La tacatacatacatics du Final

Pas besoin de passer par 4 chemins WOTV FFBE de son petit nom est un Final Fantasy Tactics avec tout ce que ça implique de tour par tour, de calcul de déplacement, de portée de tir, invocations et cetera et cetera, bref tout ce qu'on aime.

Enfin ça c'était avant de réaliser qu'on est sur mobile. Square Enix a déjà fait du portage pour smartphone donc normalement pas de souci à l'horizon, la formule est sue, les mécaniques huilées et les appareils suffisamment évolués pour proposer de l'entertainment de qualité. Mais voilà, des free-to-play ont fait leur apparitions depuis, et les coupables sont connus du service avec One Piece ou Dragon Ball pour ne citer qu'eux. Et là aussi on peut parler de gameplay connu sur le bout des doigts. Le plus gros désavantage de ces jeux étant d'être plus pay-to-win que free-to-play à partir d'un moment où leur courbe d'évolution devient honteusement verticale. Des heures, que dis-je des semaines de jeu faciles, sans prise de tête et assez ludiques d'une certaine manière.

Quand soudain les ennemis auparavant one shotables deviennent des monstres de résistance et impliquent de s'intéresser un peu à son équipe et aux équipements. WOTV ne révolutionne que très peu le système. Il ajoute au contraire des surcouches d'informations et de customisation qui se révèleront très vite pour le/a joueur/se affuté/e comme du simple apparat, un moyen d'allonger la durée de vie d'un gameplay qui perdra forcement beaucoup de monde avec le temps.

Comme d'habitude dans ces jeux, vous aller récupérer au cours des affrontements, pléthore de personnages, matériel de craft, invocations et j'en passe. A vous ensuite de vous perdre dans les trop nombreux menus à votre disposition pour sans cesse améliorer votre équipe de 5 valeureux guerriers. On a rarement vu une interface de jeu aussi velue pour ce qui est des menus. Ca pop dans tout les sens et chaque section se bat avec les autres pour avoir sa place, on sent les UI/UX designers en sueur. Le joueur est ultra sollicité surtout au début du jeu pour cliquer à peu prêt partout, à la manière d'un réseau social des petits points d'exclamations rouges aiguisent votre excitation constante, et les tutoriels appropriés frisent le ridicule.

Arrive alors la possibilité d'aller tâter du monstre et forcement, retrouver les vibes d'un tactics fait toujours plaisir. On réapprend les règles de déplacements, de portée et d'orientation. Le jeu ne se limite pas à une vue isométrique frustrante et nous guide bien par la main. Peut être même trop car comme dans les free-to-play évoqués plus haut, existe un mode Auto, un comble pour un RPG tactique. Sauf qu'ici il n'est pas question de combats acharnés et variés mais d'une successions de petits affrontements contre souvent les mêmes ennemis, sortent de sbires sans prétention jusqu'à des mini, semi ou boss finaux. Impossible alors de ne pas céder au mode automatique qui expédie des combats un peu honteux. Bien évidemment il faut apprendre à gérer ses troupes à mesure que la difficulté augmente drastiquement et sans prévenir mais ceci ne signifie pas pour autant de meilleurs combats.

Graphiquement, comme je l'avais dis, les menus sont assez brouillons, pour des combats qui respirent un peu plus. Pourtant, difficile de comprendre la modélisation des personnages en 3D et pas en style chibi. C'est moche et il devient dur de reconnaître un personnage si tant est qu'on avait de l'affection pour eux. Ce qui ne rend pas honneur au chara design médiéval superbement illustré sur les cartes et autres éléments in game allant même jusqu'à de rares cinématiques 3D impressionnantes pour un jeu portable gratuit. Seul ombre au tableau mais on ne finirait par plus être choqués à force, si les personnages masculins sont armés et protégés jusqu'aux dents, les personnages féminins sont juste là pour assouvir la soif de corps dénudés, ce qui va plutôt bien de pair avec des dialogues pas toujours très inspirés et inspirants..

Bref, un jeu pas évident à juger car les mécaniques financières sont tellement apparentes qu'elles entachent toute l'expérience, nous rappelant constamment les promos, des notifications intempestives sur le smartphone et une infinité de téléchargements à faire pour un jeu qui se présentait à la base avec seulement quelques octets. On sait qu'il faudra à un moment cracher les billets mais jusque là il y a de quoi enchainer les combats sans trop de peur ni de longueur, un jeu bien dans l'ère du temps donc pour les citadins qui s'ennuient entre deux arrêts de métros, enfin les mieux lotis puisqu'une connexion internet est toujours demandée.