Les sirènes de la sandbox-mania

Dragon Age a eu la lourde tâche de succéder aux célèbres RPG développés sous licence D&D : Les Royaumes oubliés : Neverwinter Night, Baldur's Gate ou encore Icewind Dales. Il y a dix ans, Bioware a donc décidé d'abandonner la prestigieuse licence pour élaborer son propre univers s'inspirant de ce qu'on peut voir dans la littérature fantasy.

L'éditeur reprend les mécaniques de jeu de Mass effect en adaptant le gameplay cher à la communauté des joueurs de Baldur's Gate. Notamment le système de combats en temps réel avec pause active.

Dans ce troisième volet, on incarne l'inquisiteur ou l'inquisitrice selon le sexe du personnage choisi par le joueur. Quand on sait que la totalité des dialogues sont doublés et traduits dans plusieurs langues, on peut imaginer la masse de travail que ce petit détail implique. Une fois de plus, cet élu devra sauver le monde. Un monde emprunt d'un style "renaissance" qui change un peu de l'habituel "médiéval". La mise en scène et les dialogues sont toujours des aspects réussi de la licence.

Avec Inquisition, on sent que Bioware a été traumatisé par les nombreux retours négatifs des joueurs concernant le précédent et second volet de la saga. Au point où on semble être radicalement tombé dans l'excès inverse lors de la prise en compte des critiques émises.

Ainsi, dans Dragon Age 2, tout était très scénarisé et se déroulait au sein de la même ville bouillonnante de Kirkwall. Gros problème : le level design était ultra répétitif et les allés-retours incessants dans les rues de la ville finissaient par lasser.

Dans Inquisition, au contraire, on a privilégié l'exploration à travers d'immenses cartes très différentes les unes des autres. Adieu donc à la linéarité et à la claustrophobie puisque vous ne resterez rarement plus de quelques minutes dans une zone fermée. Le reniement du second épisode va jusqu'à la raréfaction regrettable des villes et des donjons. La plupart du temps, vous serez donc livré à vous-même sur ces immenses cartes en pleine nature et littéralement vides de PNJ à la recherche d'objets ou de points à marquer. On a souvent l'impression de jouer à un jeu massivement multijoueurs dans lequel il n'y a personne. La partie narrative qui dynamise l'expérience de jeu ne représente qu'environ 20% de votre temps de jeu.

Dragon Age : Inquisition n'est pas un mauvais jeu. Il est plus complet sur certains aspects et soigné que ses prédécesseurs et plus beau. Le level design est enfin satisfaisant. Mais pourquoi avoir remplacé les villes peuplées par d'immenses paysages déserts et les donjons par de modestes grottes sans intérêt ?

Les atoux :
+ Le sentiment de liberté : grandes cartes et possibilité de remplir les objectifs dans l'ordre de son choix.
+ Level design intéressant.
+ Le QG Fort Céleste réussi. Seul endroit du jeu qui parait vivant.
+ La table des opérations : nouveauté sympathique.
+ Interactions avec ses compagnons et la personnalisation dans le jeu.

Les inconvénients :
- La narration remplacée trop souvent par l'exploration et la collectionnite.
- Bien trop peu de donjons, de PNJ et de villes.
- Vastes cartes où il ne se passe pas grand chose.
- Système de tactiques trop simplifié qui ruine son intérêt.
- Un bug très gênant apparu lors de l’installation du dernier DLC qui n'a jamais été corrigé : Les personnages qui se figent régulièrement pendant les combats.