Un jeu de pirates bien plus qu'un Assassin's Creed. Et c'est BON!

S'il était bien un Assassin's Creed attendu, c'était celui-là! Inutile de faire durer le suspence, le millesime 2013 du crédo de l'assassin, et sixème itération de la saga est une réussite et risque d'être considéré par beaucoup comme le meilleur épisode de la série. Et à juste titre.

Comme à l'accoutumé, le jeu se déroule en parallèle entre le présent, et une époque précise du passé. Au présent nous incarnons un obscur employé d'Abstergo Entertainment, filiale d'Abstergo Industries consacrée à la conception de jeux vidéos grâce à la technologie de l'Animus, désormais accessible au grand public. La perspective à la 1ère personne permet de trancher complètement entre les phases de jeux. Sans nom, sans voix, sans visage, le héros du présent n'est autre que nous-même, mis en scène en tant qu'employé de la firme qui développe les jeux "Assassin's Creed". La mise en abyme est intéressante et à l'avantage de ne pas trop se prendre au sérieux, évitant l'écueil du scénario prétentieux, malgré son caractère "complotiste". Mais dans un Assassin's Creed, cela fait parti du cahier des charges, donc rien d'alarmant.

Le vrai coeur du jeu se situe dans le passé, dans la peau d'Edward Kenway, grand père de Connor (alias Ratonhaketon), héros du précédent opus. Si les ancètres de Desmond Miles n'ont jamais été totalement lisses (Altaïr commençait sa carrière par un énorme péché d'orgueil et le chien fou que fut Ezio Auditore dans sa jeunesse n'était pas nécessairement un modèle de moralité), Edward est clairement un opportuniste dont l'amoralité n'a d'égal que l'amour de l'or. Toutefois, sous cette façade se cache un homme plutôt honorable qui ne rêve de faire fortune que pour offrir à son épouse la vie de rêve qu'il estime lui devoir. Dans sa fuite en avant, il se perdra en chemin mais ne le réalisera que trop tard. En attendant, l'homme vit une vie de corsaire jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'un Assassin, en route pour la Havane avec l'intention de trahir la confrérie pour le compte des Templiers. Kenway le tuera, et prendra sa place, espérant empocher l'or promis. Mais mis à jour, il sera jeté aux fers et renvoyé en Europe à fond de cale. Profitant d'une tempête et aidé d'un compagnon prisonnier, un esclave noir en fuite du nom d'Adéwalé, il parviendra à s'échapper, s'emparer d'un navire et semer la flotte espagnol. Parvenu à Nassau, il s'alliera avec les grandes figures pirates de l'époque et vivra de rapines et de liberté aux côtés des "Frères de la Côte", avec le "Jackdaw, le Brick volé aux espagnol, et Adéwalé, désormais son quartier maître.

En un mot comme en cent, Assassin's Creed 4 Black Flag est LE jeu de pirates que nombre de fans de cette ère de l'histoire attendaient depuis longtemps. Ce titre est même davantage un jeu de pirates qu'un jeu Assassin's Creed au demeurant. Le gameplay marin est directement récupéré des phases de bataille navale d'Assassin's Creed III, très réputées à l'époque, et amélioré pour ajouter, entre autre, une vraie gestion des abordages. A côté des batailles navales épiques procurant des sensations de jeux parfaitement jouissives, une galerie de quêtes secondaires aux gameplays variés (attaques de fort, pillage de plantation, chasse sur terre, ou sur mer, etc.) viennent bousculer le schéma classique de la série et offrir un plaisir sans cesse renouvellé, sans temps mort ni ennui. Bien sûr, lors des phases terrestres, le jeu conserve ses acquis, jusqu'aux défauts typiques hélas, caméras capricieuses en tête. Sans parler de cette manie qu'à le personnage à vouloir grimper partout, en particulier là où il ne devrait pas, conséquence malheureuse d'un gameplay pour le coup un peu trop assisté.

En termes de réalisation, au-delà de la partie graphique incontestablement réussie, signe d'une bonne maîtrise des kits de développement de consoles en fin de génération et d'un certain amour du travail bien fait, c'est vraiment la partie sonore qui se dégage. Du bruit du vent dans les voiles aux vagues qui se brisent contre la coque, en passant par le grincements du bois de la coque, l'immersion est totale. Les personnages et leurs commentaires apportent une touche humaine à l'ensemble, sans parler de l'idée géniale des chants de marin, tonnés a capella par tout l'équipage, qui parachèvent un véritable bijou d'ambiance pure. Pour enfoncer le clou, Ubi Soft signe avec ce jeu le plus vaste monde ouvert de la série, et peu de joueur pourront se vanter d'avoir explorer toutes les caraïbes, sur mer, sur terre, et même sous l'eau!

En conclusion, l'itération 2013 d'Assassin's Creed est une incontestable réussite, alliant un gameplay éprouvé et toujours aussi bon malgré ses défauts récurrents à une réalisation sans faille, plus immersive que jamais, un univers toujours plus vaste, et largement assez de nouveautés pour réveiller les fans les plus blasés . Tel l'animus, Black Flag nous immerge dans son univers, dans la peau d'un vrai pirate sans foi ni loi, voguant sur les mers des caraïbes au début du XVIIIe siècle, libre et fier, insolent face à la tempête et aux canons des rois.
Kayn
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le 19 déc. 2013

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