"IN THE OLDEST HOUSE AND ALL THESE EMPTY ROOMS..."

CONTROL de Sam Lake et Mikael Kasurinen

Maîtres incontestés de la narration vidéo-ludique depuis Max Payne, les finlandais de Remedy reviennent avec un nouveau projet intriguant : Control. Après deux opus sortis en étroite collaboration avec Microsoft (disponibles uniquement sur Xbox ou PC) on revient cette fois-ci à une expérience multi-plateforme accessible au plus grand nombre. Remedy parviendra t-il a se surpasser et nous proposer encore une fois une expérience hors de l'ordinaire?

"IN THE OLDEST HOUSE AND ALL THESE EMPTY ROOMS..."

Control est un jeu vraiment spécial. En particulier dans la manière d'introduire son histoire et son protagoniste. En pénétrant avec Jesse Faden dans "The Oldest House", on plonge profondément dans un mystère qui ne cesse de s'épaissir. Ce lieu est étrange est le quartier général du "Federal Bureau of Control" (FBC) un endroit lié intrinsèquement au passé de notre héroïne.

En peu de temps, on est projeté dans une scène proprement hallucinatoire et rituélique. Jesse découvre Zachariah Trench, le directeur du Bureau, mort. S'en suit une vision étrange où il semblerait que nous soyons la cause de ce décès et soudainement, nous devenons à notre tour "le Directeur". Doté d'un "Objet de Pouvoir" nommé "Arme de Service" (une arme de poing polymorphe et "vivante") ce qui va bien nous être utile tant l'endroit à explorer va se révéler extrêmement hostile.

En effet, une corruption semble parasiter et posséder les êtres qui se sont transformés en dangereux monstres... Cette énergie négative luminescente et rougeâtre que Jesse appellera "The Hiss" (à cause de son bruit de sifflement caractéristique) semble en être la cause...

"TAKE CONTROL!"

Concernant le style de jeu, Remedy reste fidèle à ses habitudes, Control est un jeu d'action dynamique à la troisième personne. Le parcours sera entrecoupé de phases d'exploration, parfois quelques énigmes et des passages de plateforme. Les sensations de gameplay sont très réactives et plutôt question déplacements et actions. A travers les obstacles, Jesse va devoir "reprendre le contrôle" de l'Ancienne Maison et purifier les endroits les plus contaminés par "The Hiss" grâce à une capacité permettant au Directeur d’altérer la réalité !

Et c'est précisément là où le jeu se démarque des précédentes productions "Made in Remedy",le personnage va acquérir progressivement des pouvoirs surnaturels qui vont modifier et augmenter les possibilités et les mécaniques de gameplay tout au long du jeu. Le résultat est juste grisant, la sensation de puissance délivrée par ces capacités sont proprement incroyables et donnent constamment envie d’expérimenter de nouvelles techniques. Télékinésie, lévitation, contrôle mental font partie de l'arsenal "psychique" que se constituera notre héroïne pendant l'aventure. L'arme de service changera aussi de forme et passera de la classique arme de poing à la mitraillette en passant par le fusil à pompe jusqu'au fusil laser!

Niveau genre, nous ne sommes clairement pas dans un open-world mais on peut aisément rapprocher le jeu d'un "open-area" Quelques quêtes secondaires s'offrent à nous avec beaucoup d’éléments cachés, une masse de collectibles qui donnent des informations parfois cruciales sur le lore du jeu... Mais pas de panique! On reste tout de même dans un jeu linéaire avec des zones d'une taille limitée et le parcourir en "ligne droite" sans se perdre n'est pas trop difficile.

"POTENCY IS MY NEW REALITY"

Il est ardu de ressortir indemne d'un premier walkthrough de Control. De mon point de vue, il représente une parfaite synthèse de la ludothèque de l'éditeur. La direction artistique et l’esthétique qui transparaissent à travers le jeu sont remarquables, une ambiance pesante et éthérée qui peut rappeler par moments l'étrangeté d'Alan Wake. L'action frénétique et l'utilisation de capacités spéciales peuvent faire penser à Quantum Break et comment ne pas penser à Max Payne en retrouvant la ville de New York ainsi que la fluidité de déplacement ciselée en plein gunfight. La parenté est évidente et Control parvient à s'en émanciper pour surpasser de loin ses modèles antérieurs.

Un voyage vidéo-ludique créatif, innovant avec une vraie vision d'ensemble. La narration reste l'un des points forts majeurs même si elle pourra paraître décousue et cryptique par moments. Cependant elle vous récompensera si vous faites l'effort de lire entre les lignes. L'histoire est atypique et jouera constamment avec les apparences en vous donnant parfois des fausses pistes ou en troublant votre perception des choses... L'Ancienne Maison est un lieu obéissant à des règles très précises et il est grisant de s'approprier ce lieu et d'en découvrir les moindres recoins.

Avec Control, Remedy signe un titre incontournable et parvient à transformer l'essai sans difficulté!

LES NOTES
Les plus :

+ Les super-pouvoirs de Jesse.

+ La direction artistique hallucinée.

+ Ahti le concierge.

+ Le scénario et l'univers étendu.
+ Gameplay intelligent & évolutif.
+ "The Ashtray Maze."(Vous comprendrez en jouant!)

Les moins :
- Chutes de frame-rate de temps en temps.
- Dosage de la difficulté.
- Quêtes annexes un peu "poussives".

En nous plongeant dans un univers désarçonnant, rempli de curiosités et d'intrigues mystiques, l'équipe de Sam Lake est parvenue à produire l'un de leurs meilleurs titres, trônant sans nulle honte aux cotés d'Alan Wake et Max Payne 2 : The Fall of Max Payne. Control vous prend aux tripes et ne cesse de monter la barre de plus en plus haut. Laissez-vous happer dans cette quête hors du commun et prenez le contrôle de votre destinée!