Alors moi j'ai carrément aimé. Du début à la fin. Mais c'est surement parce que je ne connais que dalle à la saga des Castlevania. Vu mon initiation tardive au gaming console, tout ce que je savais de Castlevania est qu'un type avec un fouet traquait Dracula : c'est dire si j'y connaissais rien. Mais ce jeu n'a visiblement aucun lien avec les autres, donc pour moi c'est tout bénéf (mais je comprends que les purs fans soient déçus).

Le Lords of Shadow (pour ne pas l'appeler Castlevania) c'est de la bash godofwarienne avec de la plate-forme acrobatique unchartedienne, avec comme toujours pour les combats de boss des "finish him" en Quick Time Event qui sont souvent bien cools.

(Tout ce qui suit s'applique au mode de difficulté "normale", j'ai pas essayé les autres encore)

Côté combat c'est dans un fauteuil.
Contrairement à Kratos qui se retrouvait très vite submergé d'ennemis féroces ou à devoir se battre sur des tapis roulants avec le plafond qui s'abaisse sur une plate-forme qui s'écroule, Gabriel lui se bat paisiblement sur un sol plat par temps clair. Là où Kratos face à un ennemi à le choix entre bloquer ou esquiver (deux touches différentes à choisir en fonction de l'attaque adverse), l'esquive de Gabriel se fait dans la continuité de son blocage : à savoir qu'il bloque, et si besoin hop une ptite roulade vite fait. Et c'est une roulade magique. "Tu me touches pas même si ma roulade me fait traverser ton souffle enflammé". Facile.
On retrouve le F**K YOU button, sauf que là il est couplé avec un grappin. Fini le temps où le chauve essayait de faire une chope dans le vide et offrait, de fait, son cul sur un plateau suite à gros loupage. Là on attrape l'ennemi à distance et on l'exécute. Par contre il gueule pas "Come Over Here !", faut l'faire soi-même.
Le joueur ingénieux saura apprécier les multiples combinaisons de coups, de pouvoirs et d'objets, mais moi en gros économe qui a la phobie du boss sournois qui arrive à l'improviste j'ai surtout utilisé les coups de base et m'en suit bien sorti.
Autre truc cool : la possibilité de dompter des grosses bébêtes et Hue cocotte !

Côté plate-forme c'est assez chouette. Pas aussi fluide et majestueux qu'un Prince of Persia, mais suffisamment clair et encadré pour éviter le gameplay scandaleux des passages plate-formes de God of War (Les spartiates ne savent pas double-sauter).
Y a plein de murs invisibles qui empêche le joueur distrait de finir dans le lac, ce qui est bien et pas bien. D'un côté ça évite de crever subitement suite à une mauvaise caméra ou un trou dans le sol, mais en même temps ça prive le joueur du subtil, mais amusant, apprentissage de la vie par le "saut-dans-le-vide-en-aveugle-pour-voir-si-il-y-a-une-plat-forme-cachée". Un de mes passe-temps favori, mais j'essaie d'arrêter alors ce jeu tombe à pic. Sinon en prenant son temps et en regardant son écran toute la plate-forme se fait tranquille.

Y a des énigmes. Jouables et variées. Cependant elles ont tendance à tomber comme un cheveu sur la soupe, genre au milieu des ténèbres, seul face aux légions démoniaques, un héros solitaire déplace une bille dans un labyrinthe pour ouvrir une porte. Pas super épique. Mais ça change. Comme toujours on retrouve ce bon vieux miroir rotatif qu'il faut déplacer pour orienter un rayon de lumière sur une plaque pour déclencher le mécanisme. Un classique incontournable.

Côté scénar par contre là c'est tout vide. L'objectif final est fixé dès la fin du premier chapitre, et après l'histoire ressemble à une ballade en pédalo sur un lac en été. Avec quand même quelques remous sur la fin mais de quoi fouetter un chat. Le gros avantage est la structure en chapitres, revisitables à merci au cas où on a loupé un bonus ou pour le plaisir de refaire certains passages sympas.

Sinon dans le design, Gabriel a toute la prestance et la charisme d'un héros de Suikoden, ce qui n'est pas pour me déplaire. Fini le connard furieux à la Kratos, le frimeur poseur à la Dante ou la racoleuse kawaï à la Bayonetta. Bonjour mon ami taciturne et laconique. Ferme ta bouche et remplis ta quête. Ça j'aime bien. L'ambiance est beaucoup moins va-t-en-guerre que ce que j'aurai cru. Sans tambour ni trompette, tout au son du violon. Je retrouve le calme que j'avais apprécié dans le Prince of Persia au pays des boules de lumière (le reboot du reboot).

Point négatifs:
(spoiler alert) le final qui ressemble à une leçon de catéchisme niveau junior interprétée par Jean-Michel Jarre (sans le théremin)
Et surtout, surtout, le héros s'appelle Gabriel.
http://video.google.com/videoplay?docid=-7022641714101860742#

gilberto
8
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le 13 avr. 2011

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