Il y a des moments où on ne sent pas prêt à jouer à un jeu. Peur de louper une autre sortie, la vie qui passe, la peut que la suite soit moins bonne que l'originale. Pour Bioshock 2, j'ai attendu 3 (trois) ans après son achat pour enfin le commencer. Oui, je suis bizarre.
Bioshock était et est encore mon jeu favori de la génération PS360, un "simple" FPS avec une narration incroyable et un game design unique en son genre. Ken Levine et son équipe préparant à cette époque ce qui deviendra Bioshock Infinite, 2K Marin est chargée de concevoir une suite à priori impossible. Je ne veux pas spoiler le premier volet, mais à la fin de celui-ci, l'histoire est terminée et rien ne laisse envisager un prolongement.
J'oserais dire que 2K Marin a un plus grand mérite que Irrational Games, à savoir créer une nouvelle histoire, dans un canevas relativement identique, alors qu'on a là un studio dit de commande.
Le jeu prend place dix ans après l'histoire avec Andrew Ryan, et nous laisse aux commandes d'un protecteur, nommé Delta, à la recherche de sa petite sœur au sein de Rapture. Je ne veux rien déflorer, mais on retrouve cette ambiance si particulière propre à Bioshock, avec sa musique portée sur les violons, ces décors fréquemment rouillés, et avec une architecture art-déco, et une nouvelle galerie de personnages tous plus timbrés (ou mégalomanes), qui sont à le recherche d'idéaux.
Le jeu est assez long (environ 10 heures en Normal), mais il n'est pas si difficile, dans le sens où Delta est un personnage très puissant à la base, car armé d'une foreuse à son bras droit. Donc, les ennemis, dits les Chrosomes, sont souvent de la chair à canon dans la recherche d'améliorations, nommées les Plasmides, qui confèrent à Delta des pouvoirs particuliers (feu, électricité, lévitation...), utiles dan le cas où le sol est humide.
Comme dans le premier volet, il y a aussi la recherche des petites sœurs, protégés au départ par d'autres protecteurs, et qui permettent de récupérer de l'Adam, sorte de monnaie d'échange pour récupérer d'autres pouvoirs. Mais celles-ci sont très importantes dans le basculement de l'histoire, car le choix sera déterminant quant à savoir si vous sauvez les petites sœurs. Ou bien alors de sacrifier des personnages essentiels à l'histoire.
Bioshock 2 est une histoire au long cours qu'on prend plaisir à suivre, jusqu'à une conclusion assez surprenante, dans le sens où Delta ne doit pas QUE protéger les petites sœurs, mais une certaine forme d'amour...
A ce titre, la fin est magnifique, et réussit le tour de force de s'imbriquer aussi dans l'histoire de Bioshock premier du nom.
Je regrette juste que, à cause de la grande force de Delta dès le départ, le jeu soit un peu plus bourrin qu'auparavant, car les Chrosomes sont très nombreux, et la présence inutile d'un mode multijoueurs.
Pourtant, ce dernier se veut original, car il veut s'imbriquer dans l'histoire, juste avant Bioshock 2 ; on incarne un des sujets d'expérimentation du grand méchant, afin qu'on teste ses plasmides. D'ailleurs, on peut customiser son apparence en fonction de notre avancée dans l'histoire.
Mais ce mode-là est un peu en porte-à-faux dans ce jeu, car il le réduit à un simple FPS, pas très joué d'ailleurs, pas adapté à la nervosité du genre.
Cela dit, ça ne retire en rien l'amour fou que j'ai eu pour ce jeu, car il m'a fait (quasiment) le même effet que Bioshock, la nouveauté en moins, avec cette ambiance incroyable, et un grand sens de la narration, ce qui est devenu très rare pour un FPS.