Troublante Catherine

Catherine a tout pour aguicher le joueur mâle. Mais sous ses beaux atours, le titre cache un jeu de réflexion soutenu par un scénario mature et inhabituel.

Catherine est un jeu réservé aux adultes, mais pas pour les raisons que suggère la jaquette, représentant une jolie blonde légèrement vêtue. Certes, lors des premières bande-annonces de Catherine, le développeur Atlus avait insisté sur le mystère et la sensualité de son personnage. Une manière comme une autre d'attirer le client. Assez malicieuse au final car en réalité, ce jeu ne parle pas de sexe, mais plutôt de sexualité et de vie de couple. Au travers l'histoire sentimentale de Vincent, le jeu aborde des thèmes inhabituels : crise de la trentaine, infidélité, mariage, enfant... Autant de sujets auxquels les jeunes joueurs auront du mal à s'identifier.

Catherine est marquée par deux phases de jeu bien distinctes. La première pose les bases de la vie amoureuse de Vincent, partagé entre sa petite amie régulière, Katherine, et une mystérieuse séductrice, Catherine. Cette partie est ponctuée par de longues cinématiques et des moments de dialogues avec d'autres personnages. La deuxième phase correspond aux cauchemars du héros, durant lesquels le joueur doit résoudre des énigmes sous la forme de murs de blocs que Vincent doit escalader. Pour cela, il doit pousser ou tirer les blocs pour les gravir, certains ayant des caractéristiques particulières. Cette phase n'est pas un faire-valoir, juste bon à divertir entre deux cinématiques. La difficulté de ces puzzles est particulièrement élevée et même stressante. Manière habile d'Atlus pour maintenir le joueur en tension permanente, tout comme le héros. L'expérience est même déroutante, car entre deux épreuves, il faut répondre à d'étranges questions comme « le mariage est-il le début ou la fin de la vie », « est-il plus facile d'aimer ou d'être aimé ». Et chaque réponse donne lieu à un petit sondage.
Ces deux phases sont complémentaires grâce à l'habileté du scénario. Ainsi, le joueur est prêt à gravir des montages de blocs pour résoudre le mystère de Catherine.