Après un premier volet qui avait reçu un bon accueil de public, EA prolonge sa collaboration avec le label rap new yorkais Def Jam. Etrange partenariat dont on pouvait se demander sur quoi il déboucherait... Et c'est finalement un jeu de baston bourrin et décomplexé qui fait irruption sur nos consoles en juin 2003 sous le nom de « Def Jam Vendetta ». Un an plus tard, le petit frère annonce son arrivée avec le titre évocateur de « Fight for New York »...

Protect ya neck !
Si vous avez toujours rêvé de latter la tronche de Sean Paul à coup de Tim Boots, d'exploser les burnes de Flavor Flav à coups de poings ou tout autre fantasme de violence sur la personne d'un rappeur, ce jeu est fait pour vous. No doubt. Un nombre incroyable d'artistes principalement rap et ragga (même si on croise quelques personnages créés pour l'occasion, Carmen Electra ou Danny Trejo le grand Mexicain baraqué de « Une nuit en enfer »), issus de tous les styles : de Method Man et Redman à Dub-C et Mack 10, de David Banner et Bone Crusher à Freeway et Fat Joe, de Sean Paul et Elephant Man à Lil' Kim et Flavor Flav, il y en a clairement pour tous les goûts ! Le nombre de personnages disponibles est incroyable et tous bénéficient (à l'exception de Carmen Electra et Chris Judge, le Teal'c de Stargate SG-1) d'une modélisation bluffante de réalisme.
Les arènes ont également bénéficié d'un soin particulier, que ce soit dans les bars où le public vous bottera le cul pour que vous retourniez casser des dents (ou vous retiendra pendant que votre adversaire vous défonce les cotes), les rings ou les cages (aaaaah le doux bruit d'une mâchoire raclée sur un grillage).
A chaque fois, c'est dans une ambiance survoltée et après une petite introduction où chaque protagoniste menace ses adversaires que vous rentrer dans le vif de l'action. L'immersion est immédiate !

Plein ta gueule pour plein de ronds...
Reprenant le principe des jeux d'ultimate fighting sortis sur Dreamcast et PS2, DJFFNY a fait le pari de la violence brute pour attirer à lui un maximum de joueurs. Ici, pas de combinaison compliquée pour déclencher un coup dévastateur, le gameplay est réduit au minimum syndical : un coup de point, un coup de pied, un « grab », une esquive. Ajouter juste à cela une garde et un coup puissant et vous avez le panel des coups possible au premier abord. On oublie les quarts de cercle ou les enchaînements de directions et de boutons à la Tekken, ici on bourrine à tous les étages.
Si le jeu se limitait à prendre deux rappeurs, à les mettre sur un ring et à attendre qu'il se mette des bourre-pifs, il n'y aurait pas de quoi vermifuger un abribus. Fort heureusement, EA Sports Big a eu l'intelligence de mettre à la disposition des joueurs un panel incroyable de coups tous plus sadiques les uns que les autres. Coup de tronche, lattage de valseuses, brise reins, piétinement... Ça fait mal et c'est ça qui est bien ! A chaque coup porté, on ressent parfaitement la puissance et malgré les heures passées dessus, on continue à souffrir pour les personnages pourtant virtuels qu'on torture.
Les rings sont d'une importance cruciale lors des combats. En effet, dans « Fight For New York », il ne suffit pas de vider la barre de vie de son adversaire : il faut l'emmener dans une zone rouge à la durée limitée et lui porter un coup fatal. Le combat peut donc durer quelques secondes si vous enchaînez bien ou de longues minutes si vous avez affaire à une résistance farouche. Pour mettre KO, plusieurs solutions : déclencher ce qu'on appelle communément une « patate atomique » (en combinant le bouton L avec un bouton de coup), utiliser une des armes que le public ne manquera pas de vous donner (balais, bouteille, barre de fer, clé anglaise), prendre le mur comme partenaire de jeu ou encore, raffinement suprême, déclencher un « Blazin' ».

Fatality !
Le « Blazin' », c'est le combo suprême que vous pourrez déclencher une fois la barre appropriée remplie. Il vous suffira ensuite d'attraper celui à qui vous avez le plus envie de faire du mal (c'est bon le sadisme) et de faire la manipulation appropriée (concrètement, choisir une direction avec le stick analogique droit... enfantin). Et là, c'est un déluge de violence qui s'abat sur votre pauvre victime, une violence qui, comble de l'élégance, fait preuve d'une imagination incroyable.
Chaque personnage a son blazin' propre et souvent en rapport avec sa personnalité. Dub-C pour ne citer que lui, entame un c-walk endiablé avant de venir planter ses doigts formant le « W » de la west coast dans les yeux de son infortuné souffre-douleur. La classe.

In the club...
Autre bonne idée à mettre à l'actif d'EA Sports Big, le mode « Story ». Vous pourrez créer votre personnage en choisissant sa taille, sa corpulence, sa couleur de peau, d'yeux, la forme de son nez, de sa bouche mais aussi sa voix (libre à vous de lui mettre une voix d'eunuque si cela vous chante). Une fois un style de combat choisi (combat de rue, catch, kick boxing, soumission ou arts martiaux), vous rentrerez vraiment dans l'univers de « Def Jam Fight For New York ».
En gros, la Grosse Pomme est le théâtre d'une guerre des gangs entre D-Mob (Chris Judge) et Crow (Snoop Dogg) pour la domination des boites de nuit. Le territoire se gagne à coup de bastons et pour le moment, celui que vous décidez d'aider (D-Mob) n'est pas en position de force. Avant de vraiment l'aider à reconquérir NYC, il vous faudra gagner la confiance de ses plus proches associés qui ne manqueront pas de vous asticoter (Sticky Fingaz en tête). Heureusement, vous pourrez compter sur le soutien de Blaze (Method Man) pour vous intégrer.
Le scénario, sans être super original, tient la route et réserve quelques surprises plus amusantes que je vous laisse découvrir par vous-même. Sachez que vous aurez souvent à en découdre avec Busta Rhymes et qu'il sera très jaloux de votre caisse ! Les combats sont bien scénarisés (par exemple, de l'un d'eux découlera le choix de votre copine) et servent le plus souvent l'histoire. Dommage que ce mode story soit si court : à peine 5h de jeu et vous aurez débloqué 100% des objectifs.

Joue à la Barbie rappeur...
Au fur et à mesure de votre avancée dans ce mode, grâce à l'expérience gagnée, vous pourrez booster (c'est même plus que pouvoir, c'est devoir) les caractéristiques de votre personnage : endurance, puissance, santé, résistance, il vous faudra faire des choix en fonction du style de combat attribué au préalable. Vous pourrez également lui faire apprendre jusqu'à deux autres techniques martiales et ainsi devenir une véritable arme vivante.
Au départ, un seul blazin' est à votre disposition mais bien vite, après quelques combats remportés, de nouveaux seront disponibles (contre des points d'XP) dans la salle d'entraînement. C'est l'occasion de voir les merveilles de sadisme dont ont fait preuve les développeurs... Sachez que vous pourrez en attribuer 4 en même temps, à choisir pendant le combat.

Outre le talent sur le ring, si vous voulez vous faire respecter, il va falloir avoir la classe. Ouais ma gueule. Et pour ça, rien de tel qu'aller flamber ses gains dans les boutiques. Au barbershop, on s'occupera de vos cheveux et de votre barbe, le tatoueur vous transformera en bande dessinée humaine et le joaillier vous réservera ses plus beaux bling-bling (boucles d'oreilles, montres et évidemment chaînes en or – si vous êtes fan de l'aigle en or de Ghostface Killah, sachez qu'il le porte pendant le jeu). Ensuite, passez à la boutique de fringues pour remplir votre garde robe : G made in Cali, business man respectable ou bboy made in NYC, tous les styles sont possibles. Parfois, les sapes sont d'un esthétisme douteux mais le wanna be Châtelet-man sera content de retrouver des marques connues.

Come and get me, motherfucker !
Si le mode solo s'avère un chouya court (n'hésitez pas à monter la difficulté), les modes multijoueurs allongent nettement la durée de vie du titre. Le principal intérêt se situe dans la possibilité de jouer à quatre les uns contre les autres ou en équipe. Déjà que c'est particulièrement jouissif de cogner sur l'ordinateur, imaginez ce que ça peut donner avec trois potes !
Outre les modes « One on One », « Team » et « Free for all » (disponibles en 3 modes : règles normales, vote du public – votre charisme et votre style sont pris en compte – et « pas de soumissions »), vous pourrez vous affrontez dans des modes particuliers : « Window Match » où vous ne pourrez battre votre adversaire qu'en lui faisant traverser la fenêtre, « Subway » où il faudra qu'il passe entre les railles et les roues du métro, « Demolition Match » où il est indispensable que vous envoyer l'autre dans un pare-brise de bagnole, « Inferno match » avec ses flammes en guise de ring, « Cage match » et son enceinte réduite (claquer une porte en fer sur la tronche de son pote, un régal) et « Ring out ». Des gadgets certes, mais cruellement fun !
Au passage, il vous faudra jouer un peu à plusieurs si vous voulez débloquer tous les personnages du jeu (ou alors faire un grand schelem en mode story) : des points sont attribués à chaque fin de combat, points qui pourront être échangés contre des combattants ou des arènes.

Let's get dirty !
Pour un jeu estampillé Def Jam (mythique label rap), la B.O. s'avère un peu décevante, toutes proportions gardées. Ce n'est pas tant le nombre, honorable, qui pose problème mais peut être le choix des titres : ça manque parfois un peu de gros hits et les morceaux les plus sympas ne seront pas toujours diffusés pendant les combats mais seulement dans le menu...
Mais un jeu qui a dans sa sélection « Pistolgrip-Pump » du Californien Volume 10 (Project Blooooooowed !!!) ne peut être foncièrement mauvais ! Sachez tout de même qu'on retrouve dans le tracklisting Busta Rhymes, Redman & Method Man, CNN, LL Cool J (« Mama said knock you out » yeah !), Xzibit, Outkast, Big Daddy Kane, Pastor Troy, Freeway, Ice-T, Fat Joe, Ultramagnetic MCs, Public Enemy, Sticky Fingaz ou encore Joe Budden.

Mama said knock you ouuuuuuuuuuuuuuuut !
En bref, si vous aimez le rap (ou pas d'ailleurs), la violence gratuite, les gameplays simples mais efficaces, les affrontements rugueux et viriles et vous retrouver avec une bande de potes pour vous foutre sur la gueule, Def Jam Figh For New York est tout bonnement indispensable. Bigrement convivial, il sait parfaitement se faire rappeler à votre mémoire alors que vous auriez juré en avoir fait le tour.
Et puisqu'en plus, il est graphiquement de toute beauuuuuuuuté, il serait vraiment dommage de passer à coté ! Décidemment, EA Sports Big brille à chacune de ses sorties, chapeau bas !
NicoBax
8
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Créée

le 1 nov. 2010

Critique lue 1.3K fois

7 j'aime

NicoBax

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