Civilization V
7.7
Civilization V

Jeu de Firaxis et 2K Games (2010PC)

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voulais préciser que ma dernière partie sur un Civilization (Call To Power) remonte à trop longtemps pour que je puisse m’en souvenir, et qu’Endless Space est le seul 4X que j’ai réellement épuisé. J’avais commencé une partie en Octobre 2010 (…) pour ensuite lâcher le jeu sans raison particulière (ah si : New Vegas), et l’envie m’est venue il y a quelques jours de m’y mettre vraiment, en prenant les DLC disponibles au passage. Je n’avais donc aucune attente particulière concernant ce cinquième opus. Par contre, je savais déjà que je m’embarquais pour de longues, longues parties.

Et ça n’a pas loupé.

Il est impossible de résumer le jeu en une seule phrase (sauf peut-être en allemand), mais l’objectif est évidemment de remporter la partie, soit par une é-cra-sante vic-toire, soit de manière un peu plus subtile, en influençant les autres civilisations grâce à la culture, en devenant dirigeant mondial par l’intermédiaire des votes au congrès, ou en étant le premier à atteindre le bout de l’arbre des technologies.

Pour cela, il va vous falloir bâtir des villes pour récolter des ressources (or, science, culture, tourisme, et les nombreuses ressources stratégiques et de luxe présentes sur la carte) afin d’accéder à certaines unités ou bâtiments, pour ensuite générer des unités militaires ou utilitaires, pour enfin soigner vos relations avec les autres empires ou les cités-états, et progresser vers la victoire tout en gênant celle des autres.

Plusieurs armes sont à votre disposition pour remporter cette bataille : vous pouvez négocier, exiger quelque chose ou déclarer la guerre grâce à la diplomatie, voler des technologies grâce à l’espionnage ou booster votre tourisme et votre influence grâce à un diplomate, dépenser vos points de culture pour répandre des doctrines aux bonus divers et variés, voter et proposer des résolutions lors d’une session du congrès, rechercher des technologies et fonder et répandre une religion grâce à vos missionnaires et vos routes commerciales afin de renforcer votre influence sur les autres.

L’interface principale du jeu présente une carte à cases hexagonales. Première constatation, même s’il ne s’agit pas d’un élément vital : le jeu est beau, tout en restant sobre et lisible. Son interface est pratique et très accessible, et les encadrés d’aide vous permettent de découvrir toutes les ficelles tout en jouant une vraie partie.

Les combats sont simples à comprendre et à prendre en main, puisqu’ils consistent essentiellement à se retrancher et à attaquer, en prenant seulement en compte la santé des unités et leur puissance respective, ainsi que deux ou trois notions de bon sens, comme le fait d’éviter d’envoyer des archers au front. Néanmoins, le jeu offre de nombreuses options tactiques, grâce au fait de ne pouvoir placer qu’une unité par case, sauf en cas d’exceptions (capture d’unité…) tandis que la possibilité d’employer des parachutistes, des sous-marins… ou de faire transiter nos armées de ville en ville grâce aux aéroports est un excellent atout stratégique, qui nous oblige à réfléchir un minimum à la construction de nos villes et à l’agencement du territoire.

Le rythme du jeu, quant à lui, est plutôt bien dosé, avec des variations assez importantes d’une ère à l’autre (lorsqu’une civilisation fait un bond technologique, par exemple) et de nouvelles manières de malmener son adversaire, que ce soit à coup de prophètes pour augmenter votre influence et pour soulever l’opinion publique chez l’adversaire en cas de déclaration de guerre, en envoyant des espions, ou en proposant des résolutions bien mesquines au sommet mondial. De même, les idéologies, qui apparaissent tard dans le jeu, apportent une couche supplémentaire de spécialisation, avec des arbres à trois niveaux où vous pouvez sélectionner les avantages qui vous intéressent le plus.

Ce n’est qu’un détail, mais l’évolution des différentes civilisations se faisant à un rythme différent, et les différentes merveilles disponibles (qui vous permettent d’améliorer vos villes ou votre empire en général) pouvant être construites par n’importe qui, on obtient parfois des situations assez cocasses. D’ailleurs, l’arbre des technologies sent bon la drogue coupée au petit matin. On découvre les remparts en même temps que les pyramides… okay.

Je trouve aussi que le jeu est plutôt bien équilibré, qu’il s’agisse de l’intelligence artificielle des factions adverses (de vraies garces qui « trichent » en permanence pour rester au niveau du joueur) ou des différents types de victoire disponibles. Durant ma partie, j’ai pu constater que l’Inde se dirigeait vers une victoire culturelle, pour finalement s’orienter vers la victoire scientifique (probablement après avoir constaté mon avance), en accélérant le pas et en écrasant la Pologne (qui avait manqué l’occasion d’écraser l’Inde une centaine de tours auparavant, alors qu’elle ne possédait pas d’armée) alors que je me dirigeais de plus en plus vers une victoire diplomatique, avec la quasi-totalité des cités-états sous mon égide. J’imagine que l’IA est capable de produire des raisonnements bien loufoques, mais ce n’est pas une exclusivité non plus.

Il ne me semble pas non plus nécessaire de s’orienter vers la baston directement, même si un minimum de défense ne peut pas faire de mal. En me dirigeant vers une victoire culturelle dès le début de partie, puis en choisissant de partir sur la voie diplomatique en voyant que l’Inde résistait beaucoup trop à mon influence, je n’ai pas eu à produire plus de cinq unités de combat en 440 tours ; les cités-états m’en fournissaient. Et si l’or prime pour s’attirer les faveurs de ces dernières, les tâches culturelles et religieuses proposées par celles-ci sont des alternatives plus que valables.

Pour conclure, je suis resté bien scotché du début à la fin, et je n’ai pour l’instant qu’assez peu de choses à lui reprocher, si ce n’est la trop grande linéarité de l’arbre des technologies et l’impossibilité de pouvoir en échanger directement (on ne peut qu’établir des accords de recherche, ce qui favorise la thune au détriment de la science…).

Je ne sais pas ce qu’une partie pouvait donner à la sortie du jeu, mais je trouve qu’avec le contenu additionnel disponible, le titre propose des parties riches, fluides, complexes. S’assurer la victoire et gêner celle de l’autre en permanence, et répandre la croyance du Boudha Fruité (comprenne qui pourra) et en faire la religion mondiale, au grand dam de Gandhi, c’est la classe.

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le 9 janv. 2014

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Makks

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