Breath of Fire (2002)
6.6
Breath of Fire (2002)

Jeu de Capcom (2002Game Boy Advance)

La révolution du RPG ayant eu lieu en 1988 au Japon avec Dragon Quest 3 (soit 5 ans auparavant) j'étais en droit de m'attendre avec ce premier Breath Of Fire, à un jeu de rôle - certes pas forcément révolutionnaire - mais au moins digne d'intérêt, même pour un joueur de 2015.


J'ai rapidement compris que si Breath Of Fire n'était pas un mauvais jeu, Capcom ne s'était absolument pas foulé pour le premier de sa célèbre série de JRPG. On pourrait même dire que BoF, c'est bof (d'où le titre hilarant de cette critique, mais je m'égare).


Tout dans ce jeu à des années de retard, même pour l'époque. Et pourtant, j'ai joué à la version GBA, censée améliorer l'expérience de jeu avec notamment la possibilité de courir et des menus remaniés.


La fréquence des combats est hallucinante: impossible d'enchaîner une dizaine de pas sans tomber sur un groupe d'ennemi. Combats par ailleurs qui ne sont pas passionnants puisqu'on utilisera la plus part du temps la fonction de "Combat Automatique" pour les expédier au plus vite, les différents personnages (à une exception) n'apprenant presque jamais de sorts/compétences vraiment utiles.


En parlant des personnages, même si on ne peut pas reprocher à un jeu de cette époque de développer leur background juste au minimum syndical, on peut par contre critiquer leur charisme inexistant. C'est bien simple, AUCUN personnage n'est marquant où simplement intéressant.
La moitié de l'équipe ne représente même aucun intérêt à être utilisé en combat puisque sur les 8 membres, 4 d'entre eux souffrent de statistiques/capacités drastiquement inférieures aux autres. On se retrouve donc à utiliser la même équipe pendant les quatre cinquièmes du jeu.
C'est même à se demander si les développeurs ne s'étaient pas rendu compte de la faiblesse de leurs personnages puisqu'un des héros (appelé Karn) possède la capacité de fusionner avec plusieurs de ses compagnons et gagner au passage des statiques impressionnantes. Ces fusions doivent justement être effectuées avec - coïncidence? - les quatre personnages "bottom tier". Cette capacité semble donc sortie de nulle part, comme une solution de dernière minutes pour justifier l'utilisation de la même équipe durant tout le jeu.


Cette solution bricolée à la va vite rejoint d'ailleurs le pire défaut du jeu: l'ergonomie catastrophique.
Breath of Fire n'est absolument pas ergonomique. Un exemple?
Le nom des objets est écrit DANS LE MEILLEUR DES CAS sur 7 lettres, la plus part du temps 6. On se retrouve avec un inventaire plein de "Whskrs", de "WtrJr' ", de "B.Stn" et autres "Mackrl".
Et pour vous faciliter la vie, beaucoup d'objet ont pour description "You can use this item during a battle" voire carrément "The use of this item is pretty obvious. It's just what the name suggests".
Ironique, non?
Les dialogues sont expédiés au plus court: les phrases mal traduites sont taillées pour rentrer dans une seule boîte de dialogue (deux quand cela est vraiment inévitable). Cela donne des phrases presque tronquées, souvent à la limite du compréhensible...
Pour en revenir à l'exemple des fusions, il faut savoir que chaque personnage possède une habilité qui lui est propre sur la carte du monde (pêcher, creuser, passer à travers les arbres). Une bonne idée en soit. Sauf que les fusions de Karn - qui coûtent des MP - bloquent purement l'utilisation des personnages fusionnés. On se retrouve donc très souvent à transformer Karn pour être prêt au combat, puis devant un spot à creuser (avec le personnage Mogu):
- devoir ré-ouvrir le menu
- annuler la fusion
- réorganiser l'équipe pour y placer Mogu
- sélectionner Mogu pour le mettre en tête d'équipe
- quitter le menu
- creuser
- ré-ouvrir le menu
- réorganiser l'équipe pour y mettre Karn
- fusionner Karn avec Mogu (qui est sans conteste le pire personnage du
jeu)
- remettre Karn fusionné en tête d'équipe (puisqu'il déverrouille les
portes et les pièges)
- quitter le menu
Coût de la manœuvre: une centaine de MP et 30 secondes de menuing.
Et ces situations sont très nombreuses.


Autre point très agaçant, il n'est pas rare de se retrouver bloqué dans l'aventure pour des raisons absurdes. En vrac: un PNJ indispensable au scénario est mystérieusement apparu dans une ville déjà visitée, un objet inutile trouvé deux villes auparavant et aussitôt revendu doit être utilisé pour concocter un remède, la pauvre ligne de dialogue "I love weapons" d'un PNJ devait vous faire comprendre qu'il fallait faire des allées retours entre deux îles pour échanger des objets jusqu'à obtenir une griffe permettant de creuser dans la dernière forteresse du jeu...


Heureusement, le jeu possède aussi des bons points: les musiques sont très sympathiques et le scénario, sans casser des briques, reste agréable à suivre (pour un scénario de cette époque).
Enfin, Ryu peut se transformer en Dragon surpuissant, par le moyen d'une quête annexe en plusieurs étapes durant tout le jeu. On se réjoui donc souvent de tomber sur le prochain Dragon Shrine, pour pouvoir voir les nouvelles formes du héros, qui passe d'un petit "dragonneau" à un dragon complétement fumé à la fin du jeu.


Au final, ce premier Breath of Fire est un RPG tout juste correct, sans plus, à réserver aux joueurs qui n'ont pas peur des jeux austères. Si vous recherchez un RPG old school, préférez-lui le 2, bien plus aboutit.

SolidNoob
5
Écrit par

Créée

le 27 oct. 2015

Critique lue 280 fois

1 j'aime

SolidNoob

Écrit par

Critique lue 280 fois

1

D'autres avis sur Breath of Fire (2002)

Breath of Fire (2002)
SolidNoob
5

Breath of Fire, c'est ... bof.

La révolution du RPG ayant eu lieu en 1988 au Japon avec Dragon Quest 3 (soit 5 ans auparavant) j'étais en droit de m'attendre avec ce premier Breath Of Fire, à un jeu de rôle - certes pas forcément...

le 27 oct. 2015

1 j'aime

Du même critique

Breath of Fire (2002)
SolidNoob
5

Breath of Fire, c'est ... bof.

La révolution du RPG ayant eu lieu en 1988 au Japon avec Dragon Quest 3 (soit 5 ans auparavant) j'étais en droit de m'attendre avec ce premier Breath Of Fire, à un jeu de rôle - certes pas forcément...

le 27 oct. 2015

1 j'aime