En tout ce sont plus 11 années qui séparent le chef d'œuvre d'Ion Storm, et son petit frère venu tout droit de Montréal : Deus Ex Human Revolution. Entre temps il y a eu le très controversé Invisible War, qui n'était pas si mauvais que ça, mais qui avait pour tort d'être beaucoup plus orienté vers les consoles que son ainé, ce qui explique la petite taille des pièces, la quasi absence de passages secondaire ou encore l'aspect Rpg très pauvre et l'interface peu claire, tout ces défauts sont principalement du aux manques de mémoires sur les machines de l'époque, et à la non-ergonomie des manettes, mais Invisible War possédait un scénario riche et complexe que peu de jeux ont su égaler . Cette « erreur » de parcours dans la série Deus Ex montre déjà l'orientation vers les consoles qui se faisait de plus en plus à l'époque, signe d'une baisse des productions Pc qui sera confirmée quelques années plus tard avec l'arrivée des consoles nouvelles-générations.
Aujourd'hui avec le vieillissement des consoles (entre autres choses), les productions Pc reviennent sur le devant de la scène, et c'est justement de la version Pc de ce troisième Deus Ex dont je vais vous parler (attention risque de Spoiler).

Deus Ex: Human Revolution ce déroule 25ans avant le premier opus, en 2027, une époque marquée par des évolutions majeurs, aussi bien scientifiques qu'intellectuelles, dans ce contexte de « Cyber-Renaissance » les méga-corporations se livrent une lutte sans merci, des associations essayent d'empêcher l'avènement de la cybernétique et du transhumanisme, le terrorisme gangrène la société, des conflits géopolitiques éclatent ... Tout cela cache bien-entendu un complot beaucoup plus grand, pour le contrôle absolu du monde. Dans cette dystopie vous incarnez un ancien membre du Swat, nouvellement converti en agent de sécurité pour Sarif Industrie (spécialisée dans les implants cybernétiques) : Adam Jensen. Suite à une attaque terroriste contre cette société, Adam se voit contraint de devenir un cyborg, et aura pour quête de retrouver les coupables et venger sa femme morte*dans l'attaque, bien-sur il découvrira un complot qu'il devra arrêter afin de préserver la liberté. Voila le synopsis d'Human Revolution, le scénario étant assez complexe pour vous triturer les méninges pendant quelques heures, mais la fin est très décevante car trop banale et convenue, signe certains du manque d'ambition qu'a la trame principale,
Pour ce qui est de la cohérence, elle est bonne si on ferme les yeux sur les 2/3 détailles, par exemple un ennemi endormi est considéré comme mort, et on ne le reverra plus, l'IA qui ne remarque pas les armes au sol, ou des soucis dans le déroulement de certains dialogues ; qui semble ne pas coïncider avec nos actes et le caractère du personnage, pour faire simple Adam est une assistante sociale qui peut dissuader tout le monde. Sinon le monde est vivant, il y a toujours des gens qui parle, l'univers reste non-manichéen et, contrairement à certains jeux, il n'est pas bateau.

Au niveau du gameplay il n'y a rien à redire, Deus Ex 3 tient ses promesses et reste le digne successeur de Deus Ex 1, et c'est en partie grâce à l'écoute d'Eidos Montréal à l'égard des fans de Deus Ex, chose qui devient rare. On peut ainsi désactiver toutes les options d'assistance, tels que les halos jaunes, le rangement automatique de l'inventaire ou encore le point d'objectif, rendant le jeu bien plus intéressant. Le gameplay arrive à faire le compromis d'être ouvert à tous les publics, que vous soyez un agent/tueur silencieux, un soldat belliqueux, un diplomate aguerri, un sniper Russe ou encore un dangereux hacker, vous avez le choix d'aborder chaque situation de la manière qui vous convient. Le Level Design aidant en grande partie à cette diversité, les Hub (monde ouvert) sont grands et proposent différentes approches : Par les toits, les égouts, les grilles d'aération (qui sont souvent la « solution miracle », ce qui est dommage), les portes dérobées ... Les salles sont biens agencées, proposant beaucoup de couverture et de passage pour esquiver les ennemis, on regrettera tout de même de ne pas retrouver des niveaux de la taille de la Statut de la Liberté. La vue Tps qui semblait être de l'hérésie à l'E3 est finalement très bien intégrée, même si elle gène légèrement l'immersion. Les mini-jeux de persuasion et de hacking sont très bien amenés et intéressants, malgré une certaine redondance et facilitée vers la fin. L'équilibre entre investigation, cinématique, exploration et action est très bon, sans oublier les mails ou les journaux très intéressants et plaisants à lire.
Malgré cette grande diversité dans la résolution des problèmes, il y a un défaut majeur : Les Boss.
Au cours du jeu vous aurez à affronter 4 Boss, le souci c'est que contrairement à Metal Gear Solid les Boss ne possèdent aucunes histoires ou personnalités, et ne propose aucune alternative, mis à part la violence. Paradoxalement le jeu nous oblige à employer la force, ce qui se révèle problématique quand vous jouez en infiltration non-létale en mode Deus Ex (difficulté maximal). Ces combats étant au final d'une inutilité sans nom.

Le jeu est un exemple en termes de direction artistique, on ressent la touche de la Cyber-Renaissances, les décors fourmillent de détailles, on peut voir le célèbre tableau de Rembrandt : « Leçon d'anatomie du docteur Tulp », le monde est vivant et en perpétuel changement ... Les niveaux ont un aspect MGS, avec beaucoup d'entrepôt, de bureaux ... Les Boss entre les phases d'infiltration, le héros qui ressemble (un peu) à Snake, la vue Tps, le radar et les caméras prêtent au jeu un coté Metal Gear Solid. Il y a aussi beaucoup de référence à d'autres œuvre comme : Ghost in the Shell, RoboCop, Matrix, Asimov ... Les hub sont magnifiques (surtout Hengsha), poussant à l'exploration et à se balader pour se détendre.
Mais si la direction artistique est bonne, les graphismes le sont moins. Tout d'abord le jeu aime les baisses de framerate et l'aliasing, les textures sont plutôt pauvres, la synchronisation labiale et pas tip-top, tout comme le faciès des personnages qui manque cruellement d'expressions. Sans oublier ce filtre jaune pisse qui demandera certainement un temps d'adaptation (on aime ou on aime pas), avoir un jeu en Black&Gold : « Oui », mais là c'est du 75% Jaune et 25% Black.

Pour ce qui est de la durée de vie, elle est très bonne 25h pour une première partie, sans oublier la bonne rejouabilité du titre, avec des quêtes annexes et les différentes approches, on aurait tout de même aimé un 3eme Hub ..... Peut-être en Dlc =P
La B-O fait bien son boulot, des compositions bien orchestrées, la Vo est excellente (Elias Toufexis double Adam) les voix sont charismatiques et l'intonation et là, pour ceux qui est des bruitages ils sont de très bonne facture et colle parfaitement à l'ambiance.

Deus Ex : Human Revolution n'est pas le Deus Ex que tout le monde attendait, son scénario n'est pas parfait, son gameplay est maitrisé mais souffre de quelques tares et l'immersion n'est pas toujours au rendez-vous. Mais il n'en reste pas moins un très bon Deus Ex, et se positionne entre Deus Ex 1 et Invisible War. Sans doute l'un des meilleurs jeux de l'année avec The Witcher 2 et Xenoblade Chronicles !
Alch1mist
8
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le 1 sept. 2011

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