Castlevania: Order of Ecclesia
7.5
Castlevania: Order of Ecclesia

Jeu de KCET et Konami (2008Nintendo DS)

(Ce test a été publié pour la première fois sur le site Gameweb.fr en novembre 2008, à la sortie de la version américaine du jeu)

Que les fans de Castlevania en manque de chasse aux monstres se rassurent, Order of Ecclesia ne trahit pas le niveau de qualité de la série. Beau, jouable et long, ce nouvel opus mettant en scène la prêtresse Shanoa propose un système de jeu à base d'artefacts magiques nommés Glyphes. À défaut d'être totalement original, il se révèle complet tout en servant de base à un scénario convenu, mais dans l'esprit de la série. Si la structure des niveaux s'inscrit toujours dans la mouvance « Metroidvania » en vogue depuis Symphony of the Night, ces derniers sont désormais disposés sur une carte et apparaissent les uns après les autres. Classique mais efficace, et surtout plus souple que le système de tableaux du précédent opus, Portrait of Ruin. Les lieux sont également beaucoup plus variés et différenciés que par le passé : forêts, marécages, souterrains et autres endroits lugubres attendent les aventuriers. Et pas de recyclage à outrance employé ici, on a enfin droit à de nouveaux ennemis, et surtout à des Boss présentant un véritable challenge à l'ancienne. Apprendre par cœur les mouvements d'un gros monstre pour mieux l'anéantir est un plaisir toujours aussi gratifiant. Enfin, si l'on souhaite faire durer le plaisir, les quêtes secondaires et modes supplémentaires débloqués en terminant le jeu sont là pour occuper l'acharné.

Equilibré, prenant, porté par des musiques globalement réussies et avec des changements qui renouvellent un peu la saga, Castlevania : Order of Ecclesia est un excellent cru.


Order of Ecclesia, ça raconte quoi ?

Comme dans tout épisode de la série Castlevania, Dracula est de retour plus fort que jamais, et c'est au joueur de le renvoyer en enfer. Mais contrairement à l'habitude de la série, on n'incarne pas ici un membre de la famille Belmont ou l'une de ses branches éloignées. Le joueur dirige Shanoa, prêtresse de l'ordre d'Ecclesia, une organisation créée pour lutter contre les forces du mal en l'absence des chasseurs de vampires. Cet ordre a fabriqué les Glyphes, dont le Dominus, le sort ultime qui permet de détruire le seigneur des ténèbres. Le jeu débute lorsque Albus, le condisciple de Shanoa, trahit l'ordre et vole le Dominus. Commence alors une poursuite pour en récupérer les pièces dans les différents niveaux du jeu.


Comment se déroule le jeu ?

Dans la continuité de Portait of Ruin, les niveaux se révèlent plus variés qu'à l'accoutumée. On explore la mer et la montagne, en passant par des marais et des cavernes lugubres, pour terminer, bien entendu , par le château de Dracula. Ces lieux sont disposés sur une carte sur laquelle on peut aller et venir librement une fois sorti des niveaux. Cela permet une navigation plus souple par rapport à l'épisode précédent, où il fallait trouver l'entrée des différents mondes.

Toutefois, si l'on peut se réjouir de cette liberté d'exploration, le parcours est assez linéaire dans sa première partie. Albus se rend dans un endroit, on le poursuit, puis une fois le niveau complété, le prochain apparaît sur la carte. Et on recommence. Une certaine régression par rapport à Portrait of Ruin qui proposait de choisir quel monde visiter en premier.

La seconde partie de l'aventure, qui se déroule dans le château de Dracula, réjouira les amateurs de la mouvance « Metroidvania », avec de nombreux allers-retours à effectuer pour trouver les Boss et les passages secrets. On en vient même à se demander parfois si l'on n'est pas en train de jouer à Symphony of the Night, certains décors y ressemblant fortement.


Quelles sont les nouveautés de cet épisode ?

Fondamentalement, Order of Ecclesia n'apporte rien de vraiment original par rapport à ses aînés, il constitue plutôt une synthèse cohérente et efficace de toute la série depuis Symphony of the Night. Dans le recyclage permanent de la série, ce nouvel opus est une petite bouffée d'air frais avec la présence d'une héroïne, ainsi que des ennemis inédits parmi ceux que l'on connaissait déjà. On n'oubliera pas les Boss, véritablement captivants à affronter, malgré une difficulté à l'ancienne qui pourra en agacer certains.

Quant au système de Glyphes, s'il s'avère complet et inscrit dans la trame même du jeu, il n'est qu'un réarrangement efficace du système instauré par Symphony of the Night, mélangé avec celui des opus précédents sur DS. Pourtant, avec plus 100 Glyphes différents à collecter et toutes les combinaisons qui en résultent, l'intérêt est bien présent, avec notamment certains d'entre eux très particuliers et difficiles à obtenir.


Les Glyphes, comment ça marche ?

Les Glyphes sont l'élément central de Order of Ecclesia. Ils sont à la fois au cœur du scénario et du système de jeu. Ce sont des artefacts magiques qui apparaissent à l'écran sous formes de symboles, que Shanoa peut aspirer grâce au tatouage imprimé dans son dos. On peut les trouver en parcourant les niveaux ou en les volant aux ennemis. Ils font à la fois office d'armes et de sorts magiques, et peuvent être combinés pour créer une attaque très puissante, comme une épée de glace par exemple. On peut équiper trois Glyphes à la fois, généralement en arme, magie et support. Il est aussi possible de créer trois sets différents de Glyphes et d'en changer à volonté en pleine partie, pour pouvoir s'adapter aux différentes situations. Au joueur de trouver les combinaisons les plus efficaces, d'autant que certains ennemis sont plus sensibles à un type de Glyphes qu'à un autre.

Il est également possible d'équiper deux fois le même Glyphe, pour obtenir des résultats différents selon leur type. Si l'on équipe deux épées par exemple, on pourra alterner les attaques avec les bras de Shanoa, chacun étant assigné à un bouton différent. Bien sûr, cela diminue la jauge d'endurance beaucoup plus rapidement. En équipant deux fois la même magie, on peut rendre le sort plus puissant, et en les combinant, avoir accès au troisième niveau du sort en question.

Les Glyphes de support sont très utiles également, et serviront à des tâches précises comme passer à travers les murs, se régénérer et même se transformer. Le système est donc très complet pour peu que l'on prenne le temps de trouver les sorts et de tester quelques combinaisons.


Est-ce que le jeu exploite les capacités de la DS ?

D'un point de vue purement technique, Order of Ecclesia s'en tire avec les honneurs, très fin graphiquement, mêlant sprites 2D et effets de profondeur en 3D. Les Boss ont également gagné une dimension de plus pour devenir véritablement impressionnants. Les animations des différents personnages sont, quant à elles, très réussies, en dépit de leur petite taille à l'écran. Enfin, les musiques sont globalement réussies, collant bien aux différents environnements de la première moitié du jeu, et devenant véritablement sublimes dans le château de Dracula.

Pour ce qui est des fonctionnalités propres à la console, le jeu tire surtout parti de la Wi-Fi Connection, qui permet, comme dans Portrait of Ruin, d'acheter ou de vendre des objets, ainsi que de disputer des courses assez peu passionnantes dans des couloirs infestés de monstre. L'écran tactile n'est pas utilisé pour contrôler Shanoa, mais il permet de déplacer plus rapidement Albus, le second personnage jouable à débloquer une fois le jeu terminé.


Qu'en est-il de la durée de la vie ?

La quête principale se termine en 7 à 10 heures, selon que l'on fonce à travers les niveaux ou que l'on prenne le temps de les explorer un peu plus pour ne rien rater. En finissant l'aventure, on débloque le mode Hard, le mode Boss, ainsi que la possibilité de jouer avec Albus. Enfin, compléter le jeu dans son intégralité prendra un temps certain au joueur moyen. Entre accomplir les quêtes secondaires des villageois, explorer les niveaux à 100% et trouver tous les Glyphes, Order of Ecclesia devrait tenir en haleine ceux qui veulent tout voir et tout faire.
NaviLink
7
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le 16 avr. 2011

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