Dragon Age: Inquisition
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Dragon Age: Inquisition

Jeu de BioWare Corp et Electronic Arts (2014PlayStation 4)

Troisième opus de la saga Dragon Age, Inquisition vous propose, non pas d'envoyer des femmes innocentes au bûché, mais de prendre la tête de cette organisation (qui n'a rien à voir avec les extrémistes religieux du moyen-âge) et de l'aider à sauver le monde, rien que ça!


Et oui, lorsqu'une brèche est apparue dans le ciel de Thédas, c'est l'apocalypse qui a eu lieu. Des milliers de morts et bien des questions, dans un monde déjà en proie aux conflits et à l'instabilité.
Aussi, c'est VOUS, seule personne à avoir assisté au déluge et à y avoir survécu, qu'il appartiendra de prendre la tête de l'organisation et de parvenir à pacifier ce monde au bord du gouffre, autant menacé par la guerre civile que par les immondices qui se sont échappées de la brèche. Et qui sait, il se pourrait que certains cherchent à profiter du chaos ambiant pour nourrir leurs ambitions....


Nous voilà donc partie pour explorer un monde au bord de l'anarchie. Et autant vous le dire, vous allez en voir du pays! En effet, niveau map, il y a de quoi faire, même si le jeu n'est qu'un semi open world. Et c'est l'une des grandes forces du jeu: la richesse de ses environnements. C'est à la fois varié tout en restant cohérent. La découverte de nouvelles contrées est une des raisons pour lesquelles on ne s'ennuie que rarement dans Dragon Age Inquisition.
Et il fallait bien ça pour maintenir l'intérêt du joueur sur des dizaines d'heures. Car oui, comme bien des RPG, le soft de BioWare va vous demander du temps, non seulement pour entrer de plein pied dans l'histoire, et plus encore pour en voir le bout. Comptez une cinquantaine d'heures si vous allez vite, facilement le double si vous voulez explorer le jeu à fond.
Mais quoiqu'il en soit, pour pouvoir progresser dans l'histoire et pour faire évoluer ses personnages, il est forcément nécessaire à un moment ou un autre, de prendre le temps de faire de l'exploration et quelques basses besognes, qui s’avéreront bien vite chronophage...


L'univers de DAI rappellera inévitablement Game of Thrones et Lord of the Rings: des nains, des elfes, des géants, des dragons, des morts vivants, avec un savant mélange de noms anglo-saxons, germaniques mais aussi, parfois, largement inspirés de la littérature heroic fantasy.
De même, les intrigues politiques, au cœur du jeu, font également penser à GOT.
A ce propos, on ne pourra que souligner le travail d'écriture des scénaristes, tant l'Histoire du monde de Thédas a été développée, notamment à travers une foule de lectures non obligatoires qu'on retrouve disséminées dans le jeu. Si beaucoup de joueurs risquent de se sentir submergés par le flot d'informations, les plus passionnés auront en revanche, matière à creuser leur connaissance à propos des différentes races, religions, personnages et événements qui ont forgé ce monde.
L'univers du jeu est donc, à défaut d'être réellement original, incontestablement travaillé.


Côté personnages, notons dans un premier temps que votre héros est entièrement "customisable", libre à vous de lui donner les traits qui vous passeront par la tête. Attention quand même, car après, vous allez voyager ensemble pendant un bon bout de temps, donc mieux vaut y réfléchir à deux fois avant de créer un personnage trop loufoque.
Plus généralement, les nombreux personnages que vous croiserez dans le jeu son plutôt réussis. Que ce soit les PNJ de chaque camps ou les alliés qui rejoindront progressivement votre cause (et que vous pourrez contrôler), la plupart ont suffisamment de charisme et de choses à dire pour s'avérer intéressants...à l'exception notable du "grand méchant" du jeu, plutôt raté il faut bien le dire.


Techniquement, le jeu inspire différents sentiments. On l'a dit, les paysages sont vraiment sympas. Par contre, difficile de ne pas évoquer certains bugs, le manque de finesse de certaines textures ou la profondeur de champs pas toujours fantastique.
De même, l'IA reste très inégale. Si certains boss s'avèrent plutôt malins, beaucoup d'ennemis lambda n'ont, en revanche, pas inventé l'eau chaude.


Mais là où le bas blesse finalement, c'est surtout au niveau des combats, ce qui pour un RPG, n'est quand même pas anodin.
S'ils ne sont pas désagréables en soi, ils ont surtout le tort d'être assez limités et redondants. Alors bien sûr, l'approche sera très différente en fonction que vous contrôliez un mage ou un guerrier, mais vous ferez vite le tour de leurs possibilités. Evidemment, il est toujours sympathique d'essayer une nouvelle arme ou un nouveau sort, mais le soufflet retombe vite et vous retrouverez rapidement à "bourriner" sans trop réfléchir. Seuls quelques rares combats contre des adversaires vraiment coriaces (notamment les dragons), vous obligeront à être un peu plus fins dans votre approche. La majorité des combats reste néanmoins assez basique et vous serviront avant tout à engranger des points d'EXP. Certes, il existe une "vue tactique" qui permet de planifier ses attaques, mais elle est peu intuitive et au final, nullement indispensable.
Il est d'ailleurs décevant de constater que vous aurez beau passer du temps à pacifier une région, à castagner à tout va et à installer des campements à droite ou à gauche, la plupart du temps, c'est comme si vous n'aviez rien fait puisque les "méchants" continueront d'arpenter en toute décontraction les secteurs que vous pensiez avoir nettoyé...


Dragon Age Inquisition est un jeu d'une incontestable richesse et on peine à imaginer le travail des équipes de BioWare.
Avec ses musiques enchanteresses, digne des grands films du genre, et ses paysages majestueux, le jeu en fera rêver plus d'un.
Doté d'une intrigue réellement intéressante (sur laquelle vos choix auront de vraies incidences) mais peut-être parfois difficile à suivre, le jeu vous tiendra des dizaines d'heures en haleine sans que le plaisir ne se perde à un moment ou un autre.
Néanmoins, on ne saurait éluder des combats souvent peu intéressants et répétitifs. Les bugs ne sont pas rares non plus et le jeu se montre parfois décevant techniquement (grimpez sur votre fidèle destrier et vos compagnons disparaîtront immédiatement des radars). Il n'est pas rare non plus que des missions motivantes sur le papier, n'aboutissent pas à grand chose, la fin du jeu en est la parfaite illustration.
Qu'à cela ne tienne, l'univers de DAI et ses personnages s'avèrent attachants, ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'on passera des mois en leur compagnie sans broncher. Et pour ceux qui n'en auraient pas encore assez, plusieurs DLC sont sortis depuis.

billyjoe
7
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le 18 déc. 2018

Critique lue 91 fois

Billy Joe

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