Un troisième épisode inespéré et à la hauteur des attentes

Troisième épisode de la série Deus Ex, Human Revolution est en fait une préquelle qui introduit en quelque sorte les deux 1er épisodes sortis respectivement en 2000 et 2003 (déjà ! ).

Pour rappel Deus Ex est un FPS/RPG basé dans un univers cyberpunk d'anticipation avec pour thème les traditionnels thèmes que les nouvelles technologies, le hacking, la cybernétique, le cuir noir (et les lunettes noires), le capitalisme décadent (tiens tiens) , la théorie du complot et autres conspirations lié aux Puissants.

Après un premier épisode quasi-parfait mais au succès public mitigé, un deuxième épisode pour consoleux scandaleusement simplifié mais au scénario heureusement dans la lignée du 1er, un troisième épisode était inespéré même s'il a fallut attendre 8 ans. Bon alors huit ans pour rien ?

Tout d'abord entre temps, Ion Storm (Thief 3, Daikatana) a fermé et Warren Spector le lead director est parti chez Disney (pourquoi pas). C'est une nouvelle équipe, Eidos Montréal, qui s'occupe du projet. On pouvait craindre du pire vu le manque d'expérience mais il n'en est rien, le développeur québécois a semble-t-il eu les moyens financiers et la liberté artistique nécessaire.

Autant le dire tout de suite, j'étais très sceptique sur les premiers trailers de gameplay qui montraient certaines actions de jeu à la troisième personne, façon console et certaines cinématiques un brin pompeuse, qui augurait un scénario trop grand public. Il n'en est rien ! Eidos Montréal a eu très bon goût de s'inspirer du premier épisode.

Gameplay.On retrouve la liberté d'action, c'est dire le choix de passer par tel ou tel chemin pour accomplir son objectif avec ses avantages et ses inconvénients selon qu'on préfèrera la manière forte (on tue tout le monde) ou la manière douce (on assomme, on endort ou on évite). Comme dans le premier on peut faire évoluer les caractéristiques en gagnant de l'expérience en accomplissant les missions ou des actions spécifiques. De nouvelles compétences peuvent être débloquées par ce biais sachant que l'on oriente son personnage comme l'on préfère façon Rambo ou bien Léon. Le jeu incorpore un système de couverture à la Gears of War (le jeu passe à la troisième personne) qui passe finalement très bien mais est moins réaliste que le système à l'ancienne. Comme tout bon RPG, le personnage a un inventaire limité. Concernant la santé, Eidos Montréal a choisi la facilité en mettant une barre de vie qui se recharge toute seule, nul ! On peut toutefois allongé sa barre de vie en consommant des produits aux propriétés anti-douleurs (picole, analgésiques). Le piratage d'ordinateurs et de digicode sont aussi là ! Tout est quasiment piratable, sympa ! Le système ajoute une sorte de petit jeu de rapidité pas très réussi toutefois, pas facile à comprendre au début.

Durée de vie. Le jeu est assez long (une trentaine d'heures pour tout faire), il a aussi des missions facultatives assez poussées sans oublier ces petits passages secrets à découvrir grâce à vos compétences spéciales. La difficulté est bien gérée et le jeu n'est pas trop dirigiste si l'on enlève les marqueurs de quêtes.

Scénario. On incarne Adam Jensen, ex-flic, responsable de la sécurité d'une société d'implants cybernétiques (augmentations). Suite à une attaque terroriste, sa copine, éminente chercheuse est prétentue morte et lui est grièvement blessée. Des implants cybernétiques vont lui être greffés. Rétabli, Jensen va enquêter sur l'identité de ces terroristes pour celà on visitera Detroit, Shanghai, Montréal, Singapour .... La tradition est sauve, Human Revolution est dans la lignée de ses prédécesseurs. Bien que le jeu mette du temps à démarrer, la suite est vraiment à la hauteur : les thèmes sont matures, avec les classiques réflexions philosophiques sur la technologie dans la société (cybernétique), le pouvoir secret (franc-maçons, illuminati, groupe Bilderberg) et le contrôle des médias / pouvoir. Le terrorisme est aussi traité d'une façon anti-manichéenne. Le scénario ne déçoit pas, même celui-ci est un peu plus convenu que les précédents Deus Ex.

Technique. Deus Ex : Human Revolution n'est pas une bombe graphique ! Graphiquement, le jeu est pauvre avec des textures moches et une modélisation du décor un peu cubique façon Quake 3. Pas terrible d'autant que le jeu est gourmand et ramera de petites config en direct X 11. Pour l'anecdote les Deus Ex ont toujours été mauvais dans le domaine :? . Heureusement le character design sauve le reste bien que la charte graphique soit plus proche du film Blade Runner (cyber-renaissance) que de Matrix (c'est à dire une image jaune genre crépuscule alors que les deux premiers étaient plus sombres à l'image bleutée). Je préférais les vestes en cuir à la mode vintage. Chacun ses goûts.

Conclusion. Deus Ex 3 est un jeu inespéré comme quoi le succès critique finit parfois par être récompensé. Le jeu n'est pas decevant bien que certains partis pris modernes gâche un peu le spectacle pour faire aux jeunes générations. J'ai vraiment apprécié le travail de fond, la liberté artistique du jeu. Vivement la suite.

Les +
- Scénario
- Gameplay qui se rapproche du 1
- Durée de vie convenable
- L'univers de Deus Ex respecté, plein de clins d'oeil
- On espérait pas voir un 3, réussi de surcroit.
- Trouvable pour quelques € sur le net

Les -
- Techniquement raté, daté
- La VF nulle (à jouer en VO)
- Partis pris modernes
- Certains décors répétitifs ou vides, textures réutilisées trop souvent
- Installation sur Steam obligatoire