Catherine: Full Body
7.6
Catherine: Full Body

Jeu de Studio Zero et Atlus (2019PlayStation 4)


Tu peux coucher avec qui tu veux maintenant, c'est plus de l'adultère.



Vincent Brooks est un trentenaire qui mène sa vie au jour le jour et apprécie de retrouver ses amis au bar le soir. Cependant un beau jour sa copine Katherine va commencer à lui parler de mariage, terrifiant le jeune homme peu à l'aise avec ce genre d'engagement.
Lorsqu'il s'éveillera le lendemain, il aura la surprise de se retrouver au lit nu avec une belle blonde du nom de Catherine sans se souvenir de la nuit passée.
À partir de cet instant, les nuits du jeune homme vont être agitées puisqu'il va se retrouver à devoir escalader les étages d'une tour en ayant, comme d'autres hommes présents, revêtu l'apparence d'un mouton.
Ainsi entre ses nuits agitées et ses journées où il se fera tourmenter par sa copine, Vincent va devoir tirer les choses au clair pour espérer définir son avenir.



C'est l'histoire d'un adultère et de moutons



Catherine : Full Body est donc le remake du jeu original Catherine sorti en 2011 qui se déroulera en deux phases : les phases de journées qui oscilleront entre des cinématiques et des phases visual novel et les phases de nuits avec les cauchemars sur lesquels nous reviendrons plus bas.


En effet chaque soir, vous vous retrouverez au bar Golden Sheep où vous pourrez discuter avec bon nombre de personnages qui vous permettront d'en savoir plus sur les mystères qui entourent les nuits désordonnées de Vincent. Mais c'est aussi là que votre sens moral sera mis à rude épreuve puisqu'il ne sera pas rare de recevoir des messages de votre compagne, mais aussi de Catherine qui s'amusera à vous titiller en vous textotant et en vous envoyant des photos aguicheuses. Vous pourrez également converser avec Qatherine (surnommée Rin) que Vincent a sauvé quelques jours plus tôt d'une mystérieuse menace, amnésique la jeune femme travaille au bar en jouant du piano pour détendre l'atmosphère.


Ainsi ces phases seront l'occasion soit de draguer plusieurs femmes, soit de rester fidèle à votre copine actuelle. Bref tout est fait pour mettre notre héros Vincent Brooks dans l'embarras le plus total et il faut dire que le scénario parvient à rester captivant tant les routes de chacune des filles demeurent assez uniques en leur genre, même si certaines fins sont plus que perchées mais nous y reviendrons.


La deuxième phase de jeu se déroule donc dans les rêves de Vincent qui aura pour objectif de grimper en haut d'une tour comportant de nombreux étages. Le jeu passera donc en phase de réflexion et de puzzle puisque notre héros vêtu d'un caleçon devra grimper les étages en poussant des blocs et en en empilant d'autres, et ce tout en évitant de tomber dans le vide sinon c'est la mort pour notre héros !


Bien sûr certains blocs s'avéreront piégés tandis que d'autres pourront se briser si Vincent marche trop de fois dessus. Des phases qui seront donc assez stressantes, le tout étant amplifié par des musiques accroissant l'angoisse du joueur, mais qui demeureront finalement assez prenantes à jouer, notamment lors des phases avec les boss qui refléteront les plus grandes peurs de Vincent et se mettront à sa poursuite, nous poussant donc à escalader la tour au plus vite. Néanmoins pour ceux étant peu fan du système, le jeu a été adouci dans sa difficulté contrairement au jeu original. En effet, ici il existe en plus de nombreux jokers, un mode automatique qui permettra au joueur de poser sa manette et d'attendre que Vincent escalade sa tour sans notre aide.


À ce propos, Atlus a été généreux envers les fans de l'ancien système puisque lorsqu'on débute une nouvelle partie, le jeu propose un mode classique restituant l'expérience de jeu original lors de ces fameuses phases, ou bien le mode Remix qui introduit donc toutes ces nouveautés.


Enfin on pourra remarquer la présence d'un confessionnal lors de ces phases où des dilemmes vous seront posés. Ainsi votre jauge du "Bien" ou du "Mal" évoluera en fonction des réponses données, ce qui aura un impact sur les routes et la fin du jeu. On notera aussi la présence d'un mode en ligne permettant de découvrir le pourcentage de joueurs ayant choisi les diverses réponses proposées par la jeu lors des dilemmes du confessionnal, une alternative sympathique !


Ainsi le jeu oscillera principalement entre ces deux phases avec de nombreuses cinématiques pour narrer les journées de Vincent qui deviendront de plus en plus sombres. Un scénario qui demandera donc de faire plusieurs parties afin de compléter toutes les routes des filles qui contiendront leur lot de Good et Bad Endings. Il existe également une Perfect Ending, ainsi qu'une Freedom Ending (Liberté) où Vincent finira ses jours seuls. Dans l'ensemble les fins sont assez satisfaisantes, certaines sont désopilantes et d'autres demeureront très étranges mais l'ensemble globalement est de très bonne facture.



Une ambiance tamisée propice au geste fatal



Tout comme la saga des Persona, les cinématiques sont inspirées d'anime japonais. Le studio 4°C s'en occupant, le résultat est de toute beauté. Pour les cinématiques in-game qui sont réalisées en 3D, le résultat est moins probant mais ne dénote pas avec le reste du jeu. La réalisation dans l'ensemble est de bonne facture, le jeu possède un style qui lui est propre, avec des personnages aux chara designs plus ordinaires que la plupart des productions du studio mais qui se démarquent malgré tout. On notera également les animations des personnages notamment de Vincent qui sont dans l'ensemble hilarantes et soignées.


En ce qui concerne les phases de puzzle, le jeu a été totalement amélioré avec la présence de nouveaux blocs, souvent signalés en couleurs. Néanmoins là où l'affichage dans le jeu original était sombre et austère, augmentant le sentiment d'oppression durant ces phases, ce Full Body propose une luminosité nettement réhaussée avec de nouveaux décors beaucoup plus colorés, une colorisation presque saturée, ce qui peut perturber et fait perdre l'ambiance anxiogène qui faisait le charme de l'original.


L'OST, souvent introduite dans les phases nocturnes, est principalement composée de morceaux classiques remixés de manière orchestrale. On pourra retenir la mélodie au piano de Rin que l'on entendra souvent, mais aussi le générique d'ouverture "Yo" interprété par L-VOKAL qui, dans ses images et sa mélodie, fait très polar du Samedi soir. En résumé, une bande-son assez variée mais dont les morceaux sont agréables à l'écoute et qui s'accordent parfaitement avec l'ambiance romance/ horreur du titre.



La petite amie, la fille d'un soir et l'amnésique



En ce qui concerne les personnages, ils sont assez peu nombreux :


Vincent Brooks est un trentenaire un peu paumé qui aura parfois du mal à prendre des décisions, si bien qu'on aimerait qu'il se bouge. Cependant au vu de ce qui lui tombe dessus, on finira par s'attacher rapidement à lui. Un bon personnage qui vaut le détour, notamment lors des soirées au Stray Sheep avec ses potes.


Katherine est la copine de Vincent qui est une femme organisée et minutieuse. C'est une compagne presque trop bien pour quelqu'un comme Vincent et qui, sous ses airs de femme pénible, saura faire les choix justes.


Catherine est une femme rencontrée au bar et avec qui Vincent a passé la nuit. Difficile de lui résister avec son visage d'ange et ses tenues affriolantes. Pourtant, si elle reste un personnage assez sexy, elle peut être aussi égoïste par moment, un personnage assez drôle au final.


Qatherine (Rin) est la fille introduite pour vendre Full Body en ajoutant donc tout un scénario inédit centré sur elle et censé être plus dans l'air du temps. Et que dire à part que ce scénario réserve son lot de surprises, certaines de tailles ! Rin est le personnage adorable, très serviable, qui désire rendre le monde heureux avec ses mélodies au piano mais qui a tout oublié de son passé. Une fille dont Vincent prendra grand soin en se montrant bien plus protecteur avec elle qu'avec les deux autres héroïnes. Malgré tout je retiendrai particulièrement la fin de sa route qui est sacrément perchée, je ne sais pas ce que les scénaristes ont pris mais c’était de la bonne !


On mentionnera aussi Erica Anderson, la barmaid qui demeurera la plus terre à terre, n'hésitant cependant pas à conseiller Vincent tout en étant à son écoute. Les amis de Vincent sont eux au nombre de trois : Jonathan Ariga (Johnny), le beau gosse ténébreux qui préfère chercher l'âme sœur, Orlando Haddick qui pense que le mariage c'est de la connerie depuis qu'il est divorcé et Tobias Nebbins (Tobby), un jeune trouvant le mariage comme étant l'acte le plus merveilleux qui puisse exister. Chaque soir, notre héros ira les retrouver pour boire des pintes afin de se faire réconforter tout en se laissant entendre que de toute manière il ne méritait pas Katherine et qu'elle n'aura aucun mal à trouver bien mieux que lui. Bref, des vrais potes qui sauront remonter le moral de notre pauvre Vincent comme il le faut !


Des personnages somme toute assez clichés mais qui parviennent à être appréciables tant l'écriture est bonne.



Amour frivole ou Amour qui dure toujours ?



Malgré tout la force du jeu réside dans son ambiance qui oscille entre l'humour parfois burlesque et l'horreur à travers le regard de Vincent pour lesquelles ces trois femmes seront prêtes à s'entredéchirer. Le jeu parvient à captiver en mettant en scène notre trentenaire qui, au fil de la semaine où se déroule le jeu, vivra une véritable descente aux enfers. On le verra notamment à son visage qui sera de plus en plus marqué par les rides et aux dilemmes auxquels il se retrouvera confronté…


Tout comme pour Vincent, les conversations entre les personnages et l'identité et les actions des femmes qui s'accrocheront à lui nous feront perdre la tête tandis qu'on cherchera une logique aux cauchemars qui le hantent. L'ambiance quotidienne et les actes routiniers vireront rapidement à l'oppression tant notre personnage s'épuisera aussi bien physiquement que mentalement, trouvant un réconfort dans l'alcool que le jeu vous poussera à consommer à grande goulée pour bénéficier de bonus durant les phases de cauchemar. Une oppression qui se ressentira aussi avec les personnages secondaires qui au fur et à mesure de nos conversations changeront drastiquement de ton. Et sous son apparente monotonie, la descente aux enfers de Vincent ne cessera pas, d'où des thèmes qui pourront rebuter de nombreuses personnes tant les dialogues peuvent être crus et où le jeu nous poussera à forcer un mec qui désire que rien ne change à modifier tout son quotidien, poussé par la tentation qui le guette.


Toutefois, on saluera l'humour hyper bien dosé et vraiment bien réparti qui parfois surgira là où on l'attend le moins, tout comme le côté décalé très WTF Japon qu'on saluera à de nombreuses reprises et qui se retrouvera également dans la version française, très bien traduite.


Une auto dérision qu'assumera l'éditeur jusque dans le merchandising qui proposera le caleçon de Vincent dans l'édition collector américaine, ou le steelbook collector rose pétant avec les trois filles dans des postures aguicheuses qui ressortira bien sur notre étagère dans l'édition européenne.
On saluera la présence de DLC permettant de modéliser la fille de nos rêves avec plusieurs types de voix disponibles, celles-ci souvent jouées par des seiyû célèbres comme KUGIMIYA Rie entre autres.


Pour conclure, Catherine : Full Body est une belle surprise ! C'est un jeu qui brillera principalement par son scénario qui traitera du thème de l'adultère et de l'amour sans fioritures, mais aussi en proposant des phases de réflexion au final plutôt stressantes et mentalement ardues.


Avec ses personnages hauts en couleurs et la descente aux enfers de notre cher héros, difficile de ne pas craquer pour l'une des trois K/C/Qatherine qui sont prêtes à tout pour nous, et ce du meilleur jusqu'au pire.


Comme le vin, un jeu qui se bonifiera au fil de vos parties, à déguster pour faire de Vincent un homme fidèle ou au contraire un Don Juan s'adonnant au plaisir de la chair avec ses trois concubines !

DuotakunoSora
7
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le 9 mai 2021

Critique lue 114 fois

Duotaku_no_Sora

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