Et si Franck Provost avait des problèmes psychologiques ?

Clock Tower est un point & Click sorti initialement en 1995 puis dans de nombreuses autres éditions sur Super Nintendo, PC, Playstation et j'en passe.
Le Survival Horror trouve sa genèse avec Alone in the Dark et Resident Evil mais Clock Tower est pourtant bel et bien sorti entre deux. Il fait donc, si on peut dire, parti du podium des séries ayant popularisées le genre. Il n'est pas à confondre à l'autre jeu "Clock Tower" de 1996 sorti en Amérique qui correspond au deuxième épisode de la série, le premier n'ayant pas quitté les frontières nippones. Raison probable de son impopularité auprès du grand public.

Le Clock Tower de 1995 est donc ce jeu en 2D. Pas forcément reluisant au premier coup d'oeil mais qui réussira à se trouver une patte artistique propre due à ses références italiennes. Quand d'un côté Alone in the Dark faisait référence à H.P Lovecraft et Resident Evil à G. Romero, Clock Tower lui part puiser ses inspirations sur le vieux continent. C'est plus précisément vers le genre du Giallo que ce jeu puise ses sources. Ces dernières étant totalement assumées, on peut facilement voir des références aux oeuvres de "Dario Argento", notamment Suspiria et Phenomena.

On contrôle Jennifer, sosie de la jeune actrice Jennifer Connelly, qui a la chance d'enfin quitter son orphelinat natal. Une dame d'âge mure, si je puis dire, vient de l'adopter et avec elle ses trois jeunes amies. Rien d'étrange de prime abord d'autant plus que la demeure fait office même de château. Un grand changement en perspective pour nos jeunes filles. Mais ... car il y en a toujours un ... la dame les prévient qu'elle va chercher le maître des lieux mais celle-ci ne revient pas. Jennifer part donc à sa recherche dans cette immense bâtisse qui fourmillent de secrets.

Quand d'un côté les jeux actuelles sous sortent la machine pour aplatir le talus et ainsi nous créer un chemin tout préparé, Clock Tower en a décidé autrement. Nos actions auront des répercussions sur le cheminement de l'histoire et notamment sur l'éventuelle mort de nos amies. Mais ceci n'est pas fait à la manière d'un "Until dawn" avec appuyé sur "X" pour aller à gauche ou "O" pour aller à droite. Il n'est pas évident, voir quasi impossible, de savoir ce que nos actions vont avoir pour conséquences. Que l'on choisisse cette porte en premier, d'examiner un objet spécifique, ... la moindre des choses peut avoir des conséquences que l'on n'aurait pu supposer.
J'aime ce système car il ne nous prend pas par la main. Cependant, il se fera assez facile de rester bloquer car pas mal d'interactions pourront passer inaperçues. Exploration est donc maître mot ici aussi.

Clock Tower nous fait le choix d'un ennemi récurrent pouvant être mortel à chaque rencontre. Le petit mais néanmoins létal Bobby nous en fera voir de toutes les couleurs avec sa paire géante de ciseaux (et pas seulement pour une nouvelle coupe de cheveux !). L'environnement sera néanmoins globalement bien adapté pour pouvoir se cacher ou échapper à notre agresseur. Rajoutons à ça une jauge de stresse, faisant office de barre de vie, qui augmentera à chaque événement troublant Jennifer ... et je vous rassure il n'y aura pas que Bobby.

Ce jeu se présente donc, plus ou moins, comme un Die & Retry. On pourra mourir rapidement mais au final ça n'est pas dérangeant en soi. Le jeu étant, dans un premier temps, assez court mais aussi car le déroulement de l'histoire changera en fonction de nos actions. On prendra donc plaisir à découvrir les moindres détails de cette demeure, qui, je vais le rappeler, ne brille pas par ses graphismes mais restent tout de même détaillée et qui ne dérangera pas notre immersion.
Vous vous demanderez donc, combien de vos amies allez vous soustraire à la mort ? Sont-elles finalement tous sauvables ? Ou votre égoïsme va prendre le dessus pour finalement les abandonner sur place tandis que vous prendrez la "porte de derrière".

Une expérience en soit imparfaite techniquement mais qui laissera de bons souvenirs à la fois pour les amateurs du genre et pour les autres petits curieux.