Après la série des Penumbra, Frictionnal continue sa lancée sur un genre quasi absent de nos jours : le survival horror. Penumbra, avait des idées intéressantes, comme un système particulier de contrôle à la souris mais c'était à peu près tout. Avec Amnesia, on peut donc s'attendre à un vrai renouvellement. Miracle, c'est le cas !


On incarne Daniel, qui, comme on pouvait le supposer, est amnésique. On prend connaissance dans ce qui semble être un manoir abandonné dans une montagne forestière. Il fait nuit, il fait froid, et vous êtes seul. A partir de là, il faut trouver qui on est, et ce que l'on fait là. Bien sûr, (italique) ça ne sera pas si simple car le manoir est haaaaaaantééééé huehuehuehuehuehaehaehaehuehue. Passé ce point de départ d'un classicisme effarant, il s'avère que... l'ambiance est bonne ! Oubliez les grottes bidons de Penumbra et ses « effrayantes » araignées, Amnesia prend bien plus au trippes : hallucinations, vrais monstres, décors gothiques, bruits étranges... Tout y est nettement plus convaincant. On retrouve aussi le principe de se cacher plutôt que d'affronter les monstres. Par ailleurs, on n'a aucune arme de tout le jeu. C'est d'ailleurs assez incroyable de voir à quel point c'est rare dans un survival horror alors que ça devrait être quasiment le concept de base du genre. Aussi, vu qu'on évolue constamment dans un univers très sombre, on doit régler soit même les problèmes d'éclairage. On trouve assez vite une lampe à huile, mais c'est aussi des boites d'amadou qui vont nous permettre d'allumer les diverses bougies et torches du manoir. Et des boites d'amadou, il y'en a ! Un peu trop même, si bien que je n'ai jamais été en manque ! Mais peu importe, car la grande force d'Amnesia, c'est de réussir à être immersif et d'avoir une superbe ambiance. Deux qualités qui font que le jeu réussi à nous faire peur. Amnesia, c'est le jeu où il faut faire constamment attention au bruit, à ce qui nous entoure, afin d'être sûr de ne pas tomber nez à nez avec le monstre qui nous poursuit pendant tout le jeu. Et quand on le rencontre, on ne sort pas le lance roquette, non, on fuit vraiment, on se doit se cacher ! Et c'est là que le jeu nous révèle une certaine perversité : Si la lumière est nécessaire pour qu'on puisse se déplacer, elle nous rend aussi par la même manière visible pour les monstres ! La vue du dit monstre et de devoir se cacher dans un coin sombre d'un égout mal famé à de quoi nous terroriser en vrai, il faut en plus que ça terrorise vraiment le héros Daniel ! En effet, si doit faire attention à son niveau de vie comme dans la plupart des jeux, on doit aussi faire attention à son état mental. Cette idée rappelle d'ailleurs Ilbleed. Sauf que pour calmer sa nervosité et retrouver ses esprits, il faut être dans un endroit bien éclairé. C'est la lumière qui nous permet de ne pas sombrer dans la folie. Là encore, c'est un point sur lequel Amnesia est assez fort : les éléments qui témoignent de la progression de notre folie. Dents qui grincent, vue qui se déforme, hallucinations, corps qui tremb... ha non, étrangement, le corps ne tremble jamais dans Amnesia, contrairement à ce que nous dit l'indicateur de folie. C'est un peu bête.


En ce qui concerne le gameplay, Amnesia revient au même que Penumbra, c'est-à-dire, un survival horror à la première personne. On retrouve ainsi le même genre d'énigme qui repose généralement sur le schéma « explorer l'environnement, récupérer les objets important, trouver comment les utiliser et où les utiliser ». On trouve aussi des énigmes reposant sur la physique du jeu. De ce côté, Amnesia est déjà bien plus classique et linéaire. Rien d'insurmontable car visiblement, le gameplay n'est qu'un prétexte à nous faire évoluer dans des couloirs inquiétants. Après tout, pourquoi pas ? Le problème que ça peut engendrer, c'est qu'une fois qu'on connait l'histoire et tous ses rebondissements, il n'y a pas tellement de raison de rejouer à Amnesia plus tard. Et c'est d'autant plus dommageable car le jeu reste assez court. Il reste cependant un éditeur d'aventure livrée avec le jeu. Mais je crois surtout qu'on ne va pas trop faire les difficiles de ce côté-là, car Amnesia est loin d'être le seul jeu qui se finit en seulement 7 heures, et qu'en même temps, il n'est pas loin du tout d'être le seul représentant du genre depuis un bon bout de temps !

Attention cependant, si à première vue, Amnesia peut faire penser au manoir de Resident Evil 1, il s'avère que le jeu tend tout de même beaucoup plus dans un univers à la Lovecraft. Le jeu n'hésite pas à être vraiment glauque sans tomber dans le gore idiot. L'univers est intelligent et maitrisé. Seul ombre au tableau, la manie que Daniel a d'avoir des Flashback sans arrêt ! Il y en a clairement trop dans le jeu, que ça en devient un peu écoeurant par moment. C'est une technique narrative intéressante mais Amnesia en abuse très clairement.

En bref, Amnesia est nettement plus convaincant que Penumbra (Overture du moins, je n'ai pas essayé les autres encore). Si vous voulez un qui jeu qui file la frousse, Amnesia est tout indiqué. J'aurais envie de dire que si Amnesia était sortit sur la génération précédente, il n'aurait été qu'un simple jeu indé, à l'ombre des gros titres. Mais il s'avère qu'en 2010, Amnesia est le porte étendard du genre, quasiment seul, et qu'il est un titre majeur du genre.
leo03emu
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le 11 nov. 2010

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