Deadly Premonition est un jeu très complexe à critiquer parce qu'il est difficile à appréhender. On peut le voir comme une immense croute infâme indigne d'une console de septième génération ou bien comme un jeu tellement singulier qui ne dévoilera sa saveur qu'aux joueurs les plus patients. Il y a un peu des deux dans Deadly Premonition. Je mentionne pour commencer que je possède la version "director's cut" sur PS3 qui apparemment arrive à faire moins bien que la version Xbox360 normale sortie auparavant. On a donc droit en vrac à : des bugs de sous titres constant (il est hilarant de voir des "é" au lieu d'un "ç" ce qui donne des phrases comme "Hey viens voir éa par ici"), des musiques inspirées mais répétitives et répétées à outrance, des bugs visuels à la pelle avec un aliasing omniprésent qui donne un cachet ère ps2 mal venu, une conduite de véhicule improbable, des séquences de tirs type Resident Evil 4 mais en bien pire alors que sortie 5 ans auparavant de ce dernier, la liste est longue, très longues et l'énumération est vaine.
Le jeu est rebutant à cause de sa technique indigne, ce qui fera abandonner les moins patients d'entre nous. Il faudra passer les quatre premières heures pour enfin pouvoir apprécier le titre.
L'appréciation commence par l'ambiance du titre très "Twin Peaks" dans l'âme, ici aussi j'évite par commodité la liste des références ou éléments faisant penser à la série de Lynch et Frost, mais c'est certainement l'influence la plus prégnante, avec SIlent Hill dont ils repompent allégrement l'esthétique des décors et des monstres. Ce qui fâche dans Deadly Premonition c'est de sentir le potentiel et les bonnes intentions derrière leur pitoyable mise en place. La ville ouverte permet d'aller parler aux habitants mais de un elle est trop grande pour ce qu'elle propose rendant les trajets trop longs et de deux possède une carte incroyablement complexe puisqu'un dézoom est impossible puis la carte tourne avec le joueur rendant la ville inutilement (et involontairement) labyrinthique. Concernant les habitants nous pouvons les croiser en chemin, à leur travail, ils vaguent à leur occupations ce qui agrandit la cohérence de l'univers. De plus les doublages d'excellentes qualité proposés exclusivement en VO (ce qui est au final assez rare donc un bon point à souligner) permettent au joueur de s'investir dans cette histoire, investissement à contrario amoindri par l'ensemble des animations ridicules qu'elles soient corporelles ou faciales. On s'accroche tout de même au scénario qui est dans l'ensemble assez bien écrit, on arrive à passer outre des mécaniques de gameplay datées, on se surprend au final à se prendre au jeu... Du moins jusqu'à environ une dizaine d'heures de jeu où le désarroi des premières heures refait surfaces, on peste devant des séquences recyclées à outrances, on peste sur un scénario qui décide de s'embarquer dans un grand guignolesque dont je suis peu friand et finit par gâcher le peu auquel on s'accrochait. Jeu à conseiller pour la multitudes de ces idées mais à déconseiller pour leur exécutions lamentables. Les curieux se feront leur avis, les autres ne ratent pas grand chose.

Antichrist
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le 19 août 2017

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