15 ans se sont ecoules entre la sortie de ce Final Fantasy 7 et mon premier run en emulation sur PSP. Ok j'ai pris mon temps (autant que le developpement de Duke Nukem Forever en fait) mais ce time lag me permet de repondre a la question: "que reste-t-il de ce titre ultra-populaire a l'epoque, apres trois ou quatre revolutions du media jeu video ?".
Bien sur, a claque graphique qu'etait FF7 a sa sortie n'existe plus. Si je souris avec bienveillance a l'apparition de ces petits personnages en 3D directement herites des sprites 16-bit, les cinematiques pre-calculees d'epoque n'inspirent que mon ennui, voire mon atermoiement (vite la suite du jeu svp...). Les decors varies melangent habilement les fonds peints et les objets 3D, mais les deplacements hasardeux en profondeur d'ecran rappellent que les createurs du jeu experimentaient encore beaucoup avec le level design en trois dimensions.
Seuls les monstres et les personnages animes lors des sequences de combat forcent encore mon respect. Le combat au tour par tour avec ce systeme d'overdrive et de materia est une version tres aboutie de ce que la serie des FF a pu proposer jusque la. Et il m'est impossible de nier ma fascination pour les cinematiques d'invocation. Je peux revoir a l'infini les apparitions de Behemoth ou de Shiva sans jamais me lasser.
Le scenario, qui fait des efforts pour aborder des themes plus larges et « serieux » (l'ecologie, le rapport de l'homme a l'energie etc.) compare aux autres RPGs de la meme epoque, semble au final bien fin compare aux progres narratifs des productions recentes. Je n'ai pas ete sensible aux moments dramatiques d ' « anthologie » du jeu tels que l'apparition de Sephiroth dans les flammes, ou la mort d'Aerith. Toutefois la structure globale, le rythme et la progression du joueur sont remarquables. FF7 laisse rapidement toute liberte pour explorer le monde et decouvrir un fourmillement de quetes annexes.
Au bout du compte, si on decante de FF7 une 3D datee (mais decente) et un scenario quelconque, il reste une ossature de jeu solide enrobee d'une direction artistique tres agreable. Ce sont peut-etre ces elements forts qui font l'ADN des episodes posterieurs de la serie (du 8 jusqu'au 13). Cependant, la liberte du joueur et la richesse du monde ressentis dans FF7 ne semblent pas avoir survecu dans les dernieres productions de Square-Enix...