Assassin's Creed: Unity
6.1
Assassin's Creed: Unity

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2014PlayStation 4)

S'appeller "Unity" quand on divise les joueurs, c'est un comble (attention y a des spoilers)

Pour commencer, je ne vais pas cacher que ça me fait chier de mettre que 7. Franchement, Assassin's Creed Unity ne méritait pas ça, tant il pouvait, avant sa sortie, faire figure de messie en annonçant le renouveau de la franchise.


Et là, préparez-vous parce qu'il va y avoir beaucoup de choses à dire.
Au moment où j'écris ces lignes, j'ai juste fini la campagne et fait quelques missions co-op, donc c'est vrai que ce n'est pas une critique complète mais vous comprendrez ma note, je pense, quand j'aurai fini mon déballage critique.


D'abord, il faut quand même rendre à César ce qui est à César : la modélisation de Paris est tout bonnement stupéfiante. De ses monuments emblématiques (sans compter le détour par Versailles) à ses rues pleines de vie, on est complètement immergé dans l'ambiance de la Ville Lumière. Ajouté à cela le travail fantastique sur la lumière, on obtient peut être le plus bel environnement urbain de la saga. Surtout qu'Ubisoft a poussé jusqu'à proposer les intérieurs de bâtiments sans temps de chargement. Du coup, la lumière surligne les dorures offrant un tableau sublime et l'immensité de la carte, extérieure comme intérieure, donne un rendu presque oppressant tant on se sent petit et merdique face à toute cette démesure. Les textures des bâtiments ajoutent aussi à la beauté architecturale de la ville.


Autre point graphique qui envoie du bois, ce sont les vêtements : je trouve vraiment qu'on reconnait les différents textiles et je pense qu'encore une fois le travail sur la lumière n'est pas anodin. Ajouté à cela le fait que ces même vêtements réagissent mieux à l'environnement : ainsi, lorsque Arno est accroupi, la queue de son manteau s'étale sur le sol au lieu de s'enfoncer dans la 4ème dimension des illogismes graphiques, comme ce fut le cas auparavant. C'est con comme détail mais c'est plaisant. Comme les toiles devant les magasins, qui servent de chapiteau, et qui s'enfonce sous nos pas. C'est pas cool, ça ?


Là où le bat blesse graphiquement, et laisse perplexe quant à la qualification "Next-gen" de Unity, c'est au niveau des visages. En effet, il y a peut être eu un downgrade graphique à la Watch_Dogs parce que si les animations faciales sont plus naturelle que dans Black Flag, les visages restent super lisses, sans réels reliefs, et ça, c'est pour les personnages importants, je ne parle pas des PNJ lambdas qui une fois n'est pas coutume, sont complètement à côté de leurs pompes.


Concernant la résolution et le framerate, je vais peut être dire des conneries parce que c'est pas un sujet sur lequel je suis familier, mais vous êtes bien sûr qu'il est en 900p ? Non parce que c'est ni indiqué sur le boîtier PS4, ni sur mon écran. Concernant le framerate, j'ai lu de nombreuses plaintes sur le fait qu'il s'écroulait par moment (et pas que mais j'y reviendrai), pour ma part j'ai repéré que deux chutes, la première c'était pendant une cinématique,


SPOILER l'entrée d'Arno dans la Confrérie FIN SPOILER


l'autre vers la fin,


SPOILER lors de la fuite de Robespierre FIN SPOILER


sinon, ça ne m'a pas dérangé plus que ça.
Je parlais de défauts dont les joueurs se plaignent et c'est fou ce que Unity enchaîne ces trucs là. Les bugs et glitches en tout genre. Visage qui disparaissent, Arno qui tombe brusquement dans le 36ème dessous de l'Enfer... Honnêtement, je dois être chanceux parce que je n'ai eu aucun de ces trucs relous. A part un gros freeze dans la Bastille qui m'a forcé a redémarrer le jeu, je n'ai vu que quelques bugs mineurs rigolos du genre Arno coincé contre un clébard (bizarrement, j'ai vu beaucoup plus de chiens dans la rue après cet incident), ou un PNJ qui fait une crise d’épilepsie contre un mur de Versailles sous le regard médusé de la foule. Quelques bugs d'interaction entre Arno et les murs, aussi, mais rien de véritablement handicapant. Donc pour l'instant (parce que j'ai encore plein de trucs à faire), je suis à cent lieues des cataclysmes que subissent d'autres joueurs et qui vaut à Unity la volée de bois verts qu'il se ramasse, faits qui ouvre une nouvelle fois le débat sur la finition des jeux actuels; en particulier les AC qui, si ils sont développés bien en amont (Unity a commencé à être développé après Brotherhood, 2010 donc, ce qui est un comble vu comment le jeu est buggé), sont seulement espacés en sortie par une seule année : Unity méritait sûrement une année de plus et contrairement à Black Flag, ça se fait visiblement sentir. Et puis merde, vu les ambitions de Unity, se rétamer comme ça, c'en est presque Shakespearien.


Parlons un peu de gameplay puisque je pense avoir fait le tours des trucs relatifs au graphique. Unity se posait en réformateur de la saga en reprenant les bases pour les reconstruire et leur faire passer un nouveau cap. Peut être motivé par les détracteurs de la saga qui s'étaient arrêtés vraisemblablement à Revelations quand ils disaient que AC ne se renouvelait pas et proposait chaque année la même chose, mais la question n'est pas là. Quoiqu'il en soit, après un Black Flag réjouissant au possible, Ubisoft s'est dit que c'était dans les vieux pots qu'on trouvait les meilleurs recettes. Fini la nature, fini les petites villes : Paris offre un retour au AC urbain perdu depuis la trilogie d'Ezio, et toutes les potentialités de gameplay que cela implique. Le parkour est revu pour une plus grande liberté de mouvements et c'est vrai que c'est appréciable de descendre un bâtiment sans sauter comme un abruti dégénéré dans le vide pour s'écraser comme une merde 15 mètres plus bas. Même si cette descente contrôlée est frustrante parce qu'elle n'offre que rarement la possibilité de voir des mouvements cools comme ceux vus dans les démos.


Niveau combat, on voit qu'il faut pas faire chier Ubisoft en disant que les gardes étaient trop facile à se faire dans les précédents AC. En soi c'est pas faux : souvenez-vous des tours Borgia dans Brotherhood, celles censées être les plus difficiles, il suffisait de rentrer dans la zone dès le début de jeu, quand on a pas d'armure et 5 carrés de vie, courir comme un marathonien sur le capitaine, le planter, foutre le feu à la tour et se casser pour libérer la zone. Bref, niveau difficulté c'était pas le pied. Donc Ubisoft a compris la leçon et a décidé de nous faire payer 5 années de critiques. Les ennemis et les missions ont des niveaux et si tu t'attaques à un mec niveau 5 quand t'es niveau 1 ou 2, tu vas te faire planter en deux coups d'épées et t'es parti pour recommencer 5-6 fois ta mission si t'as pas encore compris qu'il valait mieux déguerpir et ressayer plus tard, quand t'es mieux préparé.


De plus les gardes nous encerclent enfin et attaquent comme ils veulent, donc fini les tueries à la chaîne, il faut faire gaffe à tous les mecs, et surtout ces gros bâtards de lâches qui nous tirent au loin avec leur flingues. Pour peu que ces gusses en question soit d'un bon niveau, on se retrouve au tapis sans qu'on ait eu le temps de comprendre ce qu'il se passait. Surtout quand on sait que Ubi renoue avec la tradition en offrant une vie qui ne se restaure pas d'elle-même, donc faites gaffes aux remèdes.


Et c'est justement pour éviter de se faire démolir par trois fanatiques révolutionnaires qu'Ubi a décidé de tout miser sur l'infiltration. Là pour le coup je suis assez perplexe. Si l'idée est bonne, elle apparait pas franchement utile tant les chemins prédéfinis des gardes font que si on arrive à éliminer un mec discrètement, un autre va arriver au même moment et nous voir. Et là c'est le drame parce qu'en général tous ses potes rappliquent et c'est la fête.


SPOILER
En témoigne cette mission, vers la fin, à Versailles, où il faut tuer La Touche, et où c'est impossible de faire les objectifs secondaires car la zone est infestée de gardes, impossible de miser sur l’infiltration parce que tu te fais quand même repérer, si bien qu'après t'être fait descendre une dizaine de fois, tu décides de baisser les bras et foncer directement sur La Touche qui beugle des trucs sur son échafaud, le planter en mode ninja-barbare agile et te tirer vite fait bien fait.
FIN SPOILER


Mais bon, rassurez-vous, les gardes sont toujours aussi cons : pour peu que la zone ne soit pas remplie à raz-bord, le mec va vous voir, certes, mais si vous vous planquez derrière un objet, il y a deux cas de figure. Soit il va venir vous chercher (car désormais, un "fantôme" d'Arno apparait derrière lui, symbolisant la dernière position connue), soit il va dire de la merde et renoncer, alors que c'était clair que vous étiez là devant lui. Ça donne des aberrations qui font qu'on peut passer tranquille devant un mec et il va pas broncher, ou alors, dans le même cas, surprendre le garde et là, l'Apocalypse va s'abattre sur Arno. Donc niveau infiltration, on sent le potentiel mais ça me paraît assez mal foutu tant la plupart des combats vont se terminer à l'épée. Pas de réelles évolutions, donc.


Pour les missions secondaires, je ne peux pas trop en parler vu que j'en ai pas fait beaucoup pour l'instant. J'ai fait celles du café-théâtre pour me faire un max de fric et quelques missions co-op pour tester le truc et débloquer des objets intéressants. Le co-op en soit, c'est vraiment une idée sympa. Les missions sont assez longues et ce sont elles qui donne une vraie importance à la Révolution Française. Seulement le potentiel fun est assuré quand on est pas entouré de connards que le destin a choisi de mettre à vos côtés. En effet, soit vous avez de la chance et vous avez une team carrée qui mène la mission a bien et qui vous relève quand vous êtes devenu un peu trop frivole et avez essayé de vous faire 4 mecs trop forts pour vous tout seul, soit vous avez des baltringues qui vont faire je ne sais quoi dans Paris (du tourisme, sûrement), a trois kilomètres de l'objectif (true story), et vous vous retrouvez comme un con a faire une mission destiné à 4 tout seul. Donc suivant la team, le co-op est cool ou une purge, c'est selon.


Je parlais d'objet a débloquer : en effet, la personnalisation est une nouveauté : vous pouvez choisir les domaines de compétence d'Arno (pour le multi en particulier), tout comme ses vêtements qui donneront chacun un avantage supérieurs plus on débloquera de trucs cools. Dommage que la plupart des fringues ne fasse pas vraiment "Assassin", si bien que je me suis retrouvé pendant toute la campagne avec le manteau lambda d'Arno bien plus stylé que son manteau de maître. Mais ça donne un petit côté RPG bienvenu.


Je vérifie ce que je voulais dire. Je ne vois plus rien. Il est temps de parler de ce qui fait vraiment mal.
L'histoire !
Okay alors pour commencer, Assassin's Creed, plus ça va, moins y a de missions par séquences mémoires. Vous êtes prévenus, pendant une grosse partie du jeu, vous en aurez que deux. 12 séquences, deux missions par séquence (à peu près). Même si les missions sont longues, ça fait une histoire torchée en une journée pour peu que vous n'ayez pas de vie. Comme moi.
Par où entamer. Ah, oui ! La Révolution est finalement assez peu présente dans l'histoire. Je veux dire, évidemment certains enjeux en dépendent, mais finalement le jeu corrige le défaut de ACIII et Black Flag qui faisaient que les héros étaient bien trop dépendants de l'Histoire. Là, Arno Dorian et Elise de la Serre évoluent à travers l'Histoire et pas l'inverse. Ils étaient là et leur histoire s'est passée à ce moment là. J'ai lu par-ci par-là qu'Arno était une sorte d'endive, critique que je trouve assez dure. Je le trouve bien écrit, sympa, et surtout humain. On obtient quelques réminiscences d'Ezio, également (le look, par exemple ou l'histoire personnelle), ce qui n'est pas étonnant parce que c'est le même scénariste. Bon, après, on va pas se mentir que l'atout du jeu c'est Elise. Ou plutôt la relation entre Elise et Arno, amants maudits, sorte de Roméo et Juliette qui constituent en soi une lueur d'espoir dans la guerre entre Assassins et Templiers, en témoigne la belle scène dans


SPOILER
La montgolfière
FIN SPOILER


Mais l'espoir c'est manifestement pas le truc d'Ubisoft.


GROS SPOILER DE LA MORT


Parce que si l'histoire est simple mais efficace et portée par deux personnages charmants, Ubisoft s'est pris un malin plaisir a faire ce qu'on appelle le syndrome Mass Effect 3, à savoir une grosse fin de merde - j'ai rien contre la fin de ME3, c'est juste pour donner une image qui parle à tout le monde. Les enjeux, la relation amoureuse, la possible avancée dans la guerre entre Assassin et Templier symbolisé dans l'amour entre Arno et Elise, tout, tout gâché par un Sage de merde avec une épée magique qui tue une Élise qui a choisi la vengeance à Arno. Alors que merde quoi, les deux auraient dû survivre, pour montrer que les deux Ordres pouvaient s'allier - et puis me dites pas qu'ils sont encore en guerre dans le présent, les choses ont le temps de se dégrader en 250 ans - et puis ça commence à bien faire de faire des fins tristes à AC. Celle de Black Flag semblait évidente car emmenait Edward sur le chemin de la rédemption, mais dans Unity ça parait forcé et tellement contre-productif. En plus d'être prévisible et ultra-téléphoné. Je veux dire, aussi naze que cette fin peut paraître, je mets au défi n'importe qui d'affirmer qu'ils ne l'avaient pas vu venir. Au final, on se dit "tout ça pour ça ?" et le pire c'est que si vous avez fait comme moi et avait joué la campagne avant la majorité des missions secondaires, le jeu n'aura pas le même charme, le même goût, quelque chose s'est brisé face au gâchis de la fin. Vous allez errer dans Paris comme une âme en peine. Et ça, ça fait chier.
Et puis merde, la fin remet en cause même l'intérêt de la lame fantôme. C'est vrai quoi, au lieu de se libérer de son caillou et courir comme un débile pour sauver Élise, Arno aurait mieux fait d'abattre Germain dans le dos. On en serait pas là à se lamenter sur la fin et la mort inutile d'Elise.
FIN DES GROS SPOILERS


La fin même du jeu divise les joueurs si bien qu'une pétition a été lancée pour inciter à Ubisoft à la changer. Ça vaut la peine d'essayer, ça avait marché avec Bioware. Et de mémoire, je crois que c'est la première fois que ça arrive pour un AC. Avec un peu de chance, plus de joueurs vont gueuler et on pourra "sauver" la fin de Unity.
Quant à la partie au présent, elle est bien maigre et sans enjeu mais là je ne suis pas objectif tant j'ai toujours trouvé cette partie de la saga bien naze.


Donc entre la fin, les polémiques historiques, les bugs, Unity divise les joueurs. Ce qui est triste pour un jeu avec de telles ambitions. Prions pour qu'Ubisoft rectifie le tir parce que comme je l'ai dit, Unity ne mérite pas ça. Mais je pense que pour la fin, on peut toujours se brosser.


Et honnêtement, ce sont pas les problèmes techniques du jeu qui me font baisser la note autant, sinon au vu du contenu et de l'impression de liberté, le jeu se serait approché d'un 9. C'est cette fin.
Comme quoi ça tient à peu de choses.


Après, la question c'est : faut-il jouer à Unity ? La réponse est : ouais. Ubisoft travaille déjà à sortir des patchs pour corriger des problèmes - ils auraient pu le faire avant, genre, avant la sortie du jeu, mais bon... Le jeu est immense (en terme de taille/contenu), la restitution est classe, on en a pour notre argent niveau contenu, et l'histoire est bien écrite - si on passe l'utilisation des personnages historiques impliqués dans la guerre entre les deux ordres qui fileraient une jaunisse à tous les historiens. Seulement, faites toutes les missions secondaires avant la fin de la campagne. ça passera peut être mieux.


Vous pouvez me retrouver sur la chaîne Youtube Tachikoma Prod : https://www.youtube.com/channel/UCT_VGpbNDYmfuMPyzAjYEhA !

Marc_C_
7
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le 17 nov. 2014

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Marc_C_

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