Player Divided.

DX:MD n'est quand même pas si dégueulasse. Plus beau que son prédécesseur, même. Gameplay dans la même lignée, quelque peu ajusté : des nouvelles augmentations plutôt fofolles, une I.A. tout juste un peu moins conne — même en mode Difficile, vous ne serez pas challengé —, système d'XP moins injuste pour les joueurs orientés “tuez-les tous” et qui donne leurs points bien mérités à ceux qui cherchent les codes et les mots de passe. Dans l'ensemble, on s'amuse bien.

Mais, hélas, le tout n'a pas l'air très optimisé : malgré une rig plus que convenable, j'ai eu droit à des graphismes clignotants, quelques bugs de texture, des temps de chargement affolants entre les deux morceaux de Prague (entre lesquels il faut beaucoup se déplacer, n'empêche). À cela, on rajoute : du contenu coupé pour être vendu en DLC ou en bonus de précommande, des microtransactions ridicules (pas invasives, c'est déjà ça — encore que j'espérais avoir des outfits débloqubles in-game, mais en fait non…).

Un jeu ne peut plus se suffire à lui-même ? C'est depuis que les producteurs ne sont plus contraints par le format CD ou ça datait d'avant ?

Le point le plus énervant est sans doute l'histoire qui n'a pas l'air finie — ou qui ressemble à une grosse sous-intrigue au service d'une intrigue principale qu'on ne voit jamais ni commencer ni terminer. L'histoire de Jensen est complétement laissée de côté, la Side Mission 03 ne donne aucune réponse (alors qu'elle court sur toute la durée du jeu !), juste d'énormes questions. Le joueur peut spéculer sur les maigres informations qu'il obtient, il peut aussi acheter les romans Deus Ex ! [Gros, gros soupir.] Joueur qui, d'ailleurs, explosera de frustration en regardant Jensen être complètement stupide parce que le "décalage de connaissances" du joueur et du personnage est mal géré : c'est bien normal que le joueur en sache plus que Jensen, ça nous permet de nous inquiéter pour lui, d'augmenter la tension, tout ça. Sauf qu'ici, il y a vraiment des moments où Jensen est complètement idiot et aveugle.

Le jeu n'est sans doute pas si court, en fait, mais la mauvaise gestion de la narration, des mystères et du rythme fait qu'on a cette forte impression. Je me souviens bien des moments forts de DX:HR, qui sont souvent liés à des révélations, alors que dans DX:MD, à part la conversation avec Talos Rucker, j'ai beaucoup de mal à me rappeler où étaient les "boss" (en vrai, y a qu'un seul boss de tout le jeu pour la trame principale…) et les révélations. C'est bien dommage.