Far Cringe

Far Cry. En 2004, ce titre résonnait comme une douce mélopée, l'équivalent d'une bonne soirée passé à jouer ou à en parler avec les copains. On se faisait un malin plaisir à découvrir encore et toujours ces somptueuses îles exotiques et son gameplay pêchu et avant-gardiste. Et puis Crytek, les développeurs, sont passé à autre chose. Far Cry n'étais qu'une sorte de pré-alpha pour Crysis (mais dont le souvenirs sera beaucoup plus ternis, la faute à rythme inégale). C'est Ubisoft qui, depuis 2008, à repris le flambeau avec 4 épisodes (en comptant Primal). Et si Far Cry 2 et 3 avait beaucoup de qualités, difficile de dire que les autres savaient se démarquer du FPS AAA standard. Pire encore, Ubisoft s'était carrément empêtré dans sa propre boucle en s'imposant ses propres standard de AAA (open world au multiple collectible, carte découverte avec des tours, des centaines de quêtes fed-ex avec peu d’intérêt etc.), de quoi aggraver encore plus l'effet de répétition, surtout pour les fans du studio Breton le plus connus du monde. Est-ce qu'Ubisoft a réussi à se repentir de ses péchés pour ce cinquième épisode ? Pas sûr.

Pourtant, après un Assassin's Creed Origins qui a su mettre un petit coup de pied dans la formule, on était en droit de se dire que ça y est, ça suffisait les conneries, il fallait qu'Ubisoft divertisse ses formules. Qu'on ai moins la sensation de jouer au même jeu avec des skins différents, aussi bons soient-ils. Mais que neni ! Enfin tout n'est pas à jeter non plus dans ce Far Cry 5, loin de là, mais ce dernier subit dix fois plus les stigmates de ses géniteurs et oppose un bon paquet de problème au joueur.

Premier problème (et je sais que c'est purement personnel), le lieu de cette petite fête religieuse se passe aux États Unis, dans le Montana. Autant dire que tu vas patauger dans la forêt, au milieu de cerf, ours et petit oiseau, dans un paysage qui ressemblera à peu de chose prêt à tes vacances chez papy et mamie à la Rochelle (y aura juste autre chose que des vaches et des chèvres). Le dépaysement est donc totalement absent, et la sensation d'évoluer dans l'inconnus est assez peu présente. Pourquoi ne pas avoir plutôt tenter des coins reculés de Russie ou du Gröenland, par exemple (oui j'aime la neige) ? Tout simplement pour parler de quelque chose propre aux USA : Les sectes religieuses. Il aurait été, en effet, difficile de maximiser l'impact d'un tel contexte dans un autre pays que celui-là. Ça se comprenait d'ailleurs d'autant plus que le présentations laissaient penser que le jeu était politisé en parlant de "White Supremacy", pile après l'éléction de Donald Trump qui faisait pas mal débats à ce sujet là ... avant qu'Ubi tue cette idée dans l’œuf en spécifiant que jamais aucun de leur jeu n'aura un penchant politique. Cela aurait été étonnant aussi, venant d'une boite que veut avant tout que tout le monde achète ses jeux.
Du coup, nous voilà dans un jeu pas dépaysant pour un sous avec une bande de religieux assez énervé qui veut nous voir mort parce qu'on veut arrêter leur petit chef (que je vais appeler Leto-Bobo, dû à sa ressemblance à l'acteur) et déjà, le scénario se casse la gueule.

Les membres de la secte ont carrément les moyens de couper toute communication avec l’extérieur de la ville, se serait saisi des antennes et radio, aurait trouvé un moyen de droguer toute une population pour qu'il soit à leur service, rien que ça. On serait en arrière pays Russe comme dit plus haut, ça aurait du sens, mais difficile à croire que ce soit possible aux États-Unis (du moins plus de trois jours). Il va donc être de notre ressort, pauvre petit policier.ère transformé en véritable commando expert en survie en milieu hostile, d'arrêter ces vilains coûte que coûte, notamment grâce à l'aide des force de l'ordre du coin et de quelques personnages (un peu trop) proche du cliché texans.

Mais passons, nous sommes surtout là pour tartiner de plombs la face des vilains, et fort heureusement, Far Cry 5 fait ça bien. On garde le même feeling depuis le 3ème épisode mais en mieux, avec des armes standards, qu'on améliore avec du fric, une grande carte que l'on peut traversé à pied, en véhicule à 2 ou 4 roues, en bateau, en hélicoptère et même en avion. Il sera possible de tirer au volant des différents véhicules avec son arme de poing, certains auront même leur propres armement installé (comme les hélicos par exemple). Et bien sûr, il y a toujours des plantes à ramasser et de la chasse à effectué ainsi qu'une petite dose d'infiltration (moins présente que le 3 par contre) ou encore les animaux qu'on "apprivoise" pour qu'ils fassent le boulot à notre place. Vous aurez même le droit à des compagnons de fortune pris sur le tas ou bien des compagnon bien spécifique avec leur qualité et leur défaut (dont le principale et récurent est qu'il ne sait pas viser).
Tu sais maintenant ce qui se passe globalement dans le quotidiens d'une journée dans FC5, qui consistera la plupart du temps à se balader et tirer partout. Enfin, se balader ... disons qu'on avance tant bien que mal pendant que le jeu nous envois des hordes de pedzouilles texans sur la tronche.

C'est surement LE gros problème de ce Far Cry 5 : Le jeu refuse la possibilité de t'ennuyer, voire même de flâner. Que tu sois en mer, sur terre, dans les airs, en haut d'une montagne, perdu dans la forêt etc. qu'importe le lieu ou le moment, il y aura toujours un groupe d'ennemis qui te sautera sur le coin de la caboche. C'est incroyablement frustrant, d'autant qu'on aimerait bien se balader tranquillement dans cette jolie contrée, que les level designers n'aient pas subis un crunch de 40 jours pour rien. On se retrouve donc à user et abuser des voyages rapides quand il est disponible ou de commander le plus vite possible un avion pour aller le plus rapidement possible d'un point A à un point B avant de se jeter en parachute. Le sentiments absolument grisant de la découverte de la carte petit à petit n'existe plus du tout.

Et c'est fort dommage, car comme dit un peu plus haut, il est joli ce petit jeu. Nos premiers pas sur une petite île au milieu des grands rivière, complètement plonger dans un gigantesque brouillard au travers duquel perlent quelques rayons de soleil à quelque chose de fascinant. Le tout est admirablement sublimé d'un sound design plutôt positif, on entend les oiseaux qui chantent, la rivière qui ruisselle, les cerfs qui broutent etc. On aimerait que ce soit le début d'une formidable aventure. Surtout que le jeu propose un paquet d'activité diverses, forçant le joueur le plus passionné de "Chasse, pêche et tradition" à mettre en application les conseils des meilleurs chasseur (en bouffant un bon pâté de campagne sur son canapé). Mais tu conviendra qu'il est difficile de pêcher et de tirer en même temps (mais pas impossible, sache-le !).

Si vous êtes fan de la licence (à partir du 3), vous trouverez vos marques et du fun dans cette aventure, mais si déjà FC4 était un supplice, il n'est peut être pas utile de se pencher sur ce 5ème épisode.