Bayonetta
7.3
Bayonetta

Jeu de Platinum Games, Hideki Kamiya et Sega (2009PlayStation 3)

Résumer l'histoire de Bayonetta est un exercice que l'on ne peut réussir sans y perdre quelques neurones. Disons que le monde de la magie tel que le jeu le présente met en scène deux castes : les Sorcières de l'Umbra, forces des ténèbres, et les Sages de Lumen, défenseurs de la lumière. Alors que la guerre fait rage entre les deux, et ce même si le clan des sorcières est déjà largement décimé, Bayonetta défonce de l'auréolé du haut de ses talons gigantesques. Femme séduisante (ou pas), elle s'est réveillé une vingtaine d'années plus tôt au beau milieu d'un lac, délestée de sa mémoire. Se bastonnant plus que par mécanisme que pour atteindre un but, des bribes de son passé lui reviennent tout de même. Ceux-ci la conduisent jusqu'à Vilgrid, QG du boss des Sages de Lumen...

Kamiya avait tout de suite prévenu : le scénario est secondaire. C'est là, bien, ça apporte de belles cinématiques rythmées et enjouées, encore mieux. Malheureusement, et à l'image de tout le jeu, rien de bien folichon pour l'oeil. Ca fourmille de détails, mais les textures ne frappent pas par leur relief, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais juger la technique sur ce seul critère très geek serait une erreur grossière. A l'image de la première séquence de gameplay, là où Bayonetta en fout plein les mirettes c'est dans la vie des décors par le biais des apparitions parfois surprenantes d'un bestiaire à première vue impressionnant. Se taper avec une horde d'ange tandis sur une plate forme en chute libre pendant qu'un énorme serpent de l'air rôde autour de l'action, il n'y a pas à dire : ça en jette.

"Bestiaire à première vue impressionnant". Et oui, voilà sans doute le défaut majeur du jeu. Que sur PS2 on nous serve du recyclage sur la fin d'un soft, pourquoi pas. Mais de nos jours, ça passe déjà beaucoup moins bien. C'est simple, un tiers du jeu sent le déjà vu. Boss et décors, on finit par un peu tourner un rond sous un prétexte scénaristique qu'on a du mal à avaler. Non pas que ce soit déplaisant, mais avec la technologie actuelle, capacité de stockage, on est en droit d'attendre une grosse dose de diversité.

Heureusement, ce regret passe tout de même grâce à un gameplay sexy. D'une profondeur telle qu'il me faudra sans aucun doute s'y frotter plusieurs fois pour bien tout maîtriser, c'est un régal que de défoncer du séraphin monstrueux. Les enchaînement sont particulièrement nombreux et il ne suffira pas de tapoter frénétiquement sur les touches pour s'en sortir vivant, en tout cas dans le mode Normal. Bayonetta est une diablesse sur-armé. Deux flingues aux poings et deux autres à ses jolis petit pieds, ce n'est pourtant pas un arsenal définitif. Plus on butte du niaiseux, plus on gagne des orbes et plus on peut dépenser au purgatoire. Là, on aura le choix d'investir dans des nouveaux enchaînements par exemples, mais aussi des armes. Fusils ou Sabres complètent les pétards et on pourra s'amuser à se créer des alternatives d'armement qui ouvrira des possibilités d'enchaînements différentes. Le panard, mais il manque encore une toute petite pointe d'originalité.
Et c'est là que l'idée de génie apparaît. Chaque ennemis a le droit à son finish him, qui demandera un effort de bourrinage sur bouton pour accumuler de l'énergie et ainsi gagner plus d'orbes. Un ennemi de bas étage se verra puni à l'aide de moyen bien moyen-âgeux, un ennemi costaud aura le droit à une mort plus digne à l'aide d'une petite apparition démoniaque comme un gros clébard mordant tandis que les vrais boss auront eux le privilège d'avoir le droit au châtiment suprême prodigué par des apparition au top de leur forme. Tout ça rend les combats nerveux à souhait et vivant à mort. Un beat qui propose des combats réussis : what else ?
Seul bémol, une incompréhensible séquence à moto d'une nullité tout autant abyssale qu'interminable. A peine jouable, inutile, quand on voit le dernier tiers à tendance redite il y a de quoi l'avoir de travers.

Pour terminer, soulignons les musiques clairement dans le ton. On passe du calme des séquences intermédiaires à un rythme délirant pendant les combats, au son d'une reprise déjantée de Fly Me To The Moon de Sinatra : la pure classe.
Bavaria
8
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le 2 mai 2010

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