Et voilà. Après plusieurs heures de jeu endiablées, me voilà arrivée au bout de cette aventure, mais pas sans mal. D'abord je vais vous le dire tout de suite : le jeu ne prend d'intérêt qu'à partir du 3ème et dernier disque car dans les deux premiers, les évènements se suivent, se ressemblent (à part dans les moments où on récupère les autres membres) et ne sont pas épiques. Il y a aussi cette sensation désagréable d'un couloir imaginaire trop présent, ce qui est assez frustrant. Heureusement, dès qu'on obtient le fameux libérateur (comme dans tout bon RPG qui se respecte, il arrive un moment où on peut aller partout ou presque grâce à un moyen de locomotion), on respire. Dommage que les lieux cachés soient si peu nombreux.
Si vous pensez que l'histoire va vous aider à tenir les deux premières galettes, ne rêvez pas trop. On est sur quelque chose de vraiment très basique, qui en fait se révèle être pas mal mais sur les derniers instants. Dommage que les scénaristes n'aient pas eu la bonne idée de distiller des intrigues par ci par là pendant toute la durée du jeu car il y avait de la matière.
D'un point de vue technique, les donjons sont assez mal foutus. C'est bien la première fois que ça m'arrive, mais impossible de m'orienter correctement. Une fois que vous entrez quelque part, vous avez l'impression que tous les chemins sont les mêmes. Pourquoi ne pas avoir intégré un système de visualisation d'une map globale pour le donjon où on se trouve (qui se créerait en avançant), au lieu de nous montrer cette foutu carte géographique extérieure (à noter : le zoom ne sert strictement à rien) ?!
Notons aussi la médiocrité des monstres. Inventivité zéro, sans compter que quelque soit la "race" que vous allez combattre, vous trouverez toujours une 2ème, 3ème et pourquoi pas plus de version de la chose. Exemple : le serpent fécal, le serpent fécal rayé, le serpent fécal composté... etc donc les attaques sont bien sûr les mêmes. Pas de surprise. Vous noterez aussi l'humour très japonais et très Toriyama, sur les cacas, qui font sourire au début mais qui gonfle à la longue (je n'oublierais pas le T-rex plein de percings pétant pour faire apparaître un dragon-merde. Tout en finesse). Et non seulement ces ennemis sont ridicules, mais en plus ils sont d'un mocheté absolue. Et il en va de même pour le reste : les graphismes sont monstrueux. Je n'ai pas du tout l'impression de jouer sur une 360. Dans l'ensemble, les paysages sont vides et n'interagissent pas (herbe qui se couche quand on marche dedans par ex.). Les modélisations sont simplistes et les textures sont à vomir... si on peut appeler ça des textures. A croire que le blinn de base leur a suffit (aspect lisse et brillant du plus mauvais effet) avec les couleurs vomitives qui vont avec. Techniquement toujours, les animations ne sont pas toujours au point. Le manque de fluidité et l'illogisme des mouvements sont souvent au rendez-vous. Et pour finir, j'ai été très triste de voir que l'ensemble est bourré de ralentissements : attaque surpuissante, trop de sprites à l'écran, pour n'importe quel raison, ça rame.
Alors que reste-t-il me demanderez-vous ? Les personnages et en anglais s'il vous plait ! Car la VF est absolument imbuvable. En VA, les voix sont plus graves, et associer chaque voix à son personnage n'est pas difficile. Même Marumaro que j'étais persuadée détester, est devenu mon gros chouchou. Et heureusement que lui et Shu sont là, car ils donnent du peps à l'aventure. Pas vraiment inintéressants mais pas vraiment passionnants, Kluke et Jiro restent quand même sympathiques. Seule "Lady Zola" est effacée et ne rit que quand les mouches pètent. "Classe" pour Kluke, Zola me laisse de marbre. Après, j'ai bien aimé les petits frères et soeurs de Marumaro ou le robot Yasato, très touchant.
Le système de combat est classique mais efficace ! Voir qui va attaquer à la suite vous permet de savoir sur qui taper. Et les jobs ont tous ou presque leur avantage, même si le moine peut sembler cheater si vous le prenez au début. Quoiqu'il en soit, chaque job apporte des compétences intéressantes mais il est dommage de noter qu'arriver autour du niveau 40, ceux-ci deviennent muets et plus aucune compétence ne se débloque. Sigh ! Comme le fait que vous arriviez vite coincé avec une vie et une magie à 999. :S
Quoiqu'il en soit, n'hésitez pas à mettre tous les jobs possibles et inimaginables pour voir ce qu'ils donnent. Il y a de bonnes choses qui vont vous permettre de vagabonder dans la pampa, sans vous soucier si une auberge est dans le coin ou pas.
Musicalement parlant, si vous avez aimé FF7, ça tombe bien car Uematsu a plutôt penché pour le genre de thèmes qu'il avait utilisé pour ce jeu, ce qui n'était pas pour me déplaire, même si certains morceaux finissent par vous souler (la musiques des boss n'a finalement rien d'épique et a fini par me gonfler sérieusement).
Finalement, le jeu m'a semblé s'adresser à un public totalement newb en RPG, car ceux qui ont déjà fait tout ce qui se faisait de meilleur dans le genre, ne verront ici qu'un repompage grossier du passé, avec des personnages agréables mais pas très profonds et une histoire au ras des pâquerettes. En somme, rien d'original !
Est-ce que ce jeu permettrait à un jeune public de découvrir le genre, en ayant droit à un visuel plus actuel (un gamin de 12 ans ne tenterait pas une Super Nintendo... il n'y a pas de 3D !) ?
En tout cas, en tant qu'adulte et surtout joueuse, difficile de faire l'apologie d'un tel produit : 3 grands noms de la création en tout genre qui pondent un produit d'une laideur certaine et surtout d'une banalité affligeante. Du gâchis.
