La formule de To the Moon fonctionne toujours aussi bien

Finding Paradise est la suite (tant attendue) de To the Moon, un jeu d’aventure indépendant réalisé essentiellement par Kan Gao à l’aide du l’outil RPG Maker. Pour ceux qui ne connaissent pas, ça donne des jeux en 2D avec vue du dessus, et des graphismes équivalents à ce qui se faisait au début-milieu des années 90 (FFVI ou Chrono Trigger par exemple).


Mais je ne peux pas commencer à parler de Finding Paradise sans m'attarder un peu sur le jeu qui le précède. To the Moon nous permettait de contrôler 2 personnages, un homme et une femme, qui rendent visite à un mourant pour modifier ses souvenirs, à sa demande, afin de lui permettre de mourir en pensant avoir réalisé son plus grand rêve : aller sur la lune. Nos deux docteurs explorent alors les souvenirs du mourant, puis y apportent les modifications nécessaires pour que le vieillard soit heureux au moment de son dernier souffle. Pour dire les choses simplement, l’histoire est très belle, extrêmement émouvante, et l’humour est très présent et toujours dosé avec justesse. To the Moon fait partie de ces jeux qui ont touché et fait pleurer la majorité des joueurs. C’est un must-have du jeu d’aventure indépendant.


Cette longue présentation de To The Moon est nécessaire pour que vous sachiez de quoi il en retourne avec Finding Paradise, parce que c’est plus ou moins la même chose. Alors c’est bien simple : si vous avez aimé To The Moon, vous aimerez Finding Paradise. On retrouve les mêmes personnages principaux, l’histoire de départ est similaire, (puisque nos deux personnages font toujours le même métier) l’humour est toujours là, à l’identique, de même que la poésie et l’aspect émouvant du titre.
On pourrait penser que c’est presque un défaut, puisque l’évolution entre les deux titres n’est pas flagrante. Mais non, il n’en est rien. En effet, la recette de départ était absolument parfaite et on en redemande volontiers 6 ans après (c’est pas comme si la suite était sortie en 2012, elle s’est fait attendre quand même). Ça marche toujours aussi bien, autant les passages humoristiques (ces deux personnages sont vraiment très drôles !) que les moments émouvants. Le gameplay n'a pas changé non plus, de même que l'aspect technique/graphique qui n'a pas bougé d'un iota. La musique est toujours aussi réussie (vraiment TRES réussie!) et accompagne merveilleusement bien le jeu.


Finding Paradise est-il donc la digne suite du grand To the Moon ? Oui, il l'est, même s'il reste inférieur à son aîné. Car il y a un défaut dans ce jeu : le dernier tiers de l'aventure. Si les deux premiers tiers sont aussi bons, aussi drôles, aussi émouvants que l'on peut s'y attendre, la dernière partie subit une certaine baisse de régime, une histoire et un gameplay plus poussifs et plus répétitifs. Ce n'est pas mauvais, mais on est moins impliqué. Et, lorsque la fin arrive, on n'est pas non plus ému aux larmes et aucun twist final (le twist a lieu plus tôt) ne vient réveiller nos émotions.


Dernière chose : si vous souhaitez jouer à Finding Paradise, il vaut vraiment mieux avoir joué à To the Moon avant, pour toutes les raisons que j’ai déjà citées. Les deux se font suite et sont très très semblables, donc autant commencer par le premier, vous comprendrez mieux à la fois l’histoire et les nombreux clins d’œil. Enfin, sachez qu’un tout petit jeu de 1h-1h30 max existe entre les deux. Il s’appelle A Bird Story et est une sorte d'introduction à Finding Paradise. Une courte expérience très sympathique si vous aimez les œuvres de Kan Gao.


Finding Paradise est un très bon jeu. Reprendre la formule de To the Moon, stricto sensu, 6 ans après, ne pouvait être qu’une bonne chose, tant ce jeu était bon. On retrouve donc tout ce qui faisait la force du titre précédent : une histoire belle, poétique et émouvante, des personnages très drôles et attachants et une musique splendide qui nous touche dès que le menu principal s'affiche. Mais il perd malheureusement en intérêt sur le dernier tiers, ce qui nous empêche de terminer avec des étoiles dans les yeux, comme c’était le cas pour son illustre prédécesseur.

Créée

le 20 avr. 2018

Critique lue 955 fois

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roifingolfin

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