Monde en ruine et merveille architecturale.

Après avoir terminé et fortement apprécié Demon’s Soul, me voici qui part à l’assaut de la pierre angulaire des jeux de la série des Souls.

Et quel voyage ce fut ! Le level design et une incroyable imbrication architecturale toute en verticalité et qui donne le vertige. Le tout formant un univers complet et cohérent les passages que l’on pense les plus éloignés se retrouvant tout d’un coup relié aux endroits plus en amont grâce aux raccourcis découvert et qui donne un monde à la fois vaste mais dense, un merveilleux labyrinthe dans lequel on ne se perd jamais vraiment une fois que l’on est habitué.

Dommage que toute cette merveille de construction disparaisse relativement après le deuxième tiers de l’aventure. En effet, passé le boss 2-en-1 d’Anor Londo (qui donne réellement une impression de boss final de par sa difficulté), il reste encore un bon tiers de l’aventure sauf qu’à partir de ce moment, les nouveaux lieux débloqués n’ont plus cette complexité des précédents, s’étendant plus en longueurs horizontales et uniquement accessible via de longues marches, très peu de raccourcis à découvrir et qui faisaient tous le sel d’avant. Preuve en est la possibilité de se téléporter d’un feu à l’autre après ce boss d’Anor Londo. Possibilité qui aurait été superflue jusque-là, nous imposant de connaitre et fouiller les moindres recoins de Lordran pour se déplacer rapidement. Mais à partir de ce deuxième tiers, le seul moyen de ne pas rendre l’aventure longue et inutile est de permettre de se téléporter, mais c’est plus vécu comme une facilité de par l’incapacité à faire perdurer la verticalité labyrintesque précédente. Et c’est dommage, le jeu aurait dû s’arrêter là, d’autant que quasiment aucun des boss suivants celui d’Anor Londo ne donnera de difficulté (Dont deux battus à la première rencontre, alors que je suis loin d’être un bon joueur) et l’histoire devient beaucoup plus jeux vidéesque qu’avant (retrouver les morceaux d’âme pour ouvrir la porte).

Côté gameplay pas grand-chose à dire, continuité/amélioration de Demon’s Soul, donc toujours aussi punitif mais gratifiant à la longue.

En revanche, l’histoire et l’atmosphère sont un peu en deçà de Demon’s Soul, si le monde est plus vaste et l’histoire aussi prenant plus d’ampleur, elle est beaucoup trop éparpillées et même si la marque de fabrique des jeux Souls est de raconter l’histoire organiquement via l’environnement et les dialogues, ici cela est un peu trop radical, et un PNJ manqué à un moment particulier ou un tué par erreur par un monstre coupera absolument tout un pan de l’histoire pour la partie en cours, demandant de beaucoup plus recourir à internet pour réellement prendre la mesure de l’ampleur de l’histoire. Là où dans Demon’s Soul, le monde beaucoup plus retranché permettait quand même de mieux appréhender le monde et son histoire tout en étant basé sur le même principe. L’atmosphère plus déprimante étant également un peu plus intéressante dans le premier jeu.

En bref, un excellent jeu, et parfait chef d’œuvre sur ses deux premier tier, le level design est à peine croyable mettant à rude épreuve notre sens de l’orientation et nos sens mais pour mieux nous saisir. Malgré les défauts sur l’histoire, c’est aussi ce qui fait la popularité de ces jeux, obligeant la communauté à jouer les archéologues et remettre eux même en place les pièces du puzzle. Dans ce monde cruel, rien n’est acquis par la facilité, seul un long et dur travail peut permettre de triompher.