Quand Disney cotoie l'horreur au sein d'un studio d'animation

Développé par theMeatly et Mike Mood, Bendy and the Ink Machine est un jeu d’horreur en 1re personne, dont le but est de rendre hommage aux dessins animés qui ont bercé notre enfance, surtout les Disney, mais en y apportant une touche bien plus mature.


A la base jeu épisodique sorti sur PC/Steam via l’épisode 1 gratuitement en 2017, le soft des deux compères a convaincu les joueurs qui ont pu s’y essayer, et le projet est devenu complet avec 5 épisodes toujours sur PC.
Le jeu a été porté ensuite sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch par Rooster Teeth Games, avec en prime une version physique sur les trois consoles en novembre 2018.


Le cartoon vidéoludique ayant réussi un sacré tour de force grâce à la tuerie Cuphead de MDHR Studios l’an dernier, qu’en est-il maintenant de la part d’autres développeurs indés via ce jeu d’horreur ?


Dans la peau d’Henry Stein, le joueur se rend dans un studio d’animation dans lequel il bossait quelques temps auparavant en tant que dessinateur, pour un certain Joey Drew. Ce dernier étant le PDG d’un grand empire commercial lié aux dessins animés avec sa mascotte : Bendy et son sourire caractéristique.


Joey invite Henry à retourner sur son ancien lieu de travail pour lui montrer sa dernière création : Une Machine à Encre.
Sur place, Henry va découvrir que le studio est abandonné et que quelque chose ne tourne pas rond une fois la machine à Encre activée et réparée par celui ci.


Des horreurs sous forme d’encre prennent vie, de même que certains personnages des cartoons de Joey. A partir de là, Henry est pris au piège dans son ancien lieu de travail et va devoir tout faire pour survivre et s’échapper.


Un scénario simple au prime abord mais qui va se dévoiler et devenir plus complexe au fur et à mesure, avec une ambiance et une écriture que ne renieraient pas un certain Bioshock avec Rapture. Nous y reviendrons.


Concernant le gameplay, comme énoncé plus haut, nous sommes en 1re personne à travers les yeux d’Henry et le jeu va puiser dans quelques références modernes pour faire son cru : un peu de Bioshock par ci, un peu d’Amnesia/Outlast par là.
Grosso modo, nous devrons progresser dans les décors du Studio de Joey Drew tout en explorant, en résolvant des énigmes à base d’interrupteurs, d’objets et j’en passe. On ajoute à cela quelques sections de combats ou des objets à équiper pour se défendre ou s’en servir à la résolution des énigmes.


La force du gameplay, classique au final, est qu’il arrive à se renouveler au fil des épisodes et des situations rencontrées : se cacher pour éviter d’être repéré par des monstres d’encre, utiliser une lampe torche pour aider un PNJ qui nous suit à s’orienter etc… Du coup, le jeu arrive à capter l’attention du joueur à travers son ambiance et ses situations variées.


Par contre, il est à noter que la partie combat est très bancale : que vous ayez une clé à molette, une hache ou autres armes de corps à corps, combattre les monstres d’encre est parfois une plaie.
La faute à des hitbox mal foutues et parfois incompréhensible, alors que l’on tape bien au contact le monstre. Les déplacements lents d’Henry n’aidant en rien pour tenter d’esquiver également.


Heureusement, les combats ne sont pas très fréquents non plus et il sera plutôt conseillé de fuir ou de se cacher au final.
Bref, un gameplay qui n’invente pas la poudre, qui est parfois maladroit ou raide, mais qui fonctionne bien en globalité grâce à l’ambiance et aux situations proposées, pour vous inciter à avancer.


Pour la réalisation graphique, le plan technique est moyen en affichant des modélisations ou textures simples, ainsi que des animations assez raides. De plus, on peut ajouter à cela une optimisation pas terrible sur PS4 : loadings assez longs, quelques chutes de framerate, traduction française de bonne facture mais parfois remplie de fautes violentes ou oubli de caractère (je vous rassure, on est très loin de la catastrophe Shantae Half Genie Hero sur ce point là).


Cependant, c’est surtout sur la direction artistique que va briller la réalisation de Bendy and the Ink Machine !
Par conséquent le jeu s’enrobe de graphismes cartoons stylisés, avec des décors bien construits et variés malgré le même lieu avec le Joey Drew Studios. On y trouve aussi des couleurs orangées ou effets de lumière du plus bel effet.


Sans compter que les personnages que vous verrez sur les affiches sont tout droit des hommages à des persos cultes de Disney : Boris le Loup qui fait echo à Dingo, Bendy à Mickey, etc.


Bref, si la DA cartoon de Bendy n’est peut être pas aussi resplendissante qu’un Cuphead qui rendait parfaitement hommage aux Fleischer, theMeatly et Mike Mood ont réussi à proposer une identité horrifique d’un Disney qui aurait pu mal tourner et s’adresser plutôt aux adultes, plutôt qu’aux enfants.


Il y a une véritable patte graphique qui se dégage du Joey Drew Studio, pendant qu’Henry tente de s’échapper de cet enfer cartoonesque, rempli de personnages liés aux différents films d’animations de Bendy.


Côté bande sonore, le résultat est plus positif avec des musiques discrètes mais efficace, pour soutenir l’action en cours. Les rares doublages d’Henry ou autres PNJ sont de très bonnes factures pour des développeurs indés, et les bruitages nous immergent sans soucis, notamment avec quelques situations qui peuvent nous déstabiliser ou surprendre.


Pour le contenu, la durée de vie est plutôt courte. Comptez environ 5 – 6h pour boucler les cinq épisodes de Bendy and the Ink Machine. Vous pourrez malgré tout débloquer 2 – 3 choses dont je vous réserve la surprise, et même engager une 2nde run pour approfondir le scénario. Comme on dit, je préfère une expérience courte mais intense, plutôt que l’inverse :D Et c’est vraiment le cas de ce Bendy, je n’avais pas envie de lâcher le pad pour savoir ce qu’il allait se passer ensuite pour Henry.


Bilan des courses, Bendy and the Ink Machine est un bel hommage aux dessins animés de la célèbre souris de Walt Disney.


Bien que disposant d’un gameplay classique piochant quelques idées aux références de l’horreur en 1re personne ou aux Immersive Sim, Bendy propose une aventure en plein cartoon horrifique vraiment solide.
Le jeu se pare d'une belle réalisation artistique et cartoon en dépit d’une partie technique faiblarde.


Imparfait et avec quelques défauts évidents, il constitue malgré tout pour moi une très belle surprise à découvrir si vous aimez le dessin animé en général.


C’est un jeu dont on a entendu peu parler, même sa version physique passe inaperçue sur consoles, la faute à une communication quasi absente autour du jeu. Vraiment dommage :/


Mais si vous appréciez les expériences originales dans le jeu vidéo, laissez une chance à Bendy and the Ink Machine ! Vous pourriez être agréablement surpris comme j'ai pu l'être à travers ce voyage dans les Joey Drew Studios :)

NonoDudu31
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Créée

le 28 nov. 2018

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