Avec Dragon Age : The Awakening, on avait une amorce du changement qu'allait avoir Dragon Age, à savoir un ennemi moins flagrant (bon, là on sait que c'est la matriarche, mais l'Architecte est-il allié ou ennemi?) et des complots dans lesquels se retrouve impliqué, bien malgré lui, notre héros.
On retrouve également cette évolution dans les romans de David Gaider : si le "trône volé" est très classique avec un jeune roi déchu qui veut récupérer son trône, "The Calling" nous plonge dans un complot auquel on ne s'attend vraiment pas ourdis par plusieurs groupes, dont l'Architecte qui se fait lui aussi avoir...
Avec Dragon Age 2 et le roman "Asunder", David Gaider poursuit son évolution et on arrête peu ou prou l'aspect "quête épique où on doit tuer un grand méchant et sauver le monde", pour adopter le profil du "héros plus ou moins malgré lui, embarqué dans des événements qui le dépassent et où il est difficile de discerner le bon grain de l'ivraie".
Pour avoir suivi cette évolution de bout en bout, je doit avouer apprécier ce tournant qui nous fait passer d'un scénario somme toute classique à quelque chose de plus sombre, peut-être moins épique, mais plus prenant aussi.
Dragon Age 2 fait parti de cette évolution et pose des bases pour la suite, en cela j'apprécie grandement ce jeu.
En revanche, comme beaucoup le souligne la réalisation est déplorable.
Que les combats soient plus simples / plus fouillis, je m'en fiche un peu, je suis de ceux qui jouent pour le scénario et qui du coup met le jeu en facile pour passer plus rapidement ces histoires (même si j'avoue, que rendre les combats un temps soit peut intéressant aide à mieux les apprécier et moins les voir comme une perte de temps). Cela dit je peut tout de même comprendre qu'on reproche ce point de gameplay.
Il y a ensuite l'impression de bâclage : cartes identiques dans des endroits différents, dernier acte extrêmement court, une quête secondaire pas finie (qui a finalement été enlevée puis remise avec des patchs), diminution des choix de dialogues...
La rejouabilité est également très limitée, une fois qu'on a fait 3 parties on a vue 90% de toutes les choses qu'il est possible de voir dans le jeu (une partie pro-mage, une pro-templier, une où on essaie de rester neutre), à la différence d'un Dragon Age : Origins où chaque choix de race/classe/introduction entraîne son lot de changements qui rendent chaque partie différentes.
Pire encore, le premier acte, long, sans grand intérêt et identique quel que soit le perso qu'on fait, y fait réfléchir à deux fois avant de lancer une partie : "ai-je vraiment envie de repasser par tout ça avant d'avoir quelque-chose d'intéressant ?".
Je trouve extrêmement dommage que le pré-acte 1 ne soit pas un peu plus étoffé, tout en réduisant ce dit acte 1. En effet, on sait qu'Hawke intègre une organisation plus ou moins criminelle pour avoir son laisser-passer pour Kirkwall... Mais on ne sait absolument rien de ce qu'il y faisait ! On revoit ces employeurs à quelques reprises, mais si Hawke les connait, nous, joueurs, on ne les connait pas et du coup on en a rien à faire.
Malgré ces gros défauts, j'ai quand même adoré l'expérience Dragon Age 2, grâce au scénario global original et novateur (en gros si on passe outre l'acte 1), grâce à cet univers qui s'étoffe et s'assombris, grâce à la beauté de Kirkwall (malheureusement trop découpé), grâce aux compagnons certes parfois un peu stéréotypés mais qu'on retiens (j'ai tendance à oublier l'elfe et la naine d'Awakening tellement elles sont creuses)... en gros grâce à plein de chose.
J'aime, mais je comprends qu'on puisse lui reprocher des choses, notamment si on n'apprécie pas de ne pas être le héros qui sauve le monde, mais juste un brave type embarqué dans des emmerdes noires.