Louange ma clairvoyance

Doki Doki Literature Club!, c'est un pari. Le pari de miser une grosse partie de son intérêt sur le changement de ton soudain survenant vers la moitié de sa durée de vie, mais qui n'est une surprise pour personne n'ayant lu les tags associés au jeu présents sur la page demandant de confirmer son âge, au lancement du jeu ou même sur la page Steam. Du coup, pour moi, c'est un peu tombé à l'eau. Je m'y attendais, je le savais, et ça n'a pas manqué.

Après, si je critique l'effet de surprise raté, ce n'est pas tant parce que les avertissements sont présents (ils doivent l'être et c'est très bien ainsi), mais car le jeu n'a pas réussi à me les faire oublier. J'ai attendu le moment choquant sans réussir à me sortir cette idée de la tête et il est arrivé. Les péripéties qui suivent ne sont pas beaucoup plus inspirées même si la mise en scène est intéressante pour un jeu du genre. Et il faut tout de même admettre que les dialogues avec les personnages se lisent sans difficulté et avec intérêt tout de même.

Le jeu poursuit ensuite sa route jusqu'à une phase que je nommerai désormais "louange ma clairvoyance", avec des mots un peu pompeux pour bien souligner le truc. Cette phase, elle est présente dans d'autres jeux comme SUPERHOT, Pony Island ou Stanley Parable, avec une place plus ou moins importante. Elle consiste à pointer le fait que l'on est enfermé dans un jeu, que nos actions sont donc limitées et que c'est très subversif de le pointer du doigt au sein même de ce jeu. Eh bien moi, ça m'énerve. Ça m'énerve que le jeu vidéo se cantonne à ce genre de plot vu et revu, mal écrit de surcroît et que tout le monde crie au génie. Est-ce que nos standards sont si bas ? Est-ce que le jeu vidéo ne mérite pas mieux qu'un brouillon de scénario ?

Alors même si j'ai tenu bon tout le long du jeu, je ne lui donnerai qu'un 6 de frustration et garderai cette amère sensation que, quand même, le jeu me prend un peu pour une conne.

Edit : bon, j'ai éludé quelques bonnes idées, je l'admets. Spoil pour la suite. On notera tout de même la manipulation des fichiers du jeu à faire soi-même, le reboot du jeu avec comme postulat que certains personnages n'ont jamais existé, etc.