Braid...
Alors oui, je suis pompeux, je lâche le grand mot.
Art.
Par où commencer ? Bon, j'arrive après la bataille alors je ne vais pas en faire des tonnes, mais rapidement pour présenter le truc aux rares chanceux qui seraient passés à coté, Braid est un jeu de plateforme/énigme paru initialement sur la plateforme XBLA de la Xbox 360. Lesdites énigmes étant basées sur la notion de temps. Et c'est là qu'est né en premier lieu mon intérêt pour ce titre. Je suis comme ça moi, dès que ça parle de temps, je suis sur les devants.
Donc on contrôle notre bonhomme, Tim, à travers 6 mondes. En commençant par le 2 (deuxième chose m'ayant titillé l'esprit la 1e fois). Avant chaque monde, une antichambre contenant plusieurs livres nous présentent des petites histoires, a priori sans grand rapport les unes avec les autres. Puis on entre dans le jeu à proprement parler. Le gameplay se veut accessible. On avance, on saute, et on utilise son pouvoir. Le pouvoir de base est tout bête : rembobinage du temps, à une vitesse variable entre x1 et x16 (je crois). Ça c'est pour le monde 2, histoire de s'approprier le gameplay.
Car pour les mondes 3 à 6, vous aurez droit à un concept spécifique en plus. Et c'est là qu'on frise le génie du level design. Ces concepts différents interdisent formellement d'affirmer que le jeu est répétitif, et forcent à chaque monde le joueur à reconsidérer tous ses acquis depuis le début. Je laisse le novice découvrir tout cela, les habitués savent de quoi je parle.
Puis on arrive au niveau 1. Ha, ha, ha... Le niveau 1. Le début et la fin. L'alpha et l'oméga. Le niveau qui fait prendre une profondeur insoupçonnable à ce jeu a priori sans prétention.
Car OUI, ce jeu a une histoire. Il en a même trois. Ou disons plutôt : une histoire à triple lecture. Et ceci m'a achevé de vénérer ce jeu pour le restant de mes jours. Imaginez un Mario-like bidon qui, au moment de sauver sa princesse, vous balancerait à la tronche : "Oui mais en fait, en sauvant la princesse, ça dévoile ça, ça et ça et puis en fait, tant qu'on y est, tout ce que vous pensiez depuis le début, ben en fait plus rien n'est sûr".
J'en parlerais des heures, mais le but ici n'est pas de spoiler.
Et histoire de dire que ce jeu ne se fiche pas de votre trogne, il existe un bonus exaltant : les 8 étoiles. 8 étoiles cachées dans le jeu, tellement bien cachées que les trouver sans soluce relève du miracle (je ne suis pas très fan de soluce, mais ici, j'ai bien dû me résigner). Pire que ça : même en ayant la soluce sous les yeux, réussir à les dégoter demande un doigté inouï !
Bien sûr, rien dans le jeu ne vous explique que des étoiles sont à trouver (enfin si, une chose, mais tellement discrète...). Personnellement, j'ai eu connaissance des ces étoiles près d'un an après l'avoir fini la première fois !
Bref, un jeu sorti de nulle part, à la richesse rare (il n'y a qu'à voir la page Wiki du jeu pour s'en convaincre), et de surcroît à la robe impeccable (oui car je n'en ai pas parlé, mais le visuel tout en aquarelles ainsi que le sonore tout en violons sont un délice).
Bref. Braid, une œuvre rare, une œuvre d'art.