Le bateau permettra de traverser les rivières, la hache de tailler son chemin à travers les forêts et la clé d'ouvrir les portes des diverses murailles. Tout cela s'utilise sur la map dans le but de tracer sa route jusqu'à la grosse cime recouverte de nuages où les deux boss de fins du jeu gardent les deux précieux.
Le jeu reste très court mais les mécaniques de gameplay sont bien huilés. Des codes de couleurs t'indiquant la difficulté d'un lieu et ce que tu peux y trouver ou la dangerosité d'un ennemi, une surprenante souplesse dans les déplacements du personnage, les effets sonores révélateurs de ce que tu vas rencontrer et la rejouabilité ma foi intéressante avec la génération procédurale des donjons et de la map à chaque partie en plus des quatre difficultés existantes du titre.


C'est pas trop difficile une fois qu'on a pigé le fonctionnement de tout ça, sauf si on met en hard avec ses ennemis plus rapides que ton perso qui te défoncent en un rien de temps. Ça se rapproche graphiquement de ce que proposait l'Atari 2600 avec des gros pixels pour représenter grossièrement les divers éléments ingame. Probable limitation technique d'époque, zéro bande-son pour l'un des jeux les plus gourmands en ressource du support à sa sortie.
Et tout ça mis ensemble fait d'Advanced Dungeons & Dragons: Cloudy Mountain un vieux classique qui reste étonnamment jouable encore aujourd'hui pour peu qu'on fasse fi de l'aspect globale logiquement brut de décoffrage.

auty
6
Écrit par

Créée

le 23 mars 2016

Critique lue 256 fois

1 j'aime

auty

Écrit par

Critique lue 256 fois

1

Du même critique

All-Star Superman
auty
5

Pas vraiment accessible

Si je devais faire un résumé laconique suite à la lecture de ce All-Star Superman, je dirais tout simplement "j'ai pas tout compris...". Le postulat de départ, Superman condamné à terme à mourir...

Par

le 28 nov. 2015

9 j'aime

3

Terres perdues
auty
9

King se libère (enfin) de ses vieux démons

Enfin, l'épisode 3 est celui de la libération pour Stephen King. Car il a finalement réuni tout son "ka-tet" et il peut maintenant se concentrer sur l'objectif des héros tant évoqué mais souvent mis...

Par

le 1 nov. 2013

9 j'aime

Le Voyage de Chihiro
auty
10

Et au sommet, il y avait Chihiro

Bien des années après un premier visionnage, je regarde à nouveau cette aventure. Et je l'aborde le plus sérieusement du monde, en essayant de rester un minimum détaché. Deux heures plus tard,...

Par

le 21 févr. 2015

8 j'aime

5