C'est beau. Mais c'est chiant.
Assassin's Creed fait parti de ces jeux où on se félicite d'avoir commencé par un opus un plus plus intéressant. Car je ne suis pas certaine que j'aurai eu la patience d'y jouer plus de deux heures sans connaître déjà les enjeux (et la trame) de la série prise dans son ensemble.
Dans ce premier opus, vous incarnez Desmond Miles, jeune barman enlevé par une mystérieuse entreprise sans trop savoir pourquoi, qui lui-même incarne son ancêtre Altaïr, un assassin ayant officié à la fin du Xème siècle lors des Guerres Saintes. Ceci est rendu possible grâce à l'Animus, machine futuriste qui vous permet de plonger dans votre mémoire génétique, et donc dans les souvenirs de tous vos ancêtres (un concept vachement cool, reconnaissons le, qui en plus justifie l'aspect très high-tech de l'interface et les nombreuses ellipses, passées en avance rapide). Votre but est, via Altaïr, de tuer les personnes qu'on vous désigne, ce en vous rachetant aux yeux de votre Fraternité puisque vous venez d'être déchu après vous être comporté comme un parfait trou du cul.
Et... ben c'est tout. Ajoutons à cela des petits twists artificiels côté Desmond et une énorme fin en queue de poisson, et c'est finalement le seul scénario qui reste. C'est très basique, et surtout ça manque énormément de liant. Pas de personnages intéressants non plus, il ne faut pas rêver (même votre héros, Altaïr, est totalement creux)...
La répétition est l'énorme point noir de ce jeu. On fait TOUJOURS les même choses, inlassablement. Toutes les missions sont pareilles, et passent par des phases d'enquête qui se résument à interroger des informateurs, terroriser des crieurs publics, voler des messagers ou assassiner discrètement quelques gardes... ce assez inutilement d'ailleurs puisque vous ne pourrez quand même pas planifier vos meurtres de la façon désirée (impossible d'assassiner une cible à distance par exemple, où est donc l'intérêt de faire une feuille de route, sinon éventuellement pour s'enfuir - une tâche relativement aisée vu que les gardes sont cons comme un manche à balai ?)
Second énorme problème : le gameplay. C'est mauvais. C'est basique. C'est répétitif et la caméra a le don de se placer de façon horrible en plein combat, histoire de bien vous cacher les ennemis. Les villes sont organisées de façon à privilégier les mouvements rapides et les courses nerveuses, mais Altaïr n'est pas foutu de s'accrocher aux éléments un peu graphiques et tombe inlassablement... quant aux villes, ont dirait que tout a été fait pour vous faire chier. Entre les gardes qui vous tombent dessus à 15 -et déclenchent des combats réellement passionnants et tous identiques, youhou !- les mendiantes insupportables qui vous barreront la route et les ivrognes qui s'amuseront à vous pousser lors des phases délicates, c'est la fête au village !
Enfin quant aux quêtes annexes ne rêvez pas, il n'y en a pas : elles se résument à retrouver des drapeaux dans les villes, ou à tuer les 60 templiers cachés un peu partout. Une éclate totale, vous vous imaginez bien...
Visuellement par contre il faut avouer que c'est une petite claque : même en 2014, soit 7 ans plus tard, le travail d'ambiance reste sacrément impressionnant, et si on peut reprocher une certaine monotonie aux décors, les villes sont réellement vivantes et l'ambiance drôlement bien restituée.
Bref Assassin's Creed premier du nom est loin d'être une réussite, malgré la bonne idée cachée derrière son concept. Heureusement son successeur, sans être non plus le jeu du siècle, va corriger la plupart des erreurs et proposer quelque chose de beaucoup plus séduisant. Surtout, il nous offrira enfin un héros intéressant, qu'on a envie de connaître et de comprendre, et donnera enfin un véritable rôle à Desmond, dont l'existence, dans ce jeu ci, pourrait presque nous sembler de trop tant elle est peu exploitée...