Dead Space 2
7.5
Dead Space 2

Jeu de Visceral Games et Electronic Arts (2011PC)

HERE WE GO FOR AN OTHER ROUND !

Cette fois, on s'intéresse au deuxième opus, reconnu par de nombreux fans comme étant le meilleur des 3, grâce à sa fusion savoureuse d'action et d'horreur parfaitement équilibrée, mais aussi reconnu par d'autres comme le moment où la franchise aurait sombrée....

Alors, qu'en est il, selon moi ? Ce deuxième opus arrive t'il à supplanter le premier, que ce soit en terme de gameplay comme d'ambiance ? Ou est il le patient zéro qui amènera la saga au crash fulgurant du troisième titre ?

Pour disséquer ce phénomène de l'histoire vidéo-ludique, nous allons y aller par étape.

Premièrement, et pas des moindres comme étape : l'histoire.

Un des points faibles que j'avoue rencontrer avec le premier opus, c'est bien son histoire. En soit, elle pose d'emblée des bases solides pour créer ce personnage complexe que peut être Isaac, mais j'avoue être resté sur ma faim quant à son évolution future... Et mine de rien, ce ne sont pas les divers audio et messages qui ont pu me permettre d'étancher ma soif de lore.

Et l'autre problème de DS1, c'est le fait que Isaac ne parle pas.

Bien sûr que sa première aventure, un tantinet traumatisante, puisse le forcer à garder le silence tout au long du voyage. En même temps, qui aurait envie de l'ouvrir, face à tant de désolation et de folie pure ? Sincèrement, si là de suite je vous envoyais dans le Pandémonium, dans l'antre même de la mort et du chaos, vous auriez vraiment envie de taper la causette ? Vous seriez écrasé par tant de monstruosité, tout comme Isaac.

Mais ce mutisme, qui est un peu l'intérêt du premier opus pour conserver une atmosphère horrifique, disparaît finalement, à mon grand bonheur, dans cette aventure ci !

"He's ALIVE ! ALIVE !" comme dirait l'autre. Et il va lui en falloir, du vocabulaire, car cette fois ci, Isaac aura besoin de communiquer pour comprendre comment l'horreur qui l'avait poussé à quitter l'USG Ishimura il y a 5 ans, a pu revenir sur la station spatiale où il était interné.

Je passe volontairement le recap de l'histoire en détails pour ne garder que le meilleur, je vous rassure.

De nombreux éléments scénaristiques apparaissent, certains pour étoffer le lore, pour mon plus grand plaisir, d'autres pour apporter de nouvelles bases pour la suite.

En vrac, il y a par exemple le fonctionnement DES monolithes,et oui il y en d'autres, car l'humain est désormais capable d'en produire. Comment ? Oh ben c'est simple, suffit d'entrer en contact avec le
Monolithe, comme ça tu deviens complètement barge, mais t'inquiète il est pas radin, vu qu'il t'implante des codes de construction dans ta cervelle. Tu vois, il est gentil, au fond !

Bon, après faut passer 5 ans en hôpital psychiatrique, le temps de comprendre comment les utiliser, et PAF ÇA FAIT DES MONOLITHES !

Un autre élément clé sur leur fonctionnement est le phénomène final qu'on appelle la Convergence: tout les necromorphes se réunissent au pied du Monolithe et POUF ÇA DÉGAGE DE L'ÉNERGIE !

Bon, dis comme ça c'est claqué, mais la scène de la Convergence est vraiment magnifique.

Un autre élément clé, c'est bien sûr la secte de l'unitologie, cette religion basée sur les travaux de Michael Altmann, qui aurait découvert les secrets du Monolithe il y a fort fort longtemps, et aurait alors compris qu'elle était la prochaine étape de l'évolution de l'homme. Dans cet opus, un chapitre entier lui est consacré, apportant beaucoup d'informations sur ses origines, ses pratiques et ses deviances... On y découvre les deux faces d'une pièce suffisamment grande pour servir d'échequier à de sombres projets visant à transformer, de force cela va de soit, l'humanité entière.

Mais on parle lore, on parle lore, mais Isaac dans tout ça ? Et bien ce chapitre de sa vie lui sert de rédemption personnel en réalité. Car, au delà de sa mission de destructeur de monolithe et de sauveur de l'humanité, ce voyage est avant tout un sauvetage envers lui même qu'il effectue sans le savoir.

Car, comment mener une vie normale après ce qu'on vient de vivre ? Comment passer à autre chose quand on perd la personne la plus chère à ces yeux ? Comment aller de l'avant ? Peux t'on trouver la rédemption quand on se sent autant coupable ? Tiraillé par ses peurs et ses fantômes, Isaac traversera moults endroits qui glacerait le sang à n'importe qui. Mais pas à lui, non, pas quand on a déjà vécu ça une fois. Tel un vétéran de guerre revenant chez lui, on se rend alors vite compte que certaines horreurs ne nous quittent jamais, car on les porte en nous.

Ce voyage prétendument initiatique, Isaac l'a déjà vécu, sur l'USG. À présent il lui reste à vivre son deuil.

Étape 4: Acceptation. (Ceux qui ont joué au jeu doivent comprendre ❤️)

Il est aussi intéressant d'évoquer le chapitre sur l'USG (Bon clairement, ça reste improbable, on rappelle qu'à la fin du 1 on fait exploser la planète sur laquelle orbite l'USG, donc bon...)

Ce chapitre, tout fan de DS qui se respecte et qui a, comme moi, joué au jeu à sa sortie, à un âge où on n'est pas censé y jouer, a pu alors ressentir cette boule au ventre s'installer. À l'instant où Isaac le regarde et s'y amarre, on ressent alors ce qu'il ressent, la peur, des souvenirs douloureux qu'on aimerait enfouir.

L'architecture du niveau est brillante de style, l'entrée se passe d'abord normalement, sans accroc, le vaisseau paraît alors si calme, on sait que c'est suspect et pourtant on aimerait croire que tout ira bien. Les entrailles de ce vaisseau, à l'image des peurs de Isaac, ont été calfeutrée, la voix de Nicole nous confirme nos plus grande craintes "Tu crois qu'en cachant tes peurs, tu pourras les faire disparaître ? Ne sens tu pas l'odeur de tout ces cadavres, cachés derrière ce grotesque artifice ?" On se sent à l'abri en retrouvant l'USG camouflé sous ce plastique blanc, mais rapidement, en s'enfoncant dans les ténèbres, le plastique se déchire, ne pouvant réussir à contenir toutes cette peur. Et alors on se retrouve mis à nu, et il ne reste plus qu'à foncer. On ressort de ce niveau soulagé d'être sorti vivant, mais les peurs restent là, visible sous les couches de plastique blanc.

La dessus, c'est à mes yeux le point fort de cet opus: l'évolution du personnage de Isaac. L'histoire, en somme, nous apporte un lore bien plus riche et très intéressant, malgré finalement un concours de grosse bite en mode : OUAIS MAIS LÀ LE MONOLITHE IL EST BIEN PLUS GROS, BIM.

Mais bon, on sera quand même bien content de faire encore tout péter et de s'enfuir à toute vitesse en compagnie de sa Nicole 2.0. Ah bah oui attendez, le deuil c'est bon, maintenant on profite.

Le visuel du jeu en général est un plaisir, l'église d'unitologie bénéficie d'un soin tout particulier dans le traitement des lumières ainsi que des couleurs. Dans l'ensemble, le jeu est bien supérieur au premier, rien à redire. Qui plus est, le travail des lumières dans le reste du jeu a été bien assez poussé pour nous obliger à traverser de nombreux passages avec pour seule compagne notre lampe torche.

Le gameplay, quant à lui, est exactement ce qu'il aurait dû rester dans le 3. Juste ce qu'il faut de rajoutq pour se défendre un minimum, via l'emplacement par télékinésie en récupérant des membres comme des objets. On n'oubliera pas bien sûr l'amélioration du sprint et des mouvements en général de Isaac, le rendant bien plus mobile et agréable à jouer. La variété d'armes est augmentée avec quelques petits nouveaux, et la possibilité de porter des skins d'armure était inévitable, mais reste une feature sympathique !

Le bestiaire de nos chers ennemis se voit lui aussi augmenté, avec notamment l'arrivée de notre plus grand copain et au finish le plus ignoble : le vomisseur ❤️ Une des autres espèces que j'apprécie tout particulièrement sont ces espèces de bêtes qui te fonce dessus et se cache en permanence : un cassage de burnes à tuer, mais on en retire un grand plaisir ❤️ Les rajouts au bestiaire sont donc tous agréables et bien moches comme on les aime.

Dans l'ensemble, je ne pense pouvoir dire que du bien de cet opus, d'une grande qualité et restant à ce jour mon préféré. Il trouve un équilibre entre horreur et action qui me convient parfaitement.

Le-Maitre-Archiviste
9

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le 15 déc. 2020

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