La prouesse, c’est qu’un mec, un seul, ait réussi à concevoir et programmer ce jeu. Quand certains studios peinent à offrir plus de six heures de jeu dans leur production à budget faramineux (coucou The Order^^), des passionnés développent de véritables petites perles si l’on considère les moyens alloués à leur production. C’est le cas de Dust.


Pourtant, Dust n’est pas un grand jeu. Fondamentalement, il est bourré de maladresses et de défauts.
À titre personnel, j’ai trouvé que la direction artistique perdait en saveur au fil du jeu. L’aspect coloré et chatoyant disparaît vite pour nous plonger dans des tunnels et grottes sombres aux couleurs tantôt fades tantôt déprimantes. Bien sûr, cette évolution suit celle du scénario, bien moins naïf et classique qu’on pourrait le croire de prime abord. Il s’avère même assez mâture et sombre lorsque les révélations sur l’identité du personnage principal émergent. Néanmoins, dès le chapitre 2, on ne voit plus que des environements obscurs et hostiles. C’est regrettable, car le charme s’étiole.
Également, le système de jeu (mélange entre RPG, plateforme et beat’em all) est ultra classique sans jamais être captivant ou offrir un début de challenge. Même en difficile, le jeu est désespérément facile. Cette impression vient toutefois de ma propension à leveler dès que j’en ai l’occasion. Je me suis donc involontairement gâché le plaisir. Seul un boss du jeu m’a obligé à recommencer le combat.
Autre souci, le bordel à l’écran. Durant les combats, on voit difficilement ce qui se passe. Le pire restant le tout dernier chapitre où un nombre considérable de PNJ est affiché et empêche toute lisibilité. Si l’on ajoute la physique lunaire, le jeu devient vite approximatif.


En somme, d’un point de vue gameplay, c’est pas la franche éclate et il ne faut pas se lancer dans ce jeu en espérant y trouver un peu de challenge.


Par contre, Dust est truffé de qualités. Je disais que la DA diminue en qualité au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu. C’est un sentiment tout personnel, mais je reconnais que, d’une manière générale, cette DA enjolive considérablement le jeu. Les premiers pas emportent inévitablement un sentiment de plaisir avec cet aspect dessin animé du plus bel effet, d’autant que le jeu pousse à l’exploration. Sur ce point, c’est un franc succès. Chaque niveau sera visité à plusieurs reprises au gré des compétences débloquées pour accéder à des zones autrefois inatteignables. C’est classique mais ça fonctionne bien.
Côté audio, c’est plutôt chouette avec des doublages de qualité et des thèmes musicaux qui collent bien à l’univers.
Une dimension crafting a été ajoutée au jeu et je l’ai trouvée bienvenue. Il y a vraiment moyen de se fabriquer des équipements qui déchirent. Dommage toutefois qu’il n’y ait aucune difficulté à se procurer les matériaux nécessaires. Dès lors que vous en avez vendu un exemplaire à un marchand, tous les magasins et marchands seront réapprovisionnés régulièrement en ce matériau spécifique.


Reste l’imagination du type qui se cache derrière le jeu qui a créé son univers, ses personnages, qui a pensé tout le level design et codé tout le jeu. Je trouve le travail accompli admirable au regard des moyens que nécessitent un tel projet.


Dust n’est pas un grand jeu. Il est perfectible en de nombreux points, mais il offre de nombreuses heures de jeu (une quinzaine pour moi) pour le finir à fond, il est généreux en contenu avec le joueur et il fait preuve d’audace. Une bonne pioche et un travail à saluer.

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le 8 avr. 2015

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