Try again

Battleblock Theater fait partie de ces jeux arcade qui furent offerts par Microsoft aux abonnés du Xbox Live Gold. A peine le jeu lancé, nous voilà assaillis par la voix criarde du narrateur qui commencera par nous dépeindre l'histoire dans laquelle nous allons être plongés: un bateau avec à son bord un peuple heureux mené par Hatty Hattington va s'échouer sur une île. Les passagers seront alors capturés par des chats maléfiques qui n'auront qu'une idée en tête: soumettre les pauvres prisonniers à de terribles épreuves dans le Battleblock Theater. Notre but sera donc de passer toutes ces épreuves pour libérer Hattington et s'enfuir de l'île.

Ce jeu de plate-formes, qui apparaît d'entrée comme une sorte de Mario de la Xbox, présente deux modes: un mode solo et un mode coop, comme bien des jeux arcade. Je précise que l'aigreur dont je vais faire preuve est sûrement due au fait que je n'ai exploré que le mode solo du jeu, et que ma note ne concerne absolument pas le mode coop, qui m'a semblé en apparence bien plus développé que le mode solo.

Battleblock Theater n'est, à la base, pas du tout le genre de jeu auquel j'ai l'habitude de jouer. Comme je l'ai déjà dit, c'est un jeu d'arcade, de plate-formes, qui joue à fond la carte du "die and retry", ce mode de jeu qui va faire que les morts de notre personnage ne sont pas comptabilisées, mais qu'en revanche certains niveaux ne seront franchissables qu'après plusieurs essais. Au début, ce mode n'est pas très gênant: le jeu étant pourvu de huit chapitres contenant treize niveaux chacun, les quatre premiers se jouent avec décontraction et plaisir, même si l'on pourrait déplorer une certaine redondance entre plusieurs niveaux. C'est à partir du sixième chapitre que cela se corse, alors que le jeu insiste bien trop sur le côté "die and retry", et qu'il impossible de terminer un niveau sans être mort une bonne trentaine de fois. Et cela ne va évidemment pas en s'améliorant: le chapitre 8 en particulier, représente certes un challenge par sa difficulté, mais peut également être extrêmement rageant tant le jeu ne fera montre d'aucune pitié à notre égard, et sera vicieux tant qu'il peut l'être: niveaux labyrinthiques, morts avant la fin d'un contre-la-montre de cinq minutes, sans oublier ce tout dernier niveau sans aucun checkpoint.

Je ne rédige pas une critique uniquement pour rager dans mon potager. J'ai fini le jeu, et même s'il fut difficile je n'ai aucun besoin d'exprimer quelque frustration - et pourtant, je vous l'assure, le jeu peut largement vous y pousser. Mais je tiens tout de même à préciser que Battleblock Theater est ce genre de jeu particulier qui peut se révéler extrêmement rageant.

Après, évidemment, je me dois de mentionner les quelques qualités du jeu: certains niveaux sont particulièrement ingénieux, et je n'ai pas eu beaucoup de bugs à déplorer. La BO, quant à elle, est stupéfiante, même si les exclamations régulières du narrateur sont piaffantes au début, drôles au milieu et exaspérantes sur la fin. C'est, vous savez, typiquement cet humour américain qu'on peut retrouver dans les célèbres shows de Jimmy Fallon, ou même dans les vidéos de Smosh: des jeux de mots particulièrement agaçants sur le long terme - par long terme, j'entends 15-20h, ce qu'il faut bien pour terminer le mode solo.

Battleblock Theater est un bon jeu d'arcade; le problème, c'est que son côté "die and retry", couplé à la surenchère des exclamations du narrateur, rendent le jeu très frustrant par moments. Il n'en reste pas moins que j'ai passé un assez bon moment en y jouant, que la BO est vraiment intéressante, que j'ai souvent rigolé et que je le conseille à toute personne avertie de son capital rageant.