Fire Emblem: The Last Promise
7
Fire Emblem: The Last Promise

Jeu de Blazer & Co. (2009Game Boy Advance)

The Last Promise est probablement le fan hack de Fire Emblem le plus plébiscité, entre autre pour son influence historique puisqu'il fait partie des tout premiers (le premier ?) hacks à proposer plus qu'un simple reskin mais aussi de nouvelles cartes, classes ainsi qu'un scenario original. Malgré ses quelques écueils, il constitue une bonne porte d'entrée dans le monde du fan hack et propose une expérience de jeu, bien qu'inférieure à celle d'un Fire Emblem officiel, tout à fait satisfaisante.


The Last Promise est essentiellement l’œuvre d'un seul homme, Blazer, que vous pourrez retrouver sous les traits du mercenaire Kelik. Ce dernier, en bon avatar, a toutes les caractéristiques du Gary Stu : il n'est jamais pris en défaut et s'attire inexplicablement l'admiration de tous les autres personnages, et peut être considéré comme symptomatique de l'écriture catastrophique dont fait preuve le hack. Le scénario, qui se situe quelque part à mi-chemin entre Fire Emblem 7 et Tales of Symphonia, est inutilement compliqué, rassemblant un trop grand nombre de personnages et d'intrigues sans réel lien (ou pertinence) qui ne semblent être là que pour cocher certaines cases. D'ailleurs Blazer a eu bien des difficultés à présenter son histoire de manière cohérente puisqu'il a régulièrement besoin de casser le rythme de sa narration pour introduire un nouveau personnage (généralement sorti de nulle part) dont la principale fonction sera de déverser sur le joueur une montagne d'informations pour répondre à tout un tas de questions qu'il ne se posait pas. La pire étant probablement la scène d'exposition qui tient lieu d'épilogue mais n'en finit pas d'introduire (de force) de nouveaux personnages et éléments dans un scénario déjà bourré ras la gueule et supposément terminé... Et ce ne seront ni les personnages ni leurs échanges terriblement clichés (e.g. "we are all family and i can't allow my family to just die", "tell me your name and i will tell you mine", "to trust is to be betrayed" etc...) qui viendront nous sauver du naufrage...


La plupart des protagonistes n'ont aucune personnalité et ne se distinguent les uns des autres que par un gimmick (Anakin dort, Shon est jeune, Siegfried tête brûlée...) et leur degré d'"edginess". Tout le monde semble sortir d'un fantasme d'adolescent, entre l'idole de masculinité badass avec ses cicatrices et son passé "sombre et torturé"™, la figure paternelle (ou de mentor), la potiche... Le mot le plus prononcé étant probablement "whatever", vous comprendrez qu'il est difficile de s'attacher aux personnages comme ça. Pour terminer je me contenterai de deux citations qui m'ont bien faites rire et que je trouve finalement assez représentatives du reste des dialogues : "What's your name ? Thanatos, but I don't go by that name. Call me Shadow." et "He'll kill anyone with life".


Du point de vue gameplay The Last Promise est nettement plus solide. Par bien des aspects, le map design me rappelle celui d'Awakening, à la fois de part sa qualité (correcte, donc, mais pas exceptionnelle) et sa philosophie. On retrouve le même type de cartes extrêmement denses en ennemis qui commencent collés à l'armée du joueur et vont rapidement le charger. C'est un peu spammy à mon goût, mais la composition est généralement intéressante notamment parce que Blazer ne se contente pas d'augmenter les stats des unités ennemies mais les équipe correctement aussi. La difficulté, proche d'un Hector Hard Mode, est celle que j'attends de ce genre de hacks : lors d'un premier playthrough un vétéran de la série devrait se balader sans pour autant s'ennuyer. L'équipe du joueur est assez customisable, de ce que j'en ai vu la plupart des personnages sont viables et le jeu est de toutes façons assez généreux en ressources pour que n'importe quelle unité se tienne pour peu qu'on fasse preuve d'un peu de favoritisme. Enfin, le jeu est parsemé de secrets à découvrir, certains plus difficiles que d'autres, qui ne sont absolument pas nécessaire à sa complétion mais tout de même sympathiques.


Malgré son écriture désastreuse et son scénario tiré par les cheveux, The Last Promise réussit à tirer son épingle du jeu grâce à un gameplay solide. Et c'est finalement le plus important, les dialogues, aussi mauvais soient-ils, peuvent toujours être passés. Remarquant en plus que Blazer en est essentiellement l'unique créateur, je ne peux que considérer ce hack comme une réussite.

Draly
6
Écrit par

Créée

le 2 mai 2020

Critique lue 2.2K fois

1 j'aime

Draly

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

1

D'autres avis sur Fire Emblem: The Last Promise

Fire Emblem: The Last Promise
Draly
6

Critique de Fire Emblem: The Last Promise par Draly

The Last Promise est probablement le fan hack de Fire Emblem le plus plébiscité, entre autre pour son influence historique puisqu'il fait partie des tout premiers (le premier ?) hacks à proposer plus...

le 2 mai 2020

1 j'aime

Du même critique

Larmes de héros
Draly
6

Critique de Larmes de héros par Draly

J'ai longtemps trouvé cet album médiocre mais avec le temps j'ai fini par en apprécier les qualités et je le trouve pas si mal au final. Il lui reste malgré tout de de sacrés défauts qui m'empêchent...

le 24 oct. 2020

3 j'aime

1

Age of Excuse
Draly
6

Critique de Age of Excuse par Draly

Sans surprise que Mgla nous propose à nouveau un Black hyper efficace et immédiat. Age of Excuse est à l'image d'Exercises in Futility et With Hearts Towards None : mélodique, lisible et simple...

le 21 janv. 2021

3 j'aime

Plays the Popular Classics
Draly
5

Critique de Plays the Popular Classics par Draly

J'ai passé un excellent moment avec cet album, je ne lui mets que 5 car il supporte malheureusement assez mal les écoutes successives. Je ne saurais trop vous recommander de jeter une oreille sur ce...

le 12 juil. 2021

2 j'aime